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Si je n'avois eu d'autre objet que celui de la grandeur de votre fortune, j'aurois prévenu en cette action tous ceux qui m'ont dévancé; mais ne confidérant que votre feul mérite, j'ai fuivi mes fentimens plûtôt que la coûtume, fans m'étudierjamais qu'à faire remarquer en tout lieu que je fuis véritablement,

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JE ne fçaurois être muet au bruit des

acclamations d'une joye fi publique ; il faut que je joigne ma voix à celle des autres, pour publier avec eux notre commun contentement, au fujet de la dignité de Maréchal de France, dont le Roi vous a honoré. Cette action de justice a été tellement approuvée de tout le monde, que vos ennemis font contraints de fe condamner eux-mêmes à un perpétuel filence, ne pouvant plus ouvrir la bouche qu'à leur confufion. Vivez maintenant heureux avec la bonne fortune que votre mérite feul vous a acquis. Je fuis avec tout le refpect poffible,

MONSIEUR,

Votre, &c.

Lettre de Félicitation à un nouveau marié.

MONSIEUR,

N

'Attendez pas que je vous félicite du bonheur de vos nôces; vous devez être perfuadé de la part que j'y prens. Je m'en féliciterois moi-même, puifque je trouve ma fatisfaction dans celle que vous reffentez. Il me fuffit feulement de vous affurer dans la paffion que j'ai de vous fervir, que vos profpérités & vos malheurs feront toutes mes joyes & mes trifteffes, étant comme je fuis,

MONSIEUR,

Votre, &c.

J

REPONSE.

MONSIEUR,

'Ai toujours cru que vous m'aimiez affez pour prendre part à ce qui me regarde. Ce font des effets de votre bon naturel & de votre générofité tout enfemble, dont je vous fuis extrêmement obligé. Mais je vous puis affurer que dans le choix que j'ai fait d'une époufe, vous avez acquis une nouvelle amie qui partage déja avec moi la paffion que j'ai d'être toute ma vie,

MONSIEUR,

Votre, &c.

Lettre de Monfieur ....à Monfieur... fur la mort de fa fille qu'il devoit époufer.

J

MONSIEUR,

E ne puis exprimer toute la part que je prens à votre douleur, parce que je fuis trop accablé de la mienne. Je fçai qu'un pere auffi tendre que vous, Monfieur, doit être inconfolable, en perdant une fille auffi parfaite que la vôtre. Mais je doute que vous puiffiez fentir cette perte plus vivement que moi, qui avois fondé le bonheur de ma vie, fur l'union que vous aviez bien voulu nous permettre. Mes efpérances s'évanouiffent dans le moment que je me flatois de les voir accomplies. Je m'en faifois un double plaifir

par rapport à moi-même, & par ce que je me ferois efforcé de contribuer à la fatisfaction qu'elle vous auroit donnée, fi la providence l'eût voulu laiffer dans le monde: mais elle nous l'a enlevée, pour Jui donner une récompenfe proportionnée à fes vertus. Comptez, Monfieur,que ce funefte événement ne changera rien dans mes fentimens pour vous, & que je ferai tous mes efforts pour vous faire connoître la confidération parfaite avec laquelle j'ai l'honneur d'être,

MONSIEUR,

Votre, &

REPONSE

MONSIEUR,

JE

E ne puis vous marquer trop de recon. noiffance pour les fentimens que vous me témoignez dans mon malheur. Je comptois fur cette chere fille pour le bonheur de ma vieilleffe, & j'efpérois l'affermir en m'alliant avec vous: mais le Sei- . gneur ne m'a pas voulu laiffer de fi douces efpérances. Je me flate qu'il jettera les yeux jufques fur moi. J'en fuis d'autant plus perfuadé, qu'il me donne déja la confolation de voir en vous des fentimens qui peuvent feuls foulager ma douleur. Confervez-les moi, je vous en conjure; & comptez fur l'attachement fincere & inviolable avec lequel je ferai toute ma vie,

MONSIEUR,

Votre, &c.

Lettre fur le caractere fingulier d'une Dame.

MONSIEUR,

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E fuis ravi de vous faire le récit d'un fait fingulier arrivé depuis peu à Bagborough petite Ville de Sommerfetshire. On enterra le 23. Avril dernier, une Dame

Dame âgée de quatre vingt-trois ans, qui de deffein formé, par haine pour notre fexe, & pour impofer filence à la calomnie, qui accufe les femmes d'un penchant violent pour les hommes, avoir pris le parti de paffer toute fa vie dans le célibat. Elle fe nommoit Jeanne Keene, aimable d'ailleurs, douce, complaifante

l'égard des hommes mariés: mais de l'humeur la plus farouche du monde avec les jeunes hommes, furtout avec les petits maîtres, & avec ceux qu'elle foup-çonnoit d'en vouloir à fa liberté. Elle: prenoit la fuite dès qu'elle en appercevoit un. Pár fon Feftament elle a laiffé tout fon bien qui étoit confidérable, à: fes niéces & à fes coufines, à l'exclufion entiere de tous fes parens d'un autre fexe.. Elle avoit légué cent livres fterling à qua-tre hommes de l'âge de quarante ans, quels qu'ils fuffent, pour porter fon corps à la fépulture, mais à condition qu'ils af furaffent avec ferment qu'ils n'avoient ja-mais eû de commerce avec aucune fem me. Il ne s'eft trouvé perfonne qui ait pû remplir cette condition; de forte que fon cercueil a été porté par des filles. Par un autre article, elle ordonnoit qu'on nes chantât que des hymnes de joye à fes fu nérailles, qu'on fit un feftin à tous ceux qui s'y trouveroient, & que fix filles vier

G.

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