1478. Il prend poffeffion le 19 Octobre fuivant & abdique en 1482.

Jean Regnaut lui fuccede. Eft dépofé en 1486.

Jean du Chatel, élu pour la feconde fois, meurt en 1510, au commencement de Septembre.

Nicolas Mercier eft élu le 27 du même mois, & confirmé le 7 Octobre fuivant. Il fait divers Règlements que le Général approuve en 1517. Il reçoit fa vifite en 1520. (C'étoit Auguftin Gabel, qui mourut Évêque de Calcédoine.)

Claude Stévez.

Thomas Pieze, confirmé par le Général en 1548.

L'Abbaye d'Autrey fut tellement ruinée par la guerre de 1635, que l'Abbé Nicolas de Séranville fe trouva, feul & renonça à la Congrégation d'Arrouaife, pour entrer dans celle de notre Sauveur. Elle eft aujourd'hui la Maifon du Noviciat de cette Congrégation. Mais la menfe abbatiale a été unie en 1777 à l'Évêché de Saint-Dié.

XXIII. NOTRE-DAME DE SOETENDAEL, (Bella - Vallis &
Dulcis-Vallis,) Filiation d'Eckout, Diocefe de Bruges.

Cette Abbaye n'a pas été érigée en 1215, comme l'écrit 1162. Méier, mais dans le douzieme fiecle, près de Middelbourg, en Flandre. J'ignore par qui elle fut fondée. Elle reçut la Réforme Arroafienne immédiatement de Saint Barthélémi de Bruges. Son premier Abbé fut Adimare, qui reconnut par acte du 2 Décembre 1162, que fa Maifon étoit soumife au Chapitre de l'Ordre d'Arrouaife. (N°. VIII.) Dom Martene qui a imprimé cet acte, (i) a foupçonné fans fondement, qu'il étoit relatif à l'Abbaye de Belle-Val, Ordre de Prémontré,

(i) Coll, ampl. T. I. P. 864.

Diocefe de Rheims. Les Auteurs du Gallia Chrift. ne font pas plus heureux dans les conjectures qu'ils font à ce fujet. Ils ont ignoré que l'Eglife de Soetendael, (ce mot Flamand & les mots Latins Dulcis-Vallis fignifient la même chose, ) a été appelée dans fon origine Bella-Vallis. Elle n'est même connue que fous ce nom dans nos anciens Cartulaires. Son rang dans les Chapitres généraux, a toujours été fous l'une ou fous l'autre dénomination, le vingt-troifieme, immédiatement après l'Abbaye d'Autrey. Ce qui fans doute a fait croire qu'elle fut fondée en 1215, comme le rapporte Méier, eft qu'elle fut rétablie vers ce tems par la libéralité de la Comteffe Jeanne, fille de Bauduin de Conftantinople. Elle avoit aparemment été ruinée dans les guerres qui dévasterent la Flandre fur la fin du douzieme fiecle. Cette Princeffe dit dans un diplome de 1234, par lequel elle accorde à ce Monaftere fept à huit muids de Blé à prendre dans la Grange de Bruges, qu'il avoit commencé à être bâti en fon nom, Quod nomine meo fuit inchoatum, ce qu'il faut entendre d'une réédification & non d'une premiere fondation. Elle lui avoit déjà accordé conjointement avec Fernand de Portugal, fon mari, en l'année 1228 , quatre muids de Froment à lever dans la même Grange. Ces deux diplomes fe trouvent dans Aubert Le Mire. :(k).

L'Abbaye de Soetendael, détruite dans les troubles du feizieme fiecle, fut fupprimée en 1584, par le Souverain Pontife Grégoire XIII, & réunie la même année au Collège des Jésuites de Bruges.

Les Abbés de cette Maifon, mentionnés dans les archives d'Arrouaife, font,

(k) Nova Coll. T. 3. P. 88,

Adimare, en 1162. (No. VIII. )

Albaut. (Albaldus, Abbas Ecclefiæ Bellæ vallis.) Nécrol. 2 Mai.

Lambert. (Ibid. 5 Juillet. ) Il est dit de celui-ci qu'il étoit Profès d'Arrouaife & qu'il abdiqua fon Abbaye.

CHAPITRE II.

Maifons de l'Ordre fituées en France, non comprises dans le Tableau. Maifons en Hollande & en Silésie.

Les premieres ne fe trouvent point dans ce Tableau, parce

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qu'elles ont été peu de tems foumises à l'Ordre, dans fes commencements, & que ce Catalogue a été rédigé vers le milieu du treizieme fiecle; les autres, parce que l'on n'y en a placé aucune de celles fituées dans les Pays étrangers, lesquelles, comme je l'ai observé ailleurs, n'avoient point de rang marqué dans les Chapitres généraux.

I. NOTRE-DAME D'EU, ou Saint LAURENT,

Diocefe de Rouen.

