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pour vous

voulu que je perdiffe la Messe écrire. Je fuis fort mécontente que vous m'ayez comparée à la Maréchale... dans la Lettre que vous écrivez à Monfieur .....cela eft bien vilain de ne point entendre raillerie; puifque cela eft, je ne plaifanterai plus avec vous, & je vous parlerai toujours férieufement: ce n'eft point moi qui vous ai donné des épithétes, & vous fçavez bien celui qui vous a appellé le Marquis de la petite Maifonniere: nous ferons tout à fait brouillés, fi vous ne m'envoyez les Vers que vous avez faits pour moi; c'eft une mauvaise raifon de dire, que c'est parce qu'ils font Latins, , que vous ne me les voulez pas faire voir cela n'y fait rien, puifque je les ferai expliquer par Monfieur

ou

par quelque autre connoiffeur. Adieu Monfieur le Chanoine Régulier, je crains que vous ne vous caffiez la tête, en faifant la culbute, & que l'on ne rebarbouil Je votre portrait.

Lettre à un Ami indifpofe.

MONSIEUR,

je

E vous laiffai avant hier dans un érat qui me donne de l'inquiétude yous fupplie, de me faire fçavoir

vous avez été obligé de vous faire faigner; & comment va votre fluxion: mais ce dont je vous prie inftamment, c'eft d'avoir foin de votre fanté, & de vous moins appliquer au travail. Car ce même.zéle qui vous porte avec tant de chaleur à faire de fi bonnes œuvres, vous empêchera enfin de les pouvoir continuer, fi vous ne le reglés fuivant vos forces. Je m'érige ici en faifeur de remontrances affez contre mon naturel; mais c'eft que je prens un très-grand intérêt en tout ce qui vous touche, & qu'on ne peut-être plus que je le fuis, Votre, &c.

MONSIEUR,

Lettre fur les difgraces, à Madame ***

MADAME,

'Ai eu tant de peur pour vous, que je viens d'avoir de la joye d'apprendre que vous n'ériés que malade. Il y avoit fi long-tems que je n'avois eu de vos nouvelles & j'ai tant de confiance en votre amitié, que j'appréhendois que vous ne que fuffiez morte; mais puifque ce n'eft de la bile qui vous tourmente, j'efpére que vous vous en deferez comme j'ai fait de la mienne. Il n'eft pas concevable combien j'ai de fanté, je crois que Dieu me remplace en cela le bien qu'il m'ôte d'ailleurs. L'efpérance & la crainte où j'é.

toit toujours à la Cour m'échaufoient fi fort le fang, qu'il falloit fouvent m'en tirer, c'est-à-dire, donner une moitié de ma vie pour fauver l'autre, aujourd'hui la mauvaife fortune me donne une tranquillité admirable, vous ne fçauriez comprendre, Madame, combien une dofe d'adverfité eft quelquefois falutaire. Je Vous avoue que ce breuvage eft un peu amer, & que même il faut avoir la tête bonne, pour que fes vapeurs ne la faffent pas tourner; mais avec un peu de peine au commencement, on s'y accoutume à la fin, & ce remede fait des effets merveilleux. Vous autres gens du monde me traiterés de Charlatan, & je fuis affuré que vous prendriez plûtôt du vin émétique que le breuvage que je vous propofe; auffi peu de gens s'en font-ils jamais fervis que par force.

J'ai du déplaifir auffi bien que vous du traitement que reçoit notre ami, & j'ai merois mieux que ce fût un autre homme de mérite que lui, qui ne fût pas de mes amis qui aidât à me confoler par l'éxemple de la mauvaise fortune, de tout ce que l'on m'a fait depuis trois ans. Au refte, je vous prie de ne montrer les Lettres que je vous écris, qu'à Monfieur *** Vous fçavez que les perfonnes qui font en l'état où je fuis, ne fçauroient parler

de maniere qu'on n'y trouve à rédire; s'ils font gais, ils aigriffent leurs ennemis; s'ils font chagrins, ils font craindre leur reffentiment: pour moi on ne me trouveroit pas affez abattu; & quoique j'aye de la fermeté de refte, je ferai bien aife qu'on ne me donne pas de nouveaux fujets de l'exercer. Je fuis,

MADAME,

Votre, &c.

Lettre fur l'efpérance, à Monfieur * * *,

MONSIEUR,

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'Ai l'honneur de vous repréfenter que l'efpérance en elle-même n'a rien que d'aimable & de bon. Elle éleve le cœur des honnêtes-gens; elle fortifie les foibles, & ne peut nuire qu'aux ridicules qui ne s'en fervent jamais qu'en fe trompant eux-mêmes dans la vanité de leurs deffeins, L'efpérance est enfin le dernier bien des miférables. Elle a toujours préparé les chemins de la gloire; & tout les héros n'ont peut-être jamais vû leurs victoires, aller plus loin que leur espoir. Il eft permis de méfurer fon efpérance à fon courage; il est beau de la foutenir malgré les difficultés ; mais il n'eft pas moins glorieux d'en fouffrir la ruine entiere avec le même cœur qui avoit ofé la concevoir,

Laiffez-nous donc efpérer, puifqu'auffi bien ne fçauriez-vous nous en empêcher. Inftruisez nous fi vous voulez à regler nos fouhaits & nos défirs; mais permettez-nous de nous confoler de nos mauvais fuccès, par la fatisfaction d'avoir eu des espérances bien fondées ; & fongez que fouvent la perte d'un bien long-tems. attendu, n'eft la douleur que d'un jour; au lieu que la joye de l'avoir efperé a fait le bonheur de plusieurs années, & la douceur de mille agréables momens, ne parlés donc plus contre cette efpérance fi aimable & fi chere. Qu'elle foit féche ou non, le mérite en eft égal; & quoique vous en puiffiez dire, une efpérance maigre vaudra toujours mieux, qu'un gras défefpoir. Cette injure qu'on lui donna hier au milieu des plus illuftres maigreurs de France, n'a rien fait contre fa réputation; & le défefpoir tout gros qu'on nous le repréfente, n'a fait nulle impreffion fur mon cœur. Je ne fçai fi Judas étoit maigre ou replet. L'Ecriture qui parle de fon défefpoir, ne dit rien de fon embonpoint. Quoiqu'il en foit, il eft für qu'il fe pendit faute d'un peu d'efpérance. Čet exemple n'eft pas beau, ainfi malgré tous vos raifonnemens, j'efpérerai toute ma vie & ne me pendrai jamais.

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