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XI. Diss. corps de Jefus-Chrift eft véritablement un corps vivant & glorieux. Il eft important qu'on repréfente dans le facrifice la mort de JefusChrift & fa vie glorieufe, parce que le facrifice de la meffe eft le renouvellement de celui qu'il a offert en mourant fur la croix, & qu'il offre vivant dans le ciel. Le corps confacré féparément, & le fang confacré féparément, font le figne de fa mort. Le corps & le fang réunis, font le figne de la vie qu'il a reprise en reffufcitant car l'efpece du vin pénétrant l'efpece du pain, nous repréfente que le corps & le fang réfident ensemble, & font réunis comme dans un corps vivant.

fel Romain.

Toutes les anciennes Liturgies marquent cette union des fymboles. Les Neftoriens n'ont ajouté à la cérémonie qu'une petite fente avec l'ongle pour défigner plus fenfiblement la pénétration ou l'union myftérieufe du corps & du fang: les miffels des Neftoriens de Babylone marquent le même ufage; Levem fiffuram in ea format; ce qui ne méritoit pas d'être traité d'impie.

Zele des On ne fauroit trop louer la bonne intention Portugais ten dant à intro & le zele d'Alexis de Ménezès & des autres duire le mif- Portugais qui fe donnerent tant de mouvemens pour faire rejetter l'erreur par les Chrétiens de faint Thomas & pour les réunir à l'églife Romaine; mais on peut dire que ces mif fionnaires Portugais, pour vouloir être trop fpirituels, ne le furent pas affez; & que tant de corrections qu'ils entreprirent de faire à la liturgie, ne tendoient qu'à introduire le miffel Romain.

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26o. En effet au décret fuivant, le fynode ART. XI. permet de traduire le miffel romain en langue fyriaque pour les prêtres qui voudroient célébrer chaque jour. Le Pere François Roz, jéfuite, eft prié de faire cette traduction dont chaque prêtre pourra fe fervir en fon particulier, en fuivant toutes les cérémonies romaines; mais aux jours folemnels, on continuera de célébrer la liturgie fyriaque corrigée par le révérendiffime métropolitain.

Miffel romain traduit

Cette traduction à laquelle le P. Roz avoit, felon toutes les apparences, déja travaillé, parut en fyriaque. bientôt après, & la plupart des nouveaux prêtres s'en fervirent peut-être d'autant plus volontiers que la meffe romaine eft beaucoup plus courte que celle des Syriens; & comme ce révérend Pere fut fait d'abord après évêque d'Angamale, & qu'il gagna l'affection des peuples, il ne lui fut pas difficile d'introduire infenfiblement le rit latin en langue chaldaïque.

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Gouvea dit que le feigneur archevêque pria Jern. liv. le pape Clément VIII, d'envoyer des bréviaires 3. cap. 8. fol. & des miffels en langue chaldaïque, à l'usage 130. des nations foumifes au fiege apoftolique, qui célebrent les offices divins en cette langue, afin que les eccléfiaftiques de la Serra s'en ferviffent, parce que les livres qui étoient restés dans le pays, étoient brouillés, rayés, coupés même & déchirés, à caufe des corrections qu'il avoit fallu faire, & que fa fainteté y envoya une imprimerie en caracteres chaldaïques, afin qu'on imprimât dans le pays même les livres nécef

faires.

Je ne fais quel ufage on fit de ces caracteres,
Tome VI.

G

XI. Diss. mais on fait que les miffels manufcrits dont on fe fervoit avant Ménezès, furent fi fort diffipés qu'on n'en a pu trouver aucun, quelque tentative qu'aient fait des favans de Paris, qui n'avoient rien oublié pour en faire venir quelqu'un. M. Thoynard, connu pat fon habileté dans les langues & par fa concordance grecque des évangéliftes, crut qu'un directeur de la compaMiffel ap gnie des indes qui étoit de fes amis, lui renporté du Ma- droit ce fervice. Un curieux qui alloit aux indes fut employé pour cela. Ce curieux rapporta

Jabar.

à Paris le 6

Janvier 1706.

en effet un miffel chaldéen qui lui parut trèsancien, parce qu'il paroiffoit fort vieux à force Il est mort d'avoir fervi. Mais M. Thoynard* & M. l'abbé de Longuerue furent bien furpris lorsque voulant parcourir avec empreffement cet ancien livre des Chrétiens de Malabar, ils trouverent que c'étoit le miffel romain traduit en fyriaque, commençant par l'introit du premier dimanche de l'avent: Ad te Domine levavi, &c.

On a du moins l'obligation à Ménezès d'avoir fait traduire du fyriaque en latin, l'ancienne meffe du Malabar, & de nous avoir laiffé par écrit les corrections qu'il y fit faire par le fynode de Diamper, car en joignant ces corrections à cette traduction qui a été imprimée en même-tems que le fynode même, nous aurons l'ancienne meffe des Chrétiens du Malabar dans fon entier.

ART. XII.

ARTICLE XII.

Liturgie des anciens Chrétiens Neftoriens du Malabar, rétablie en y joignant les endroits que le fynode de Diamper a rapporté pour les changer ou les fupprimer. Comparaison de cette liturgie avec celle que M. Renaudot a tiré des Chaldéens ou Syriens Neftoriens de Babylone.

C

Ette liturgie traduite du fyriaque en la

tin dans le Malabar en 1599, fut imprimée sept ans après à Conimbre. On l'a mife enfuite dans les bibliotheques des Peres fous ce titre, miffa Chriftianorum apud indos; mais il s'y eft gliffé plufieurs fautes, c'eft pourquoi nous ne fuivrons ici que l'édition de Conimbre, qui doit être regardée comme l'original. Elle eft précédée d'une petite préface & de ce titre en langue portugaife: Meffe à l'ufage des anciens Chrétiens de S, Thomas de l'évêché d'Angamale dans les montagnes de Malabar aux indes orientales, corrigée & purgée des erreurs & des blafphêmes des Neftoriens, par l'illuftriffime & révérendiffime Alexis de Ménezés, archevêque de Goa, primat des indes, lorfque ces Chrétiens furent foumis à la Ste. Eglife de Rome, & traduite de mot à mot du fyriaque en latin.

Comme ces Chrétiens du Malabar, dit M. Renaudot, étoient entiérement foumis au patriarche de Babylone, il ne faut pas douter que leur liturgie ne foit la même que celle des Nef

XI. Diss. toriens Chaldéens. Cela n'empêche pourtant pas qu'en diverses églises il n'y ait quelques différences qu'on pourra remarquer en exposant ici en même tems la liturgie que M. l'abbé Renaudot a traduite. Celle du Malabar contient tout ce qui eft dit par le prêtre & par le diacre, aulieu que celle de M. Renaudot ne contient prefque rien de ce que le diacre doit dire, parce que cela fe trouve dans un autre livre qu'on appelle le livre du diacre ou du miniftere. Nous allons mettre en deux colonnes ce qui fe trouve dans l'une & dans l'autre.

Prieres pré

paratoires fur

de l'autel.

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Sacerdos indutus veftibus facris cum diacono, les marches vel alio miniftro habente thuribulum cum incenfo continuo thuriferante accedens ad gradus altaris in primo gradu conftitutus elevatis manibus facta prius altari reverentiâ abfolutè dicit : S. Gloria in excelfis Deo.

D. Amen.

S. Gloria in excelfis Deo.
D. Amen.

Sac. & Diac. fimul. Et in terra pax & fpes bona hominibus, Pater nofter qui es in cœlis, fan&tificetur nomen tuum, Sanctus, Sanctus,

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