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Lettres de Remontrance.

On écrit des Lettres de Remontrance à Gelui qui a commis quelque faute, afin de la lui faire reconnoître, ou pour l'engager à la réparer. Elles n'ont pas befoin de beaucoup d'invention, quand on a quelque autorité fur la perfonne qu'on reprend, ou que l'on ne fe foucie point en quelle part elle recevra la remontrance qu'on lui fait. On peut en ce cas parler ouvertement ; & après avoir décrit & exa geré fa faute, lui repréfenter combien elle eft grande, & quel tort elle fait à fa répu tation; puis l'exhorter à changer de vie, à réparer le tort qu'elle a fait à autrui, &c. Mais ces Lettres demandent plus de foin, quand on veut, fans flatter fon ami, ménager fa délicateffe, & ne lui point donner lieu de s'offenfer de la maniere dont on le reprend de fes vices.

Voici la méthode qu'il fera bon de tenir Après l'avoir loué des bonnes qualités que la nature a mifes en lui: nous lui ferons fentir combien il lui eft honteux de les obfcurcir par des actions indignes, ou de fa naiffance, ou de fon éducation, ou de fon rang. Si nous n'ofons lui parler fi ouvertement, nous pourons dire que c'eft le jugement que fes meilleurs amis portent de lui, Après cela nous ajouterons que

fi

nous l'aimions moins, il nous auroit été plus facile de garder le filence; mais que F'amitié que nous lui portons, nous oblige à ne lui point cacher les mauvais bruits. qui courent de lui; que nous voudrions. n'entendre de lui que des louanges, & que les exceptions dont on accompagne celles qu'on ne lui peut refufer, nous cau fent une peine infinie. Nous dirons auffi que nous espérons qu'il ufera de la même liberté à notre égard en cas pareil, & que nous lui en aurons une finguliere obligation reconnoiffant que celui-là feul noùs. aime fincérement qui ne nous flatte point. Nous, pourrons furtout rejetter les vices. ou les défauts que nous remarquons en lui, ou fur fon âge, ou fur le commerce de ceux avec qui il fe trouve lié. Nous conclurons, en lui repréfentant l'honneur & les avantages qui lui reviendront de fuir le vice, qu'il s'attirera l'eftime de tous. les gens de bien: ou bien en difant que: nous, fommes perfuadez qu'il prendra en. bonne part nos remontrances, & que nous. efpérons entendre bientôt des nouvelles. de ce changement. En quoi nous prions. Dieu qu'il le veuille affifter par fon efprit..

Lettres de Commandement.

On n'écrit des Lettres de Commandement qu'aux perfonnes fur lefquelles, on. a. du

pouvoir, à fes enfans, à fes domeftiques,

&c.

Les plus fimples font les meilleures; il fuffit de leur faire entendre ce qu'on veut qu'ils faffent. Il n'eft pas toujours néceffaire d'ufer de raifons pour les perfuader; parce que l'autorité de celui qui parle tient lieu de raifon. Mais fi quelquefois on le juge à propos, on leur peut repréfenter la facilité & l'équité du commandement qu'on leur fait, ajouter des promeffes de récompenfe, s'ils obéiffent ; & des menaces de punition, s'ils font le contraire. Pour conclufion, on dira qu'on efpere qu'ils feront leur devoir, & qu'ils nous donneront tout fujet d'être contens d'eux,

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Les Lettres de Prieres font celles par lef quelles on demande à un ami qu'il accorde une grace, ou un plaifir que l'on fouhaite pour foi-même, ou pour autrui. Elles ont lieu en tous états & en toutes conditions, n'y ayant perfonne quelque puif fant ou quelque riche qu'il puiffe être, qui n'ait quelquefois befoin du fecours d'autrui, ou qui n'ait occafion d'employer de bons offices pour quelqu'un de ses amis.

Le ftyle doit être différent, fuivant le caractere ou les liaifans que l'on a avec ce

lui à qui l'on s'adreffe ; il fera plus refpec tueux, fi on demande une grace à un hom me d'une condition relevée; & plus familier, fi la priere fe fait à une perfonne d'u ne condition égale, ou même inférieure..

Lettres de Recommandations..

On écrit des Lettres de Recommandation, quand on veut recommander une perfonne, ou fes affaires. S'il s'agit de recommander une perfonne, on expliquera d'abord ce qui y engage: par exemple, que c'eft notre parent ou notre ami, ou que nous lui avons de grandes obligations. On. pourra ajoûter qu'il eft digne de notre recommandation, à caufe de fa vertu & defa probité qui nous font bien connuës; qu'autrement nous ne voudrions point parler en fa faveur. Après cela on dira que fi on lui fait quelque plaifir, nous le tiendrons pour fait à nous-mêmes, & l'on conclura en priant notre ami, de faire en forte que celui que nous lui recommandons, s'apperçoive que notre recommandation n'a point été fans effet; ou bien en difant,que nous fommes tellement persua dés de fon amitié, que nous ne craignons. pas d'être refufez. Quand on recommande une affaire, comme un Procès à un Juge, ou à un Procureur, il fuffit de leur en repréfenter la justice, ou la facilité; l'hon

seur ou le profit qui leur reviendra d'en avoir pris le foin..

Et lorfqu'on joint enfemble ces deux: fortes de recommandations, fçavoir d'u He perfonne & de fes affaires, comme il arrive fouvent, il faut employer des rai fons qui touchent l'une & l'autre.

Lettres d'Offre de fervice..

Les Lettres d'Offre de fervice font celles qu'on écrit à un ami, pour lui offrir les fecours dont on fçait qu'il a befoin. Car il eft d'un bon cœur de ne point attendre pour fecourir fon ami, qu'il y ait été ex-cité, il doit prévenir fa demande. On peut commencer ces Lettres par la déclarations du chagrin qu'on a de voir fon ami en dan ger, ou dans une fituation malheureuse, & dire qu'on eût defiré de lui faire paroî tre fon affection en une meilleure occa-fion. Mais puifqu'il eft réduit en tel état, que nous lui voulons montrer que nous fommes du nombre de fes véritable amis; qu'il en peut bien avoir de plus ris ches & de plus puiffans que nous, mass qu'il n'en aura jamais qui lui foient plus dévoués, que le tems eft venu de nous acquitter des obligations que nous lui avons, ainfi qu'il ait feulement à nous dé couvrir en quoi, & comment il croit que mous lui pourrons être utiles; qu'il nous ALMA

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