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quàm Abbati cura animarum imminet; atque ità Beneficiis curatis annumeratur, quæ Præsbiteratum requirere nullus ambigit. Voilà tout ce que je trouve dans ce fameux Canonifte, qui ait rapport à la question préfente: car la citation de Mérati n'eft pas tout-à-fait exacte.

On ne peut guéres prendre de ces Auteurs que le principe par lequel ils comparent les Prélats Réguliers aux Curés: car Suarez, par exemple, qui n'avoit point vû les Décrets des Congrégations Romaines, prétend qu'un Curé n'eft obligé de célébrer pour fes Paroiffiens, que felon la coûtume des lieux, ou felon le jugement, foit de l'Evêque, foit de fa propre prudence. Mais le principe étant admis, la conféquence va de fuite. Si le Supérieur subit en tout les charges de Curé, il doit célébrer pour les Freres comme un Curé pour fes Paroiffiens. Or celui-ci doit célébrer pour eux au moins les Dimanches & les Fêtes; il en fera donc de même du Supérieur.

Cependant je doute, & j'ai raifon de douter, que la pratique y foit conforme. Y auroit-il donc fur ce point un abus prefque universel auquel il fallût remedier? c'est sur quoi, puisqu'on le veut ainsi, je vais dire mon fentiment; en le foumettant de grand cœur au jugement de ceux qui doivent être plus inftruits fur ces matières, que je ne le puis être.

Je crois donc que dans les Communautés, telles qu'elles font aujourd'hui, il faut diftinguer deux fortes de Supérieurs. Il y en a qui n'ont d'autre privilége, que celui de fe trouver les premiers à tous les exercices, de fouffrir la bizarrerie & la mauvaise humeur de leurs Freres, de les remplacer dans leurs Offices, quand une maladie ou réelle, ou de commande, ne leur permet pas de les remplir; en un mot dont la fupériorité bien évaluée confifte dans une vraie & parfaite dépendance.

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Il y en a au contraire, qui ont leur menfe & leur quartier à part; & ceux-ci quant à l'ufage ne différent en rien des Bénéficiers féculiers.

Cela pofé, je croirois volontiers que les Supérieurs du premier genre ne doivent pas plus à leurs Freres, que leurs Freres ne leur doivent; & cela paroît d'autant plus jufte, que communé ment ils partagent avec eux l'acquit des Meffes dont la Sacriftie eft chargée. Il eft cependant de Pordre, que le Supérieur célébre en certaines occafions nommément pour fa Communauté, & fa Communauté pour lui files befoins & les charges de la Maifon ne s'y oppofent pas.

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Pour ce qui eft des Supérieurs de la feconde claffe, qui aux yeux des hommes et éminemment la premiére ; comme c'eft leur Communauté qui fe dépouille jufqu'à un certain point pour faire en leur faveur ce que font les Paroiffiens en faveur de leur Curé, il me femble qu'ils contractent par rapport à elle les obligations qu'un Curé contracte envers fes Paroiffiens; & qu'ainfi s'ils ont ce que nous appellions ci deffus, Beneficium omnibus infpeétis fufficientiffi mum, ils doivent appliquer une partie de leurs Meffes pour les fondateurs, s'il n'y est pourvû d'ailleurs, & une partie pour ceux de la conduite defquels ils doivent un jour répondre an tribunal du fouverain Juge. Tout ceci eft fondé fur ce principe du droit naturel: Où la condition eft égale, les obligations doivent être les mêmes.

VIII. Je finirai ce Chapitre par quelques remarques fur l'application des Melles. 1°. On peut la faire avant que de monter à l'Autel; & c'est le parti que propofe N. S. Pete le Pape Benoit XIV. 2°. Quelque fentiment qu'on prenne fur l'effence du Sacrifice, il faut, pour ne rien risquer, en faire l'application avant que de confacrer. Celle qui ne fe feroit qu'au Memento des Morts, feroit pour le moins très-douteu

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fe. 3°. L'application une fois faite dure toujours, jufqu'à ce qu'elle foit révoquée. 4°. Il eft cependant bon de la renouveller de tems à autre. Le Cardinal Bona croit que le Sacrifice profite plus à ceux qui y font nommément exprimés. J'y confens mais il faut prendre garde de donner à cette revue des vivans & des morts un tems fi long, qu'on ennuye les affiftans. 5o. Un Prêtre en mauvais état applique, comme il confacre; & il confacre validement. La victime, de quelque main qu'elle foit immolée, a toujours fon mérite devant Dieu. Mais que celui qui l'offre en mauvais état, fe prépare un terrible juge

ment !

CHAPITRE XVIII.

Difficultés fur l'honoraire des Meffes.