Cette Abbaye, qui dans fon origine étoit une Églife Collégiale, fut fondée, dit - on, par Guillaume Comte d'Eu, fils naturel de Richard Sans - Peur, Duc de Normandie. Les Chanoines Séculiers embrafferent la vie commune en 1119, du confentement de Henri, Comte d'Eu, ce qui fut approuvé par Geofroi, Archevêque de Rouen. Hugues, Succeffeur de Geofroi, les engagea à recevoir l'Institut de Gervais. Mais un fils de Henri, Jean I, qui avoit d'abord confenti à cette Réforme, changea de fentiment, & fubftitua vers 1150, les Conftitutions de Saint Victor à celle d'Arrouaife. Saint Laurent, Archevêque

de Dublin, mourut en 1181 dans cette Maifon, plus connue aujourd'hui fous fon nom que fous celui de Notre-Dame. (Gall. Chrift. T. XI. Col. 294.)

II. Zantevelt, (San&torum Campus,) Diocefe de Boulogne.

C'étoit un Hôpital, entre Guines & Wiffant, bâti par un nommé Oïlard de Wimile, Chevalier. Il fut donné aux Chanoines d'Arrouaife en 1132, pour qu'ils y établiffent un Monaftere. Des difficultés furvenues dans la fuite entre les Chanoines & les Freres Lais, forcerent les premiers à retourner à Arrouaife. L'Hôpital abandonné aux Freres, retomba dans le même état d'où il avoit été tiré. Iperius cap. 42.

III. Saint NICOLAS DE CHÉMINON, Diocefe
de Châlons-fur-Marne.

Les Auteurs du Gallia Chriftiana, après avoir dit que l'Églife de Saint Sauveur, puis de Saint Nicolas de Chéminon, fut fondée par Aleïde ou Adélaïde Comteffe de Champagne, & Pafcal II confirma cet établiffement en 1103, ajoutent que qu'il fut foumis à l'Abbaye de Saint Nicolas d'Arrouaife en Artois. Les mêmes Écrivains rapportent qu'Innocent II, par une Bulle qu'ils datent dans le corps de l'Ouvrage, (T. IX. col. 965.) de l'an 1138, & dans les pieces juftificatives (T. X. col. 170.) de l'an 1140, permit aux Chanoines de Chéminon de paffer dans l'Ordre de Citeaux. Il ne nous refte aucun monument touchant cette Maison, qui d'ailleurs n'a pu embraffer la Réforme Arroafienne qu'après l'an 1130, fous fon fecond 'Abbé Widon ou Gui.

IV. NOTRE-DAME DE MOUTIER-EN-ARGONNE, même Diocefe.

J'ai dit à l'article de l'Abbaye de Chatrices, qu'Eustache

Chanoine Régulier d'Arrouaife, bâtit cette Maison & celle de Moutier. Il paroît par une charte de Barthélémi, Évêque de Châlons, citée T. IX. col. 967 du Gallia Chrift., que Moutier étoit de la dépendance de Chatrices, puifqu'il fallut le confentement d'Aimare, Abbé de Chatrices, pour que les Religieux de Moutier paffaffent dans l'Ordre de Citeaux & fe foumiffent à l'Abbaye de Trois-Fontaines.

On prétend que Moutier fut fondé en 1134, & ne demeura attaché à l'Ordre d'Arrouaife que pendant dix ans, fous le gouvernement d'Euftache, qui mourut certainement Abbé de Moutier, comme il eft dit dans notre Nécrologe: III. Kal. Aprilis, O. D. Eustachius, Abbas de Monafterio, Canonicus nofter. On a vu dans la premiere Partie, que les Généraux de l'Ordre fe plaignirent plufieurs fois aux Souverains Pontifes, de ces fortes de défertions.

V. Sainte MARIE DE BETHLEEM, Filiation d'Arrouaife
ancien Diocefe d'Utrecht, Baffe-Germanie.

Je n'ai pu me procurer des éclairciffements fatisfaifants touchant la fondation de cette Maifoh. Mais comme il est certain, ainfi que le prouvent les actes No. XXXIII & XXXIV, qu'elle étoit fituée dans le Diocese d'Utrecht, & que je ne trouve dans le même Diocefe aucune Maifon de Chanoines Réguliers du nom de Bethleem, excepté un Prieuré à Zwoll, Province d'Ovériffel, il n'y a pas de doute que ce ne foit celui de l'Ordre d'Arrouaife. Pennot en parle f. 395. On lit dans Aubert Le Mire T. IV. f. 660, une Requête des Prieur & Chanoines du même Monaftere, adreffée en 1560 au Roi d'Espagne Philippe II, dans laquelle ils difent que les Religieux de Sainte Marie de Bethléem étoient dans l'origine gouvernés par des Prévôts, (ce qui répond parfaitement aux actes ci-dessus,)