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fimples, ne fe peut trouver embaraffé en compofer de mêlées; au contraire plus la matiere fera abondante, plus il lui fera facile d'en venir à bout.

Lettres de Réponses.

Quoique les régles précédentes regardent principalement les Lettres qu'on écrit le premier, fans y avoir été engagé par celles d'un autre ; il eft cependant facile de les accommoder aux Lettres de réponfes, de forte qu'il n'eft pas néceffaire d'en traiter à part. Celles aufquelles on répond, en prefcrivent la matiere, qu'il faut fuivre exactement. Dans les Lettres: d'affaires, il ne faut laiffer passer fans réponse aucune chofe qui le mérite. En celles de complimens, il n'eft pas néceffaire: d'etre toujours fi exact. Il fuffit qu'on n'y pêche point contre la bienféance, & qu'on ne bleffe point les Loix de l'amitié. Mais tant aux unes qu'aux autres on ne peur montrer trop d'exactitude à répondre: on prouve qu'on fait état de celui à qui on écrit, quand on fe hâte de répondre à fes Lettres, & l'on ne peut tarder long-tems fans être accufé de pareffe. Si la nature des affaires fur lefquelles doit roûler la réponse, demande quelque délai, il eft bon pour ne pas tenir fon ami trop en fufpens

de lui écrire auparavant un mot de Let

tre, où l'on promettra de fe fouvenir de fa demande. Quand on veut auffi répon dre à des Lettres où on eft offenfé, il faut differer un peu, tant pour ne se point laiffer emporter à la colere, que pour donner occafion à notre ami de revenir, & ne point rompre l'amitié par une trop grande précipitation.

Stile des Lettres.

Le Stile des Lettres ne doit gueres différer du langage ordinaire. Les figures des Orateurs, furtout les exclamations, les apoftrophes, les profopopées, &c. n'y conviennent point, non plus que les longues périodes. Mais dans les lettres de compliment, on peut fuppléer à la stérilité de la matiere par un choix d'expreffions polies & obligeantes. Il faut qu'en toutes il paroille quelque grace qui invite à les lire on y doit éviter égale ment l'affectation & la rufticité : rien ne les défigure davantage que les mots & les façons de parler barbares ou impropres

Bienfeance.

Il faut garder la Bienséance dans les L.ettres. Ainfi il faut confidérer foigneufement ce qui convient à la chofe qu'on traite, au lieu & au tems où l'on vit ; enfuite aux perfonnes, tant de celui qui écrit, & à qui

on écrit, que celui de qui on écrit : car ce qui feroit bienféant en écrivant à fon fem blable, feroit trouvé de mauvaise grace & offenferoit en l'écrivant à un Grand. Et ce qui eft de bonne grace en la bouche d'un vieillard & d'une perfonne d'autorité, feroit ridicule en celle d'un jeune homme, ou d'une perfonne de baffe condition. II faut parler d'un homme de guerre, autrement que d'une Dame. On le rend méprifable en fortant du caractere propre à fa condition, & en manquant aux égards que l'on doit à autrui.

Briéveté

On recommande dans les Lettres la Briéveté, qui requiert qu'elles ne foient ni trop longues ni trop courtes, mais de médiocre grandeur. Or on juge qu'une Lettre est de médiocre grandeur, quand elle eft proportionnée à la matiere qu'elle traite, qui a tantôt befoin d'être étendue, & tantôt d'être refferrée. Comme elle ne doit rien contenir de fuperflu, auffi ne faut il point qu'elle omette rien qui foit néceffaire pour bien entendre la chofe dont il s'agit. On n'y peut fupporter les redites. Quant aux longues Lettres, où quelque point de Doctrine eft traité, elles méritent plûtôt d'être appellées Livres qu'au

trement.

Langage clair.

Les Lettres doivent être écrites en un Langage clair & facile à entendre: car fouvent elles contiennent des chofes qu'on n'oferoit.communiquer à un tiers pour lui en demander l'explication. Mais cette clarté fe méfure par l'efprit & l'intelligence de ceux à qui elles s'adreffent, y en ayant qui comprennent aifément des chofes aufquelles d'autres fe trouvent embar raffés.

Netteté.

Il faut écrire fes Lettres proprement, fans aucunes ratures, fur du papier fin; l'écritu re eft dans une Lettre ce qu'eft l'action en une harangue. Elle ne doit point fatiguer les yeux du Lecteur, mais être fi belle, qu'il s'arrête avec plaifir à la considérer, étant à craindre que quand elle eft malaifée à lire, il ne laiffe paffer quelque chofe d'important, fans y prendre garde.

LA FORME DES LETTRES.

la Forme, tout ce

vient aux Lettres, outre la matiere pour les bien dreffer.

Je commence par les parties des Lettres, qui font particulieres ou communes. Les parties particulieres des Lettres

font l'Exode, le Difcours & la Conclufion.

Exorde.

L'Exorde contient d'ordinaire quelque petit compliment pour s'infinuer dans les bonnes graces de celui à qui on écrit, & la propofition de ce qu'on à à dire: mais on ne s'en fert gueres, finon en de longues Lettres, & qui traitent d'affaires d'importance. Aux autres on entre tout d'un en matiere.

Difcours.

coup

Le Difcours des Lettres eft different felon les matieres qui y entrent. On n'y obferve communément aucun ordre; mais on traite les chofes comme elles fe préfentent fous la plume, fans fe foucier beaucoup de connexion, finon qu'aux Lettres de réponse on fuit l'ordre de celles auf quelles on répond, & l'on ufe de quelque tranfition, quand on paffe à une matiere toute différente de celle dont on a parlé, Conclufion

En la Conclufion on a coûtume de témoigner fon affection, & de faire quelque fouhait ou priere, pour la profpérité de celui à qui on écrit.

Les parties communes font la Sufcription, la Soufcription & la Date.

SUSCRIPTION.

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