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La feconde liturgie devoit être celle de l'é- A RT. X. glife de Mopfuefte en Cilicie dont Théodore étoit évêque. La troifieme intitulée de Neftorius, eft fans doute celle que Neftorius fuivoit, & qui a été en usage parmi ses disciples qui l'ont toujours révéré, & par conféquent ce devoit être la liturgie de l'églife de Conftantinople, qui avoit été fuivie par faint Chryfoftôme, mort peu de tems avant que Neftorius fût mis fur fon fiege. Or, que cette liturgie de Neftorius foit l'ancienne de Conftantinople qui porte depuis long-tems le nom de Chryfoftôme, cela fe prouve affez clairement par l'uniformité de la formule de l'invocation, car après les paroles ordinaires de cette invocation, on lit dans celle de Neftorius: Transmutans ea Spiritu fancto tuo, comme dans celle de S. Chryfoftôme, ce qu'on ne voit point en mêmes termes dans les deux autres des Nestoriens, ni dans plufieurs aut.es des Cophtes Jacobites. Dans les deux premieres liturgies on n'y Erreur dans apperçoit pas ouvertement l'erreur des Nefto- les liturgies riens. Il n'en est pas de même dans cette troi- & de Neftofieme; car dans la priere qui répond à la préface, on lit qu'il a pris l'homme parfait avec Pame raisonnable, intelligente & immortelle, & qu'il fe left unie en gloire, en puissance & en honneur. Ces termes expriment affez adroitement la feule umion morale de l'homme avec Dieu, ou l'habitation du verbe dans l'homme. Ils ont pu être inférés par Théodore, ou

Doctrina adai apoftoli, qui docuit & catechifavit Edef
fenos & omnes Mefopotamenos. Tom. 2. pag. 567.
Tome VI.

F

de Théodore

rius.

tich.

XI. DISS. Neftorius, ou par fes difciples. Et véritablement Leontius de Bizance, qui, comme nous avons 1 Ibid. 3. vu, écrivoit vers la fin du Vle. ficcle, dit que contra Nefto rium & Eu Théodore avoit fait une liturgie, Anaphoram, dans laquelle il avoit rempli de blafphemes plutôt que de prieres le faint myftere. On connoiffoit donc une liturgie de Théodore au tems de Leontius, & peut-être en avoit - il vu fans nom une autre que nous n'avons pas, à moins qu'il ne foit vrai de dire qu'écrivant contre les Neftoriens, il a exagéré leurs fautes.

Liturgies Neltoriennes des Indes.

Nous avons vu que la liturgie Neftorienne avoit été portée de Syrie & de Méfopotamie en Tartaric, à la Chine, & prefque dans toutes les Indes Orientales. Mais comme il n'y avoit prefque plus de Neftoriens dans tous ces grands pays avant l'an 1500, il ne nous eft venu des mémoires du rit des Neftoriens - Indiens, que des royaumes du Malabar, où l'archevêque Ménezès fit fa miffion. Il tint un fynode à Diamper, dans lequel il s'appliqua avec un grand foin à corriger tout ce qui lui paroiffoit repréhenfible dans la liturgie commune & ordinaire, intitulée des Apôtres. Cette liturgie n'eft venue jufqu'à nous qu'avec des corrections; mais comme Ménezès marqua dans le fynode de Diamper tous les endroits qui devoient être corrigés dans la liturgie, & qui le furent en effet, en obfervant avec foin les corrections qu'il ordonna de faire, nous pourrons avoir la liturgie telle qu'elle étoit avant ces corrections; ce qui fera d'autant plus utile, que cette meffe qui fut traduite en latin au Malabar même, eft tout entiere, au lieu qu'on apper

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XI. Diss. fuivans les difpofitions néceffaires pour commu nier, le tems & la maniere d'approcher de la fainte table. Les eccléfiaftiques, & fur-tout les prêtres qui ne célebrent pas, doivent communier toutes les fêtes folemnelles. Ce fynode fouhaiteroit qu'ils le fiffent tous les dimanches, & il les avertit de ne communier qu'étant revêtus d'un furplis & d'une étole croifée fur la poitrine.

Paroles &

du canon ro

tuécs.

Paffant enfuite au facrifice de la meffe, le fynode ordonne dans le premier décret que les miffels feroient corrigés. Il y avoit certainement des erreurs de la Liturgie qui marquoient le Neftorianifme, & qui devoient être profcrites; mais les miffionnaires releverent des endroits touchant l'euchariftie, qui ne leur parurent erreur que par un défaut de conformité avec le miffel Romain, ou parce qu'ils n'étoient pas affez verfés dans une antiquité refpectable, qui auroit dû tempérer & régler leur zele.

Remarquons cependant toutes ces corrections pour connoître en quoi la liturgie, qui n'eft venue jufqu'à nous qu'avec des corrections, eft différente de celle qui étoit en usage avant Ménezès.

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1o. Dans les miffels de ces Chrétiens Nef

cérémonies toriens les paroles de l'inftitution de l'euchamain fubfti- riftie, tirées des évangéliftes & de S. Paul, employées pour la confécration, fe trouvoient avec quelques termes différens de ceux du canon romain, comme dans la plupart des liturgies orientales, & comme les Portugais l'auroient pu voir dans le miffel gothique ou mozarabe dont leurs églifes s'étoient fervies durant long-tems; mais le fynode crut qu'en ce point effentiel it

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Decret. 1 fol,

falloit fe conformer abfolument au canon ro- ART. XI, main, fur quoi il parle ainfi : Comme il eft certain par tout ce qui a été dit plus haut touchanti Aion 5. le facrement de l'euchariftie, que le prêtre ne 26. confacre pas par fes propres paroles, mais par celles de Jefus-Chrift, l'auteur & l'instituteur de ce divin facrement, il n'eft pas permis d'ajouter à la forme de la confecration des claufes, quelque bonnes qu'elles foient, dont Jefus-Chrift ne s'eft pas fervi. Cela ne doit pourtant pas s'appli quer au mot, Enim, que l'églife romaine a ajouté, car outre qu'elle l'a tiré de la tradition apoftolique, S. Matthieu le met dans la confecration du calice, & ce n'eft qu'une claufe copulative des paroles précédentes. Il en eft de même du mot Eterni dans la confecration du calice, & de ceux-ci, Myfterium Fidei, car quoiqu'ils ne foient pas dans l'évangile, il eft conftant par la tradition apoftolique que Jefus-Chrift a prononcé ces paroles en confacrant le calice, parce que la fainte églife s'en fert.

Si cette remarque eft propre à juftifier la formule du canon romain, on en pourroit faire de femblables pour juftifier les formules des autres. Quoiqu'il en foit, le Synode ordonne qu'on fubftituera la forme de la confécration du miffel romain; & qu'à l'égard des paroles qu'on difoit à la fin de la confécration du calice, Hoc erit vobis pignus, comme fi Jefus-Chrift les avoit dites, on ne les dira qu'après l'élévation du calice en cette maniere: Hoc erit nobis pignus, immédiatement avant, Gloria tibi Domine mi, gloria tibi, &c.

Elévation

2o. Les miffels du Malabar ne prefcrivoient de l'Hoftie.

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