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A. Et bien, Monfieur, il n'y a donc pas moyen de vous en défendre, & vous me défobligeriez fort, fi vous ne m'accordiez cette grace.

B. Vous m'en preffez fi obligeamment, Monfieur, que je fuis contraint de me rendre; mais je vous demande une demieheure pour terminer une affaire qu'il faut que je faffe ce matin.

A. Très-volontiers, Monfieur; mais donnez-moi donc votre parole.

B. Monfieur, vous pouvez compter fur moi.

A. Voilà qui eft fait, je vous atten

drai.

Au retour.

Onfieur, j'ai bien

B. Mavoir fait attendre.

peur

de vous

A. Non, Monfieur, vous venez à la bonne heure, & je vous fçai bon gré de m'avoir tenu parole.

B. Je voudrois bien, Monfieur, qu'il me fût auffi aifé de vous témoigner la reconnoiffance que je vous dois.

A. Allons, Monfieur, mettons-nous à table. Voulez-vous laver ?

B. Volontiers, Monfieur.

A. Prenez donc place, s'il vous plaît.
B. Je vais me mettre ici,

A. Monfieur, je ne vous y laifferai af furément point; voilà une place qui vous eft destinée.

B. J'obéis, puifque vous le voulez abfolument.

A.

A la fin du repas.

Onfieur, je fuis honteux de vous avoir fi mal regalé; mais j'efpére que vous me le pardonnerez je vous ai traité en ami & fans façon.

B. Vous devriez, Monfieur, vous reprocher de m'avoir traité avec tant de cérémonie; car on n'agit point comme vous le faites avec des amis.

A. Si vous me faifiez l'honneur d'y ve nir plus fouvent, vous me prefcririez ce qu'il faudroit que je fiffe, & je le fuivrois, le plus exactement qu'il me feroit poffible, afin de vous engager à ne me point abandonner fi long-tems.

B. Il faut, s'il vous plaît, Monfieur, que je prenne ma revanche chez moi, & vous verrez que je vous traiterai bien plus familierement que vous n'avez fait, afin de vous engager à y venir plus fou

vent.

A.

Lorfque l'invité demeure après le dîné.

A

Quoi voulez-vous vous amufer, Monfieur? Jouez-vous à l'Ombre ?

B. Monfieur, je ferai tout ce qu'il vous plaira.

A. N'aimeriez-vous pas mieux que nous fuffions chez M. N. où il y a toujours bonne compagnie?

B. Je ne fçaurois y en trouver qui me foit plus agréable que la vôtre.

A. Vous me faites bien de la grace, Monfieur, mais je ferai bien aise de vous mener chez cette Dame, parce que vous y verrez toute la belle jeuneffe de la Ville, tant en Cavaliers qu'en Demoiselles, B. Je vous ferai fort obligé, fi vous voulez bien m'y introduire.

Pour introduire un Cavalier dans une
compagnie.

M

Le Cavalier connu.

Effieurs, voilà un Gentilhomme de mes amis que je vous présente, je fuis perfuadé qu'il n'aura pas befoin d'autre recommandation que fon propre mérite.

La Compagnie.

Monfieur, il fuffit que Monfieur foit

de vos amis, pour nous obliger à l'eftimer; votre difcernement nous affure de fon mérite.

L'Etranger.

Je fuis perfuadé, Monfieur, que je dois à Monfieur N. l'agréable réception que vous me faites. Je ne fçaurois affez l'en remercier, ni lui témoigner fuffifamment combien je lui fuis obligé de m'avoir procuré votre connoiffance & celle de ces Demoifelles, qu'on ne peut voir fans les admirer. J'efpére qu'elles voudront bien me faire la grace de m'admettre dans leur fociété.

Les Demoifelles.

Monfieur, quand on a autant de mérite & autant de politeffe que vous en avez on doit être für d'être toujours bien reçû. L'Etranger.

En vérité, Mefdemoiselles, je ne fçai comment répondre, à vos honnêtetés. J'aurois befoin pour cela d'un efprit aufli aifé que le vôtre. Ainfi je n'ai que des of fres de fervices à vous faire. Je vous fupplie de me procurer l'occafion de vous prouver combien j'y fuis fenfible; vous verrez alors que j'agirai avec plus d'activité que je ne parle.

Les Demoifelles. Votre politeffe, Monfieur, nous fuffit pour nous faire juger de vous aufki

avantageufement que vous le méritez. L'Etranger.

Si vous ne voulez pas Mefdemoiselles, me faire naître des occafions de vous témoigner à quel point je vous honore, je les chercherai avec tant d'empreffement, que je ferai peut-être affez heureux pour

en trouver.

Un autre Cavalier.

Monfieur, nous allons faire une partie, voulez-vous en être ?

L'Etranger.

Très - volontiers, Monfieur, pourvû que ces Demoiselles en foient; car je ne veux point quitter leur compagnie. Une Demoiselle.

Monfieur, vous y perdrez peut-être plus que vous ne penfez.

L'Etranger.

Je ne fçaurois perdre, Mademoifelle, pourvû que je puiffe mériter quelque part dans yos bonnes graces.

Une Demoiselle.

Monfieur, vous ferez fort mal dédommagé par notre converfation, des faveurs que vous pourriez recevoir de la fortune.

L'Etranger.

Mefdemoiselles, je n'en fçaurois avoir de plus grande que de voir tant de beautés raffemblées. Je fuis perfuadé, que fi Pâris étoit à ma place, il feroit plus em

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