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danfaffent sur sa foffe auffi-tôt qu'elleferoit fermée: fix filles de quinze ans qui paffoient pour telles y danferent; & l'onaffure que de plus de deux mille perfonnes qui affifterent à cette cérémonie, il n'y en eût pas une feule qui ne fût yvre au retour. Je fuis,

MONSIEUR,

Votre, &c.

Lettre à un ami fur les fentimens où l'on doit être dans la maladie..

MONSIEUR,

Ce

E m'a été une joye tout à fait fenfible d'apprendre de vos nouvelles> par la Lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire; mais elle auroit été plus grande fi j'y avois vû le rétabliffement de votre fanté. Je ne peux croire Monfieur, que Dieu après vous avoir long-tems exercé & tenu comme en sufpens entre la mort & la vie, ne donne enfin votre guérifon aux prieres de ceux qui la lui demandent; car pour vous, je fuis. affuré qu'elle vous eft fort indifférente, &. qu'il feroit bien plus felon votre cœur de finir une carriere qui n'a rien d'agréable, & à laquelle vous n'êtes attaché que par la feule volonté de Dieu je fuis auffi perfuadé que vous la faites en ne refusant:

point ce que la charité vous préfente, & que vous fçavez très bien concilier cet elprit de pénitence que vous avez tous jours eû, avec ce que la condefcendence vous oblige de recevoir de la part de vos amis, & que vous ne manqués pas de Vous difpofer à la mort, en ufant des moyens que la divine Providence vous offre pour la confervation de la vie. Je prie Dieu, Monfieur, qu'il vous rende la fanté, & qu'il nous donne encore la con-folation de vous revoir dans notre défert. Je fuis,

MONSIEUR,

Votre, &c.

Lettre fur l'usage qu'on doit faire des infirmi tés & des peines.

MONSIEUR,

'Ai reçû votre Lettre avec bien de la joye; mais elle feroit plus entiere, fi je vous fçavois dans une fanté auffi parfaite que je vous la défire. Dieu nous vifite par les infirmités du corps, quelquefois pour éprouver & pour purifier nos ames, quelquefois auffi pour nous punir en ce monde de mille fautes que nous commettons contre la fidélité que nous lui devons, afin que fi nous recevons en celui-ci fess

châtimens avec foumiflion & patience il nous faffe dans l'autre une entiere miféricorde. Vous fçavez auffi-bien que moi que tous les Chrétiens font indifpenfablement obligés à fouffrir. Il n'y en a. point qui n'ayent des tribulations & des. peines; mais ils ne les portent pas également & ce qui fait la différence des. Saints & de ceux qui ne le font pas, c'eft que les uns endurent avec paix & foumiffon aux ordres de Dieu, & les autres. avec répugnance &.contradiction. Je ne doute point qu'étant auffi bien informé que vous le pouvez être de cette vérité,. Vous ne la pratiquiez fidélèment, & que vous n'adoriez la divine Providence dans. tout ce qu'il lui plaît de permettre qui Vous arrive. Il ne faut efpérer. de paix dans.. ce monde que par cette voye toute fainte.. J'aurai l'honneur de vous voir lorfqu'il plaira au Seigneur. Cependant, foyez. perfuadé que je réponds autant qu'il m'eft poffible à tous les fentimens que vous avez pour moi, & qu'on ne peutêtre avec plus de reconnoiffance & d'efti-me que je fuis,,

MONSIEUR

Votre, &

י

Lettre de piété & de confolation à une

Dame.

Quelque grande que foit la foumif

que vous avez aux volontés du Seigneur, je ne puis croire, Madame, que la mort de Monfieur votre fils que je viens d'apprendre, n'ai fait fur vous des impreflions de douleur très-vives. Comme je ne sçaurois me laffer de vous plaindre, lorfque je confidére cette fuite de maux & de difgraces différentes qui rempliffent votre vie, je ne puis auffi m'empêcher d'admirer la miféricorde de Dieu. qui vous prépare par de continuelles privations des chofes & des perfonnes qui vous font les plus cheres, à cet inftant de bénédiction qui n'eft connu que de lui feul; mais qui ne peut être éloigné, & qui doit effuyer vos larmes pour jamais & finir ce que le monde appelle des malheurs, par une confolation conftante, & qui ne fera plus fujette au changement & aux viciffitudes des chofes périffables. Je fuis perfuadé, Madame, que c'est dans ce fentiment & dans cette foi que vous. avez reçû le coup que la main de Dieu vient de vous, porter, & que la tendreffe: que vous aviez pour Monfieur votre fils, & le regret de le perdre, ne vous ont

point empêché de le lui abandonner com me une victime, lorfqu'il vous a paruz qu'il vous le demandoit, & de le lui offrir comme un facrifice de loüange. Votre partage, Madame, eft le partage des > Saints: Dieu eft pour vous tel qu'il a été pour eux; & s'il exerce fur vous des ju gemens fi rigoureux, c'eft afin que fa juftice étant fatisfaite, vous ne trouviez plus en lui dans le moment de l'éternité que de la miféricorde & de la clémence. Jer fuis,

MADAME,

Votre, &c.

Lettre pour demander pardon d'une fante commife.

MONSIEUR,

ST

Ila confeffion de ma faute peut en mériter la grace, j'ofe l'efpérer de votre bonté plûtôt que de mon intention. Il eft vrai, Monfieur, que je ne vous ar pas rendu le refpect que je devois, en l'action qui fe paffa hier au foir: mais ayant été furpris par la colère, fans avoir eu le loifir de penfer au lieu où j'étois ; Vous pouvez juger de ma foibleffe, après l'avoir condamnée moi même. Vous fçavez que nos premiers mouvemens

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