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baraffé qu'il ne l'a été avec les trois Décf

fes.

Une Demoiselle.

Monfieur, on ne fçauroit pouffer plus loin la politeffe & la galanterie.

L'Etranger.

Mefdemoiselles, c'eft une juftice que je vous rends, & fi je ne me défiois de mes lumieres, je dirois ce que je penfe de votre efprit. Je fuis perfuadé que lorsqu'il eft de concert avec vos yeux, il n'y a point de Cavalier, qui puisse vous échaper.

Les Demoifelles.

En vérité, Monfieur, nous fommes bienheureufes d'avoir quelque connoiffance de nous-mêmes; car notre amour propre pourroit fort bien fe laiffer feduire par des difcours auffi flateurs que les vôtres; mais nous ne les recevons que comme un effet de votre politeffe.

L'Etranger.

Mefdemoiselles, votre modeftie eft un furcroît de mérite, qui ne fait qu'aug menter mon admiration : & je vous affure que de quelque maniere que je fois auprès de vous, j'aurai toute ma vie une obligation infinie à M. N. de m'avoir procuré de fi belles connoiffances.

M

Déclaration d'amour.

Ademoiselle, le plus heureux jour de ma vie eft celui où j'ai eû l'honneur de vous connoître.

En vérité, Monfieur, vous faites confifter votre bonheur en bien peu de chofes, car je ne connois rien en moi qui puiffe vous être d'un fi grand avantage.

J'y trouve tant de perfections, Mademoiselle, que je ne fçaurois me laffer de les admirer; & j'en fuis fi pénetré, que je ne fçaurois les trouver qu'en vous.

Apparemment, Monfieur, vous vous êtes fait une fi grande habitude de dire des chofes obligeantes aux Dames, que je m'en reffens aux dépens de votre difcernement & de votre fincérité.

Je vous affure, Mademoifelle, que tout ce que j'ai l'honneur de vous dire, eft dicpar mon cœur, & que je n'aurois rien à fouhaiter, fi je pouvois me rendre digne de votre eftime.

f

Vous pouvez, Monfieur, compter fur tous les fentimens que l'honneur me peut permettre pour un Cavalier. Je ne fuis point affez injufte pour refufer à vos vertus la juftice qui leur eft dûë. Je ferai charmée de vous voir réuflir dans tout ce que vous entreprendrez.

Si vous parlież fincérement, Mademoifelle, je fuis l'homme du monde le plus heureux; car je n'ai rien en moi qui ne dépende de vous.

Monfieur, je fuis fi peu accoutumée à de pareils difcours, que je ne les comprens pas. Je ne fçai point fi j'ai trop parlé; mais je n'ai eu intention que de vous faire connoître l'eftime que j'ai pour vos bonnes qualités.

Il est vrai, Mademoiselle, qu'avant que de vous declarer mes fentimens, je devrois vous en avoir donné des preuves; mais je fuis fi occupé de vos charmes, que je ne puis m'empêcher de vous dire que je ne puis penfer à d'autres qu'à vous.

Monfieur, je ne fçaurois croire qu'une perfonne d'un mérite auffi fimple que le mien, ait pû fixer un Cavalier d'auffi bon goût que vous.

Je ne fçaurois, Mademoiselle, donner de meilleure preuve de mon difcernement, qu'en vous facrifiant toutes les penfées & toutes les actions de ma vie ; & je vous protefte que fi je fuis affez malheureux, pour que vous n'acceptiez point mes vœux, ils n'en feront ni moins ardens, ni moins conftans. Quelque chofe que vous faffiez, vous n'aurez point d'amant plus fidéle que moi.

Monfieur, ce n'est point à moi à vous

répondre là-deffus: fi vous êtes approuvé de ceux dont je dépens, je me foumettrai volontiers à leurs ordres.

Je ne fçaurois, Mademoiselle, vous exprimer les tranfports de joye où je fuis. Je vais tout employer pour gagner Meffieurs vos parens. Quand j'aurois à faire à des barbares, j'en viendrai à bout ; j'aurai tant de complaifance pour eux, qu'ils ne pourront me refufer. Ainfi, Mademoifelle, je compte mon bonheur pour certain, tant que vous voudrez bien m'être favorable.

Pour lier converfation avec une Demoiselle dans une compagnie.

Mette compagnie; mais depuis que

Ademoiselle, j'étois charmé de

j'ai l'honneur de vous y voir, je la trouve infiniment plus agréable.

Je me connois affez, Monfieur, pour fçavoir que je n'ai aucune part à l'agrément que l'on reçoit parmi tant d'aimables perfonnes ; & c'eft outrer la politeffe que de placer vos loüanges fur celle qui les mérite le moins.

Mademoiselle, je ne me laifferai point furprendre par votre modeftie ; & elle ne me fera point juger de vous autrement que tous ceux qui ont l'honneur de vous connoître.

Monfieur, je ferois charmée de m'entendre dire des chofes fi flateufes & fi agréables, fi je croyois les mériter; mais comme je fçai qu'elles ne me font point dûës, je vous prie inftamment de ne m'en point parler.

Puifque vous doutez de ma fincérité, Mademofelle, je remets au tems à vous. en convaincre.

A.

Pour demander confeil à un ami.

M

Onfieur, vous m'avez toujours comblé de tant de bontés, que je ne sçaurois avoir recours qu'à vous dans les occafions où j'ai befoin de confeil.

B. Vous ne fçauriez, Monfieur, me faire plus de plaifir que de m'employer pour votre service. Dans quelque occafion que ce foit, vous me trouverez toujours la même fincérité & la même ardeur. A. Monfieur, je vous ai toujours de nouvelles obligations; je vous fupplie de m'honorer de vos ordres, afin que je puiffe m'en acquitter.

A.

M

Remerciment.

Onfieur, vous ne pouviez me rendre un plus grand fervice que celui-ci ; & quelque chofe que je fasse,

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