페이지 이미지
PDF
ePub

éclairer de trop près. La douceur de leurs difcours, jointe à la beauté de leur vifage, leur eft d'un grand fecours pour en gager les hommes, & pour leur en impofer. Un ancien Poëte qui connoiffoit par fa propre expérience les artifices des fem mes, difoit qu'elles accoûtument leurs"yeux à pleurer quand il leur plaît, & àrépandre des larmes feintes: Ut flerent ocuLos erudiere fuos. Ce font les rufes ordinaires des perfonnes foibles, qui connoiffent leur impuiffance. Il eft impoffible d'être un parfaitement honnête-homme, fi l'on manque de fincérité dans le commerce de la vie civile, & de fidélité dansfes promeffes; fil'on ufe de duplicité dans fes paroles, & de flatterie pour féduire ceux avec qui on vit.. En un mot, la bou che & le cœur doivent être d'intelligence. Si ceux qui vous demandent confeil, font d'une éminente qualité, & que vous foyez obligé de leur faire part de vos lumieres, il fera affez difficile de leur dire de certaines vérités, fans vous expofer au péril de leur déplaire. Cependant, Monheur, il faut avoir affez de courage pour leur parler fincérement: il n'y a que des vérités dites à contre-tems & hors de faifon, qui puiffent offenfer les perfonnes raifonnables. Voilà, Monfieur, le plan fur lequel vous devez vous régler,

vous voulez conferver toujours la réputation que vous avez d'un parfaitement Bonnête-homme. Je fuis,

MONSIEUR,

Votre, &c

Pour faire fçavoir à un ami,, qu'on va fe marier.

J

MONSIEUR

E vais conclure une grande affaire : je me flatte que vous l'approuverez. J'époufe Mademoiselle... Je ferois fufpect fi je vous parlois de fes graces. Elle m'ap porte une groffe dot, accompagnée d'un aimable caractere, & d'un. efprit tout à fait agréable. Je fouhaite, Monfieur que mon exemple fasse effet fur vous: il ne vous manque,que la bonne volonté ;. car avec votre mérite, on doit être à l'abri de toute crainte, & perfonne ne doit être fi fûr de fon bonheur que vous. Je fuis

MONSIEUR

Votre, &

REPONSE.

[ocr errors]

S

MONSIEUR

I tout le monde étoit auffi heureux que vous, on auroit grande envie de

fe marier: il faut un mérite égal au vôtre pour ofer l'efpérer ; & je ne vois que Mademoifelle.... qui puiffe aller de pair avec vous fur ce chapitre-là. Il eft impof fible que vous ne foyez parfaitement heu reux ensemble car outre le bien que: vous avez l'un & l'autre, vous vous convenez à merveille par la douceur du caractere. Dûffiez-vous en être jaloux, je vous déclare que je l'aime prefqu'autant que vous, quoique je n'aye pas l'honneur de la connoître fi particuliérement ; mais votre difcernement m'a affuré que je ne cours aucun rifque de lui donner toute mon eftime. Je vous affure, Monsieur, que perfonne ne prend plus de part que moi, à la fatisfaction que vous aurez avec: cette aimable perfonne. Je vous prie d'en. être perfuadé, auffi bien que de l'amitié parfaite avec laquelle je fuis,

MONSIEUR,..

Votre, &c.

Lettre à une Demoiselle fur fon mariage..

MADEMOISELLE,

Amais je n'ai appris de nouvelle avec:

riage, parce que je fuis perfuadé qu'il contribuera au bonheur de votre vie. Il me me faut point d'autre éloge de Mr***,

que

que le choix

que vous en avez fait. Je prie le Seigneur qu'il vous accorde une récompenfe vivante des foins que vous prenez de vous plaire l'un à l'autre. Je vous fupplie toujours de ne me pas refufer la continuation des bontés dont vous m'avez honoré jufqu'à préfent, & dont je tâcherai de vous témoigner ma vive reconnoiffance par le zéle fincére avec lequel je fuis,

MADEMOISELLE,

[ocr errors]

:

REPONSE.

Votre, &c.

E vous remercie, Monfieur, de la part que vous prenez à mon bonheur, & des témoignages d'amitié que vous me donnés je vous ferois connoître.combien j'y fuis fenfible, fi je pouvois m'exprimer auffi facilement que vous. Je me ferai un véritable plaifir d'entretenir une connoiffance qui m'eft auffi avantageufe que la vôtre, & dont tout le monde fe feroit honneur. Vous n'aurez donc qu'une fimple, mais très-fincere affurance de je fuis,

la confidération avec laquelle

MONSIEUR

Votre, &c.

E

Lettre fur une convalefcence.

MONSIEUR,

L ne sçauroit vous arriver ni bien ni mal, que je ne m'y intéreffe infiniment. Jugez donc combien je me réjouis du rétabliffement de votre fanté. Mon amitié pour vous, Monfieur, eft trop vi ve, pour ne vous en pas donner des marques en pareille occafion. Confervezvous, je vous prie, afin de ne plus inquiéter vos amis. S'il ne falloit que des vœux pour vous préferver, vous pouvez compter qu'on n'en peut faire de plus ardens que les miens pour tout ce qui vous rẻgarde. Soyez-en, s'il vous plaît, bien perfuadé, & de la fincérité parfaite avec laquelle je fuis,

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

E ne puis vous témoigner affez de reconnoiffance des marques d'amitié que vous me donnez fur ma convalefcence. Je vous fuis bien obligé des vœux que vous faites pour moi : j'en fouhaite de tout mon cœur l'accompliffement, afin

« 이전계속 »