페이지 이미지
PDF
ePub

ceux qu'on a faits pour moi, parce que je me flatte que je les dois plus à votre cœur qu'à la coutume. Je vous affure que fi j'en demande l'accompliffement au Seigneur, c'eft pour votre propre intérêt, parce que je pourrai vous donner plus de marques de ma tendreffe : comptez que vous l'aurez toujours toute eptiere, tant que vous répondrez aux bonnes intentions que j'ai pour vous, puifque je fuis avec toute l'amitié poffible,

MON FILS,

Votre bon Pere...

Lestre du Prince de *** au Roi....
le premier jour de l'an.

SIRE,

R

Ien ne m'eft fi fenfible au commencement de cette nouvelle année, que de voir Votre Majefté jouir d'une parfaite fanté. Vous méritez trop, Sire, les bénédictions du Seigneur, pour douter qu'il vous les accorde. Vos Sujets ne fçauroient faire des vœux pour Votre Majefté, que leur intérêt ni foit confondu; & en lui fouhaitant de longs jours, c'eft demander la continuation de leur bonheur. Comme je fuis perfuadé qu'ils penfent tous comme moi, j'ofe vous affu

171

rer, Sire, que votre feule profpérité fait l'objet de leurs défirs. Pour moi je joins à leurs vœux celui de mériter l'honneur de vos bonnes graces, que je regarde comme le comble de la fortune. Je n'oublierai rien pour engager Votre Majefté à en accorder la continuation au zéle fincére, & au très-profond refpe&t avec lequel je fuis,

SIRE,

V

DE VOTRE MAJESTE',

Le très humble, trèsobéiffant, & très fidéle Serviteur....

Lettre de félication & d'amitié.

Ous êtes, Monfieur, d'une fi bonne Maison, que quand vous n'auriez pas rendu tant de fervices, vous euf fiez été Chevalier; & d'un autre côté vous avez rendu tant de fervices, qu'il y a apparence que le Roi vous eût fait cet honneur, quand même vous ne feriez pas d'une Maison fi illuftre. Je ne m'étonne pas que vous foyez de cette promotion, cependant je vous en félicite, perfuadé qu'un bonheur qu'on mérite ne laiffe pas d'être un bonheur. Le Cordon-bleu eft

une chofe

trop confidérable pour ne pas s'en réjouir, & ce n'eft pas vous feulement qui devez en avoir de la joye, mais tous ceux qui ont avec vous quelque liaifon de parenté ou d'amitié. Nous avons l'une & l'autre Monfieur le Comte & moi; & quoique les parens ne foient pas toujours amis, vous avez reconnu dans les occafions qui fe font préfentées, qu'il eft véritablement comme moi, &c.

Lettre de Complimens.

Es armes font en France la plus noble de toutes les profeffions, & Maréchal de Camp fait fouche de noblesse: en forte que quand vous ne feriez pas Gentilhomme, vos enfans le feroient, & vous leur donneriez une qualité qui eft fi ardemment défirée de ceux qui ne l'ont pas, que la plupart l'ont préferée à leur propre vie. Je ne puis vous exprimer quel le eft ma joye de voir que la fortune répond à votre mérite. Mais que fert de parler maintenant de la fortune ? C'est le Roi qui diftribue les honneurs militaires, auffi-bien que les autres dons de la fortune. Il n'y eût jamais de Prince qui aimât plus la juftice & l'équité. La fortune comme on dit, eft aveugle; mais le Roi récompenfe dans fon Armée ce qu'il voit

& ce qu'il ordonne. Certainement, Monfieur, quand on a du courage & de la conduite comme vous en avez, il est impoffible qu'on ne faffe quelque chofe fous un Roi fi éclairé.

J

Lettre de Confeil.

"

E fuis ravi que vous preniez foin de vous rendre tous les jours plus homme de bien. Continuez, je vous en fupplie; mais n'imitez pas ceux qui par pure vanité, affectent dans leurs façons de vivre un air extraordinaire. Fuiez tout ce qui conduit à cela; & n'aimez point à avoir un extérieur défagréable. Que le dehors je vous en conjure, s'accommode à celui du peuple; mais que le dedans ne lui reffemble pas. Ne foyons ni fplendides, ni vilains; faifons que notre vie foit meilleure, fans être tout-à-fait différente de celle des autres hommes; car nous effaroucherions ceux que nous défirons corriger, & nous ferions qu'ils ne voudroient Яous imiter en rien, de peur d'étre obli geza nous imiter en tout.

Lettre de confolation à une Dame qui avoit

E

perdi fa mere.

St-il poffible, Madame, que vous foyez fi affligée de la perte que vous avez faite ? Quelque excellent que foit votre naturel, il ne vous eft pas permis de vous abandonner aux larmes dans cette occafion. Ouvrez les yeux, Madame, & confultez votre raifon, vous ne regretterez pas avec tant d'excès une perfonne qui fouffroit continuellement ce qu'un âge fort avancé a de plus incommode & de p'us douloureux. Ne devez-vous pas vous confo'er, de voir que Madame votre mere eft délivrée de tant de maux, & qu'elle ne quitte cette vie pleine de miferes, que pour aller daus l'autre, jouir d'une félicité qui ne dois jamais finir. Je m'intéreffe autant que je dois dans tout ce qui vous touche; & je vous fupplie très-humblement de modérer vos déplai firs, pour ne me pas obliger de prendre part à une douleur que je trouverois mak fondée. Je vous fais un aveu un peu libre; mais pardonnez-le moi, s'il vous. plaît:il me femble que cette fincérité m'est permife puifqu'elle eft une fuite du parfait attachement avec lequel je veux toujours être, Votre, &c.

MADAME,

« 이전계속 »