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m'avez jugé pareffeux; il me fuffit de vous faire fouvenir que je fuis toujours le même que j'ai toujours été, c'est-à-dire, Votre, &c.

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MONSIEUR,

Autre Réponse fur le même fujet.

MONSIEUR,

L n'eft pas néceffaire de vous faire des excufes de mon filence, puifque j'en ai porté la peine durant la maladie dont je fuis-encore atteint. Mais quoique les reproches que vous m'en faites, në procédent que d'affection, il ne laiffent pas d'intéreffer celle que je vous ai promife. Je vous prie inftamment de croire que je ne fuis point capable d'oublier les perfonnes que j'honore autant que vous, & qu'à moins que d'être réduit à l'extrêmi té où j'ai été, je m'acquitterai toujours de ce que je vous dois, puifque je fuis

MONSIEUR,

Votre, &c.

Autre Lettre fur le même fujet.

MONSIEUR,

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I je ne vous honorois extrêmement je me vengerois de votre oubli par mon filence; mais l'eftime que je fais de

votre perfonne jointe à l'inclination que j'ai de vous fervir, m'oblige à vous assurer que quand vous auriez oublié jusqu'à mon nom, je ne changerai jamais la réfolution que j'ai prife d'être toute ma vie,

MONSIEUR

Votre, &c.

REPONSE.

MONSIEUR,

V

Ous m'obligés de fi bonne grate en vous plaignant de moi, que je fuis contraint de vous en faire des remercimens au lieu de reproches. Ce n'eft pas que je n'aye beaucoup d'excufes légitimes pour autorifer mon filence ; mais P'intérêt que vous y prenez, doit me le faire condamner, après vous avoir affuré que vous m'accuferez dorénavant d'importunité, plûtôt que de pareffe. Je fuis, MONSIEUR, Votre,&c.

Lettre de Monfieur *** à Moxficur *** contre l'oifiveté.

MONSIEUR,

Ermettez-moi de vous faire part des maximes d'un Livre Espagnol, dont

on fait partout une eftime particuliere. C'eft proprement un Recueil de préceptes très-utiles pour la conduitc des perfonnes qui vivent dans le grand monde, & qui poffedent comme vous une Charge confidérable à la Cour. Il marque furtout que l'oifiveté eft l'un des vices que l'on doit principalement éviter. Suivant P'Auteur, ce vice eft l'ennemi déclaré non-feulement de la vertu, mais de la vie. Un homme oifif, y lit-on, reffemble plus à une ftatuë qu'à un homme vivant. Il vaut mieux s'occuper à des chofes peu utiles, que de ne rien faire du tout. La vie eft courte: on n'a point de tems à perdre, quand on veut s'inftruire des devoirs de fon état. Un Philofophe, difoit autrefois que les Dieux donnent des biens aux hommes à proportion qu'ils s'en rendent dignes & qu'ils les mefurent fur leur travail. Entre tous les animaux Platon prife extrêmement l'abeille, & lui donne de grandes louanges à caufe de fa vigilance. Il dit, felon les fentimens de Pythagore, que quand un homme laborieux & induftrieux ceffe de vivre, fon ame paffe dans le corps de ce petit animal, ennemi déclaré de l'oifiveté. Je fuis perfuadé, Monfieur, que ces refléxions font de votre goût, car vous êtes l'homme du monde le plus vigilant & le plus

attentif à remplir tous vos devoirs. C'eft ce qui m'oblige à vous les préfenter, pour avoir occafion de vous affurer de l'atta chement avec lequel je fuis,

MONSIEUR,

Votre, &c.

Lettre de Monfieur le Comte de Fe.... à Monfieur le Marquis de... fur la queftion propofée, quelle eft la fcience la plus utile à une perfonne de condition.

MONSIEUR

N ne peut douter que la fcience ne foit l'un des plus grands ornemens de l'ame : il n'y a point de parure qui em belliffe plus le corps, que la fcience embellit l'efprit. Mais il faut fçavoir diftinguer les fciences utiles, de celles dont on ne peut retirer aucun avantage. Pittacus l'un des fept Sages de Gréce, a compo fé, dit-on, un gros Livre fur la meule de moulin. Favorin en a fait un autre à la louange de la fiévre quarte. Lucien a fait très-éloquemment l'éloge de la mouche. C'eft perdre le tems à des chofes inutiles & abufer de la patience & du loifir des Lecteurs. Il y a des chofes qu'il eft dangéreux de fçavoir. Je mets en ce rang une connoiffance trop curieufe des généalogies. Certaines gens ne s'appliquent

qu'à remarquer ce qu'il y a de plus défa vantageux & de plus honteux dans chaque famille. Il vit beaucoup mieux ignorer les défauts d'autrui, que de s'en inftruire pour les décrier. Ceux qui fe, chargent la mémoire de pareilles chofes, font regardés comme ennemis de la répu blique, & comme des peftes de la fociété. Un Courtifan doit s'appliquer entre autres chofes à bien apprendre fa Langue naturelle, pour s'exprimer avec politeffe & avec grace. On a beau être fçavant, on ne donnera pas une haute idée de foi, ni de fa science, fi l'on parle d'une maniere impolie & groffiere. Après notre Languenaturelle, la Langue Latine mérite les premiers foins d'un honnête-homme. Les Romains appelloient barbares, toutes les Nations qui ignoroient la Langue de Ro me. La connoiffance de l'Hiftoire eft un chemin facile & agréable pour se rendre habile en peu de tems. On y trouve des exemples de la vertu des gens de bien & des vices des méchans, differentes révolutions de la vie humaine, & les renverfemens inopinés des Empires: les malheurs d'autrui nous apprennent à nous précautionner, pour ne pas tomber en de pareilles infortunes. Je fçai, Monfeur, par expérience le goût que vous

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