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Pour faire connoiffance avec une perfonne que l'on rencontre dans une compagnie.

A.

Onfieur, le hazard me procure

aujourd'hui un bonheur qui m'eft d'autant plus fenfible, qu'il y a trèslong-tems que j'avois une extrême envie de vous connoître.

B. C'est à moi, Monfieur, à me louer feul de l'heureuse rencontre qu'il m'a procurée; mais je ne fçais à quoi je fuis redevable de toutes les honnêtetés dont vous me comblés; je fouhaiterois que mon amitié pût m'en acquitter digne

ment.

A. C'eft un bien que j'eftime au-deffus de toutes chofes. Vous m'avez prévenu, Monfieur, dans le moment que Jaillois vous la demander. Accordez-la moi, je vous en fupplie. J'ai de quoi vous répondre fur ce fujet ; mais en fait de mérite, ne comptez fur moi que pour un admirateur du vôtre.

B. Si j'avois de quoi me faire admirer; je vous affure, Monfieur, que nous ferions but à but. Mais je tâcherai de remplacer ce qui me manque du côté du mérite, par mon empreffement à vous rendre tous les fervices qui dépendront de moi.

A. La grace que vous me faites de mo permettre de vous aller voir, & de m'accorder votre amitié, fuffit, Monfieur, pour me mettre dans l'impoffibilité de vous faire connoître à quel point j'en fuis reconnoiffant.

B. C'est une juftice que je vous rends; & dont vous ne devez me tenir aucun compte. Je voudrois, Monfieur, avoir un mérite qui m'affurât de la vôtre, comme vous êtes fûr de la mienne. J'irai vous prier de me faire naître des occafions de vous en convaincre.

A. Je fuis trop intéreffé à le croire; pour vouloir en douter; mais je n'en ferai bien perfuadé, qu'autant, Monfieur, que vous me ferai l'honneur de me venir voir, & que vous voudrez bien me souffrir chez vous.

B. Votre converfation me fait trop de plaifir pour n'en pas profiter autant qu'il me fera poffible; ainfi, Monfieur, vous ne fçauriez me faire l'honneur de me venir voir trop fouvent; & je vous ai trop d'obligation pour n'aller pas vous entémoigner ma reconnoiffance auffi fouvent que vous voudrez bien me le permettre. A Je voudrois, Monfieur, pouvoir ne vous quitter jamais.

VISITE.

4.M m'eft fi précieufe, que je ne

Onfieur, votre connoiffance

fçaurois la cultiver avec trop de foin : & vous m'avez comblé de tant d'honnêtetés, que je ne puis en témoigner une reconnoiffance affez vive. Je n'ai que des offres de fervices à vous faire: je viens vous supplier de les accepter, & de me faire naître des occafions où je puiffe vous convaincre que j'y ferai fenfible tant que je vivrai.

B. Je ne fçaurois trop faire, Monfieur; pour rendre justice à votre mérite; & fi j'étois le maître d'exécuter, comme de fouhaiter, vous connoîtriez la confidération parfaite que j'ai pour vous, & que rien ne m'eft plus cher que votre amitié,

A. Je vois bien, Monfieur, que vous avez réfolu de me vaincre par toutes les chofes obligeantes que vous me dites. Je vous céde fur ce point; mais pour les fentimens, permettez-moi de vous dire, que perfonne n'oferoit me les difputer. Dites-moi, s'il vous plaît, comment vous vous êtes porté depuis que je n'ai eût l'honneur de vous voir.

B. Fort bien, Monfieur, graces a Ciel

A. J'en fuis ravi, pour moi j'ai été un peu incommodé, je ne fuis pas même encore bien rétabli; mais je retrouverois toutes mes forces, s'il s'agiffoit de vous rendre quelque fervice.

B. Je vous fuis infiniment obligé, Monfieur. Vous ne fçauriez m'en rendre un plus grand, que celui de ménager votre fanté.

A.

M

avec moi.

Pour inviter à dîner.

Onfieur, vous me ferez, s'il vous plaît, l'honneur de dîner

B. Il m'eft impoffible de profiter de cet honneur-là: je ne fuis venu que pour fçavoir l'état de votre fanté : je fuis char mé qu'elle foit bonne. Vous me permettrez, Monfieur, de prendre congé dé

yous.

A. Je ne fuis point du tout content de vifites fi courtes, je vous vois trop rarement, pour ne point prolonger le plaifir que j'en reffens; vous refterez, s'il vous plaît, afin que nous puiffions caufer plus long-tems.

B. Je vous affure, Monfieur, que j'accepterois l'honneur que vous me faites; je n'avois des affaires indifpenfables. Cependant je les quitterois volontiers, fi K / je

je croyois vous être bon à quelque chofe. A. Je ferois au défespoir de vous déranger. Vos intérêts me font plus chers que mon plaifir: ainfi, Monfieur, je n'infifterai point davantage; mais je ne vous laiffe aller, qu'à condition que vous me donnerez un jour de la Semaine prochaine,

B. Cela m'eft trop agréable, Monfieur, pour vous le refufer; & je vous af fure que j'aurai cet honneur-là inceffam

ment.

Autre fur le même sujet, où l'invité demeure.

4.Mheur de vous rencontrer, vous Onfieur, puifque j'ai le bonne m'échaperez pas cette fois-ci. Il trop long-tems que je n'ai eû l'honneur de vous voir; il faut que nous dînions enfemble aujourd'hui.

B. Pour le dîner, il n'y a pas moyen, je vous prie, Monfieur, de m'en difpenfer; mais je ferai chez vous tantôt, & vous pouvez difpofer de moi le refte de la journée.

A. Vous avez beau vous excufer, Monfieur, vous viendrez, s'il vous plaît. Vous craignez peut-être la mauvaife chere; mais je ferai de mon mieux.

B. Je fçai, Monfieur, qu'elle eft tou jours parfaitement bonne chez vous

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