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Billet galant d'un Monfieur à une Demoiselle

MADEMOISELLE,

Sa vivre en un

I vous fçaviez combien on a de peine. à vivre en un lieu, quand on a l'efprit. ailleurs; fi je ne dépendois que de moimême, je ferois où vous êtes. J'ai pour vous, Mademoiselle, des momens de mé-lancolie fi avantageux, que vous me rendez juftice, fi vous m'aimez véritablement. J'ai fans ceffe les mêmes fentimens. que j'ai toujours eu pour vous ; & dans les occafions, mon cœur ne vous trahit point: mes yeux mêmes font fi fcrupuleux en votre faveur, que quand vous feriez préfante, & que vous m'aimeriez, comme vous, y êtes obligée par un jufte retour, vous. n'auriez aucun fujet de vous plaindre puifque je fuis véritablement,

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MADEMOISELLE,

Votre, &c.

Lettre de Reconnoiffance.

MONSIEUR,

E ne puis fans-une ingratitude extrême: differer plus long-tems à vous remer cier des fecours efficaces que vous m'avez. procurez pour la conclufiou de mes affair

res; je les ai terminées à ma plus grande fatisfaction; ce que je n'aurois pû faire, fi vous aviez eu moins de générofité & moins d'ardeur pour mes intérêts. Je reffens cette obligation, comme je le dois. Je viens d'apprendre que vous ferez à Paris dans un mois: cette nouvelle me remplit de joye; faites-moi le plaifir de me la confirmer, je vous offre ma maison; je ferai ravi de trouver cette occafion pour vous marquer ma reconnoiffance, & commencer à m'acquitter d'une partie de ce que je vous dois. Je vous ferai un détail fidéle de tout ce qui m'eft arrivé, puifque vous avez affez de bonté pour vous inté reffer dans ce qui touche une perfonne qui ne peut le mériter que par la fincérité avec laquelle je fais profeffion d'être,

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V

Ous ne pouviez me donner une plus grande joye, qu'en m'apprenant que vos affaires font finies, & que vous êtes content: j'y prens toute la part qu'un véritable ami doit y prendre ; j'en appren drai le détail avec plaifir à notre entrevûë ş

je ferai à Paris dans quinze jours. Je vous fuis très-obligé de l'offre gratieufe que vous me faites de votre maifon; je l'accepte de tout mon cœur, pour vous mar-quer que je veux vivre avec vous avec franchife & liberté. Faites-moi l'honneur d'en ufer de même avec moi, qui veux être toute ma vie

MONSIEUR

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Votre, &c.

Lettre de reconnoiffance pour un fervice
rendu.

MONSIEUR,

Q

Ue ne vous dois-je point, & de quelle maniere pourrai-je vous exprimer la parfaite reconnoiffance que j'ai pour toutes les bontés dont vous m'acca-blés tous les jours. Vous ne vous êtes pas contenté de me rendre fervice lorfque je vous en ai prié, vous m'avez prévenu dans mes demandes, & vous avez été audevant de tout ce que je pouvois fouhaiter. Que je fuis heureux de poffeder un ami comme vous, & qu'il y en a peu de Rareils au monde! Cependant, Monfieur, au milieu de mon bonheur, je ne fuis pas content; parce que je vous dois trop, & que je me trouve dans l'impuiffance de pouvoir rien faire qui puiffe entrer en

comparaison avec la moindre de vos graces. J'efpere que la fortune me mettra quel que jour en état de prouver mieux que je ne le puis aujourd'hui, que je fuis par toutes fortes d'obligations,

MONSIEUR,

Votre, &c.

REPONSE.

MONSIEUR,

V

Ous ne me dévez rien, le plaifir de vous obliger eft fi grand, qu'il portefa récompense avec lui, & je ne connois perfonne qui ne faffe avec joye ce que j'ai fait. Votre Lettre vaut mieux que les petits fervices que je vous ai rendus : je m'estime très - heureux d'avoir pû vous marquer par fi peu de chofe, combien je vous fuis acquis, & la considération que j'ai toujours euë pour votre mérite. Je voudrois de tout mon cœur pouvoir vous prouver par quelque chofe de considérable, le zéle avec lequel je fuis,

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Billet d'une Dame à un Monfieur, pour lë prier de venir jouer à l'ombre.

J

'Ai fouvent oüi dire, Monfieur; qu'un troifiéme gâte.tout; mais aujourd'hui

je condamne cette maxime, parce que je me trouve dans le cas d'en avoir befoin. Si vous voulez être le nôtre, vous aurez non-feulement le plaifir de jouer, mais celui de voir la charmante Caliste, qui doit venir paffer la journée au logis. Je me dis d'avance que vous viendrez, n'étant pas homme à vous priver de la vûë d'un objet auffi aimable. Je fuis,

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donner votre revanche; mais je ne puis excufer l'attentat que vous femblez faire fur ma liberté : le cœur ne me dit rien de bon, je fens que je fuis à demi-vaincu tout cela ne m'empêchera pas d'aller être votre tiers; s'il eft écrit que je doive perdre ma franchise & mon argent, l'un & l'autre ne peuvent tomber en de plus belles mains. Je vous avouë même que je n'y aurai aucun regret, étant,

MADAME

2

Le plus foumis, &c.

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