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laquelle vous le faites, adoucit toute l'amertume qui me refte de la perte que j'ai faite, & qui ne m'eft fenfible que par rap port à mes neveux; car pour moi je compte n'avoir rien perdu, puifque je poffede toujours votre affection. Vous me donnez des louanges dont je fuis confus, & que je voudrois en effet mériter pour être plus digne de votre amitié qui me fera toujours fort précieufe. Faites naître, je vous prie, quelque occafion de vous marquer, ma parfaite reconnoiffance, & vous verrez que je fuis véritablement,

MONSIEUR,

Lettre de piété.

MONSIEUR,

Votre, &c.

'Etat où je fuis, me fait voir qu'il n'y a rien de ftable dans le monde, & qu'il ne faut compter que fur la bonté & la miféricorde du Seigneur : c'est à quoi il faut que je fonge préférablement à toutes chofes. Quelque certitude que j'euffe que la jeunelle n'étoit point garante de la durée de notre vie, je ne penfois pas être fi près de ma derniere 'heure. La mort, cette infatiable, qui moiffonne tout fans diftinction d'âge, de fexe & de.

condition, eft près de trancher le cours de mes jours: fi vous êtes fenfible à notre amitié paffée, je vous demande enreconnoiffance des prieres. Je vous prie de ne me point voir dans l'extrêmité où je fuis, ne fouhaitant autre chofe que d'em. ployer le peu de tems qui me refte, à me préparer à un fi rude paffage. Recevez cet adieu comme la plus grande marque de tendrelle que je puiffe vous donner, dans un tems où je vois la mort préfente à mes yeux. Priez Dieu qu'il me fasse miféricorde. Je meurs dans la parfaite amitié que je vous ai voïée, & fùis,

MONSIEUR,

Lettre de compliment.

MONSIEUR

Q

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Votre, &c.

Uoique je vous aye dit mille fois de bouche que j'étois votre ferviteur, & que j'aye cherché toutes fortes de moyens pour vous le prouver plûtôt par des effets que par des paroles, fans y avoir pu réuffir, je veux aujourd'hui pü que ma plume vous en affure, en attendant que vous me procuriez l'occafion d'en produire de plus fortes preuves. C'eft de quoi je vous conjure, dans la continuelle

impatience où je fuis de vous faire connoître l'attachement avec lequel je fuis,

MONSIEUR,

Votre, &c,

REPONSE.

MONSIEUR,

E n'ai jamais douté de votre civilité ni de votre affection, mais plûtôt de mon bonheur à trouver les occafions de les reconnoître. Je vous fupplie de croi re que j'employerai déformais tous mes foins pour vous témoigner le reffentiment qui m'en refte, & vous convaincre que je fuis avec toute la confidération poffible, MONSIEUR, Votre, &c,

Autre Lettre fur le même sujet.
MONSIEUR,

I vous n'attendez de moi que complimens, vous n'en recevrez jamais, puifque j'en fuis ennemi juré envers les perfonnes que j'eftime autant que vous. Il me fuffit de leur rendre mes devoirs. Je vous fupplie de croire que je ne perdrai pas une feule occafion de vous le témoigner, puifque je m'y trouve inté

reffé dans la réfolution que j'ai prife d'être

toute ma vie,

MON SIEUR,

Votre, &c.

REPONSE.

MONSIEUR,

E vous protefte que je ne fuis pas moins que vous ennemi des compli mens. Mais vous me permettrez, s'il vous plaît, de vous affurer que j'emploirai do rénavant tous mes foins, pour vous témoigner combien je vous fuis redevable de toutes les bontés que vous avez eûës pour moi, & que je ne ferai jamais content que je n'aye trouvé l'occafion de vous faire connoître que je fuis véritable

*ment

MONSIEUR,

Votre, &c.

Lettre pour fe plaindre d'un long filence.
MONSIEUR

L

'Amitié que je vous ai jurée, me for ce aujourd'hui à vous demander raifon de votre filence. Je me doute bien que vous ne manquerez pas d'excufes pour l'autorifer; mais je vous fupplie de croire auffi, qu'à moins qu'elles ne foient

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légitimes, je ne cefferai jamais de me plaindre. Vous aurez beau alléguer lẹ défaut d'occafions de me faire tenir vos Lettres, ou l'accident inopiné de quelque maladie, dont vous n'aurez eu que la pensée, pour vous juftifier de mes reproches; tout cela ne fera point capable de me fatisfaire. Avoüez votre faute fincérement, vous aurez plûtôt fait, puifque c'eft le feul moyen de m'affermir dans la réfolution où je fuis de demeurer éternellement,

MONSIEUR,

Votre, &c.

REPONSE.

MONSIEUR,

V

Os plaintes & vos reproches me font fi agréables, que je fuis contraint de vous en remercier, puifqu'ils ne procédent que d'un excès d'affection & de zéle. Il est vrai que j'ai gardé trop long-tems le filence; mais je vous supplie de croire que le malheur qui me l'a impofé, m'en a fait porter une fi rude pénitence, que quand ce feroit un crime des. plus énormes, j'en mériterois le pardon. Je ne veux pas vous faire un récit de tous les accidens qui me font arrivez, de peur de me rendre auffi importun que vous

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