I. L'honoraire des Meffes n'eft pas mauvais en lui-même. II. Il faut cependant écarter les abus qui pourroient s'y glifer. 1. Fixation de l'honoraire. IV. On peut quelquefois le demander plus fort qui n'eft, felon les lieux. V. Un Prêtre qui a du bien, peut-il prendre des rétributions? VI. Peut on ne dire qu'une feule Meffe pour plufieurs honoraires, dont chacun ne fuffit pas VII. Un Prêtre, qui fur un grand nombre de Meffes n'en omettreit qu'une, pécheroit-il griévement? VII. Remarques. X. Le Miniftre peut il pour un fecond honoraire céder le fruit qui lui revient du Sacrifice? X. Peut il retenir une partie d un gros honoraire, & faire acquiter les Meffes par un autre XI. Objections & réponses. 11. Obfervations fur les Adminiftrateurs qui retiennent une partie des rétributions. XIII. Peut on anticiper les Meffes en faveur de ceux qui dans la fuite en

donneront l'honoraire ? XIV. Que dire de ceux qui reçoivent trop de Meffes à la fois? XV. Mauvais fyftême fur les Nefes à perpétuité. XVI. Satisfait-on à une Meffe de Requiem, par une Meffe du jour ? XVII. La Meffe du jour gagne t'elle l'Indulgence des Autels privilégiés ? XVIII. La Messe du fecond jour de Novembre peut elle s'appliquer à quel qu'un en particulier? XIX. Une Meffe promife eft elle due comme une autre? Remarques.

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'HONORAIRE des Meffes eft fi établi dans. toute l'Eglife, qu'il n'y a qu'un faux Réformateur qui puiffe s'élever contre. On peut en abufer, cela eft vraj: mais de quoi n'abuse-t'on gas? Et que refteroit-il dans la Religion & dans la Société, & l'on en retranchoit tout ce que de mauvaises vûes ont coutumes de pervertir? Ainfi nous pourrions laiffer à l'écart l'Auteur de la nouvelle Differtation fur l'honoraire des Meffes, qui vient d'être flétrie à Rome. Vengeons cependant en deux mots une pratique dont la cenfure emporte celle de toutes les Puiffances Eccléfiaftiques.

I. Je dis donc que la rétribution des Mefles quoique la cupidité & l'irréligion paillent fouvent en abufer, n'a rien de répréhensible en foi.

La raison en eft, 19. qu'elle eft autorisée par le grand Apôtre; c'eft-à dire par l'homme du monde qui fut le plus éloigné de la fervitude du propre intérêt. Ne fçavez-vous pas, difoit aux Corinthiens, que ceux qui ont quelque emploi dans le Temple, vivent de ce qui appartient au Temple; & que ceux qui fervent à l'Autel, ont leur part des biens de l'Autel (1)? Or vivre des biens du Temple, & participer aux biens de l'Autel, ne peut être autre chofe, que rece

f!,, Nefcitis quoniam qui in Sacrario operantur, quæ ,, de Sacrario funt edunt; & qui Altari deferviunt, cum Altari participant? 1. Cor. q. 13.

voir, à l'occafion des fonctions de fon minitére, une rétribution, ou quelque chofe d'équivalent.

2o. On ne peut, fans une infigne témérité, on quelque chofe de pis que la témérité, condamner une pratique approuvée par l'Eglife dans toutes les parties de l'Univers. Cette régle eft de faint Auguftin, & elle eft fondée fur cette autre régle du même S. Docteur ¿que l'Eglife ne peut approuver, même par fon filence, ce qui eft oppofé aux bonnes mœurs; non plus que ce qui eft oppofé à la Foi. Or la pratique des rétributions eft approuvée par tout: par tont elle fe fait au vû & au fçû des Supérieurs Eccléfiaftiques, qui fans toucher à la fubftance, réglent feulement les conditions. Ceux même qui n'en reçoivent point par le principe qui portoit S. Paul à travailler de fes mains au lieu d'être à charge aux Fidéles, avouent comme lui, qu'ils ne feroient point d'injustice, s'ils fuivoient une autre méthode. Tous difent de concert: Si nos vobis fpiritualia feminavimus, magnum eft fi nos carnalia veftra metamus?

On prétend, il eft vrai, que les rétributions n'ont commencé que dans l'onziéme siècle. Mais quand cela feroit ainfi, que pourroit-on en conclure! Dira-t'on dans un enthousiasme de ferveur, que depuis cinq cents ans il n'y a plus d'Eglife; & que celle d'aujourd'hui n'eft qu'une Epoufe infidèle, qui méconnoit les vraies régles, ou qui les méprise ? Ce feroit, pour combattre une erreur imaginaire, tomber dans une erreur bien réelle. L'Eglife tempére quelquefois la févérité de fa difcipline: mais elle ne portera jamais la condefcendence jufqu'à autorifer hautement des abus formels, & ceux fur-tout qui tendroient à la fimonie. Au refte l'honoraire dont nous parlons, étoit très-connu dès le tems de S. Chrodegang Evêque de Metz : & ce digne Prélat en parloit vers 750. comme d'une chofe

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