POUR L'HISTOIRE Des Sciences & des beaux Arts. Recueillis par l'Ordre de Son Alteffe Sereniffime Monfeigneur Prince Souverain de Dombes. Juin 1718. A TREVOUX, Chez ETIENNE GANEAU, Libraire de Paris, & Directeur de l'Imprimerie de S. A. Sereniffime Monfeigneur Prince Souverain de Dombes. M. D C C XVIII. 955 MEMOIRES POUR L'HISTOIRE des Sciences & des beaux Arts. Juin 1718. ARTICLE LX. R. SALOMONIS JARCHI Commentarius Hebraicus in Prophetas majores & minores, ut & in Jobum & Pfalmos, &c. C'eftà-dire, Commentaire Hebreu du Rabbin Salomon farki fur les grands les petits Prophetes, fur fob & fur les Pfeaumes, traduit en Latin, collationné à deux anciens manufcrits; augmenté & corrigé en plufieurs endroits avec des Notes critiques & philofophiques. Par Jean Frideric Breitaupt, Confeiller de l'Empereur & du Duc de Saxe. A Gotha, aux frais d'André Schall, & de l'Imprimerie des Reyhers, 1713. In 4°. pages 1027. pour les Prophetes, 166 pour fob, & 299 pour les Pfeaumes. 'EST le troifiéme & le der. nier volume du Commenraire de Jarki, dont on ne rapportera que quelques endroits qu'on a crû meriter une attention particulière. Sur Ifaie. Jarki dit que felon la tradition de fes anciens Amos, pere d'Ifaïe, étoit frere du Roi Amafias, que le Prophête furvécut au Roi Ezechias, & fut condamné à mort par l'impie Manaffés. M. Vitringa au commencement de fon long Commentaire. dont on a parlé dans ces Memoires au mois de Septembre de l'année derniére, ne trouve pas cette tradition bien fondée, & il la rejette. Les propheties, continue Jarki, contenues dans les cinq premiers chapitres, ne font pas les premieres d'Ifaïe: & c'eft proprement par la vifion magnifique qu'il décrit au chap. 6o, qu'il teçut les prémices de l'efprit prophétique, en l'année que le Roi Ozias mourut, & felon l'interpretation du Rabbin, en l'année qu'Ozias fut frappé de la lepre, après quoi il vécut encore vingtcinq ans feparé du monde, & ayant laiffé l'adminiftration de fon Royaume à Joathan fon fils. On ne fçauroit qu'être indigné de voir le Rabbin y mêler tant d'inepties. Il dit que Dieu étant affis dans le Ciel, avoit les pieds dans le Temple, qui eft fon marchepied; & qu'il étoit là pour juger Ozias, qui venoit à deffein d'entreprendre fur les fonctions du Sacerdoce, Les Seraphins fe cachoient les pieds de leurs aîles; parcequ'ils les avoient femblables à ceux des veaux, & qu'ils craignoient que fi Dieu venoit à les voir, il ne fe reffouvint de l'adoration du veau d'or. Un d'eux prit un charbon de l'autel des victimes, l'appliqua fur la bouche du Prophete, pour le châtier d'avoir injurié fon peuple, en lui reprochant d'avoir les levres fouillées : le Sera & |