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je ne fçaurois vous en témoigner une affez vive reconnoiЯance.

B. J'aurois lieu, Monfieur, de douter de votre amitié, fi vous vous adreffiez à d'autres qu'à moi en pareille occafion; puifque vous fçavez que je n'ai point de plaifir plus fenfible que celui de rendre fervice à mes amis. Ainfi vous devez juger que je voudrois vous donner des témoignages plus effentiels de mon amitié.

A. Monfieur, je n'ai point mérité tout ce que vous avez fait pour moi; & je ne ferai point content que je n'aye trouvé des occafions de vous en témoigner ma reconnoiffance.

B. La maniere dont vous me remerciez, eft infiniment au-deffus du petit fervice que vous prétendez que je vous ai rendu. Comptez toujours, Monfieur, fur ce qui dépendra de moi,

Pour emprunter.

4.M point fçavoir de vos nouvelles,

Onfieur, je m'ennuiois de ne

je fuis venu m'en informer moi-même. B. Je vous fuis fenfiblement obligé, Monfieur, de votre bon fouvenir: ma fanté eft affez bonne, grace au Seigneur; & vous Monfieur, comment vous êtesvous porté depuis que je n'ai eu l'honneur de vous voir ?

A. Je me porterois à merveille, fi j'avois des nouvelles de mes parens. B. En êtes-vous en peine?

4. Je ferois charmé de fçavoir l'état où ils font ; mais je ferois encore plus joyeux s'ils étoient informez du mien; car je fuis fort embaraffé,faute de Lettres de change. B. Ne fçavez-vous pas, Monfieur, que Vous pouvez difpofer de ma bourfe? A. Monfieur, j'accepte l'offre obligeante que vous me faites, & je vous en aurai une obligation éternelle.

B. Monfieur, il faut être libre entre amis: combien vous faut-il ?

A. Si vous voulez bien avoir la bonté de me prêter cent piftoles, je vous les rendrai, je vous affure, auffi-tôt que j'au rai reçû mes Lettres de change.

B. Que cela ne vous embaraffe point. A. Puifque je ne fçaurois reconnoître un fi grand service comme il le mérite, il faut que mon exactitude y fupplée : ainfi, Monfieur, vous pouvez compter fur ma parole.

Pour entrer en converfation avec des
Dames.

M Efdames, je vous prie de m'excu

fer fi j'interromps votre converfa

tion; elle est si agréable, & il y a tant à

y profiter, que vous me pardonnerez peut-être fi je fuis fi vigilant à en rechercher toutes les occafions.

Je vous affure, Monfieur, que nous ne difions rien qui méritât attention; nous avions befoin de votre fecours pour la rendre plus agréable.

La converfation doit être très-fertile, lorfque des Dames comme vous en font le fujet.

Monfieur, nous perdrions beaucoup fi une perfonne auffi fpirituelle que vous, n'avoit la bonté de s'y trouver pour la rendre tout à fait agréable.

Votre modeftie ne m'ébloüira point du tout, Mesdames, & elle ne m'empêchera pas de rendre juftice à votre mérite. Monfieur, nous connoiffons fi peu d'avantage fur ce que l'on peut dire fur notre compte, que nous vous prions de nous épargner.

Mesdames, on ne fçauroit parler trop vivement, quand il s'agit de rendre témoignage de la vertu.

Si vous ne craignez rien pour votre sincérité, Monfieur, fongez du moins que votre bon goût y eft intéreffe.

Mesdames, c'est justement ce qui m'engage le plus à vous rendre juftice; & quelque chofe que je faffe pour y réuffir, y aura toujours de la perte pour vous.

Il faut donc céder à votre politeffe; car plus nous nous défendrions, plus il en couteroit à la vérité.

Je conviens, Mefdames, que plus je parlerai de votre mérite, plus la vérité aura à fe plaindre, parce qu'il m'eft impoffible de la mettre dans tout fon jour.

A.

Félicitation fur le nouvel An.

M

Onfieur, je fuis charmé de vous voir commencer cette année en parfaite fanté ; je fouhaite que le Seigneur vous la conferve, & qu'il vous comble de toutes fortes de bénédictions.

B. Je vous fuis infiniment obligé, Monfieur, je prie le Seigneur qu'il vous accorde autant de fatisfaction que vous en

méritez.

A. Monfieur, je vous remercie de tout mon cœur, quoique vous borniez vos fouhaits à peu de chofe, fi vous les méfurez à mon mérite.

B. Monfieur, vous en devez être content; car s'ils font exaucez, il n'y aura point de bonheur qui ne vous arrive. Je vous prie d'accepter ce préfent comme un gage de mon amitié.

A. Monfieur, votre amitié m'est trop chere, pour ne pas accepter le présent que vous me faites; mais je vous prie

d'être bien perfuadé, que j'ai pour vous des fentimens tout à fait réciproques; & afin que vous puiffiez vous en fouvenir, permettez-moi de vous offrir cette bague. B. Je vous affure, Monfieur, qu'elle me fera toujours très-chere, & que je la conferverai avec un grand foin.

A.

Sur un bonheur arrivé à un ami.

M

Onfieur, la joye que je reffens de votre bonheur, feroit imparfaite, fi je ne la partageois avec vous. B. Je m'attendois bien, Monfieur, que vous prendriez part à ma fortune, puifque vous n'avez jamais laiffé échaper aucune occafion de me donner des preu

ves de votre amitié.

A. Je fuis perfuadé, Monfieur, que tous vos amis font d'autant plus fenfibles à ce qui vient de vous arriver, qu'ils le fonhaitoient il y a long-tems, comme une chofe dûë à votre mérite.

B. La plus grande fatisfaction que j'en reçoive, c'eft que j'efpére être plus en état qu'auparavant de fervir mes amis, & particulièrement vous, Monfieur, que j'efti me & que j'honore infiniment,

Sur

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