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Perfécutions

fufcitées à M.

pas avec moins d'ardeur & de fuccès le Prince de Condé qu'on avoit emprisonné, & le Duc d'Epernon qui avoit fuivi le parti de la Reine.

Toutes ces prérogatives ne l'éblouirent jamais un instant. En même-tems qu'il brilloit par fes lumieres & par fa rare prudence, foit dans le Confeil de la Reine Mere, dont il fut établi Chef, foit dans les diverfes négociations auxquelles il fut employé, il fe croyoit le Citoyen le plus inutile, & le Serviteur le plus abject.

Cependant il manqueroit

de Berulle. quelque chofe à fa fainteté, s'il

n'avoit point eu de perfécuteurs. L'envie souffla fon poison; &

des prieres en l'honneur de Jesus & de Marie, qui devoient lui mériter les plus grands éloges, devinrent l'occafion des fatyres & des humiliations. Il travailloit à la paix du Royaume, quand on tâcha de lui faire un crime de fa piété même : on poussa les excès à un tel point, qu'on voulût le lapider, & qu'on ofa l'accufer d'hérésie. Il étoit bien fingulier de voir celui qui rendoit l'honneur dû à Jesus-Chrift & à la Sainte Vierge, traité comme s'il eût introduit de faux Dieux, & une nouvelle Religion.

L'orage commença à Bordeaux. On y affembla plufieurs Docteurs, & l'on eut bien foin de cacher aux Juges l'Auteur des

prieres en question. La vérité triompha. Toutes les propofifitions furent approuvées par écrit, & avec éloge. Quatre Prélats célebres fe joignirent aux Approbateurs. La rage des ennemis ne fit que s'enflammer davantage : ils inonderent tous les Pays de libelles diffamatoires.

Patience du M. de Berulle, loin de s'en plain

Serviteur de

Diell. dre au Roi qui vint à Poitiers, & qui alloit à Bordeaux, n'en

dit pas un feul

mot, & fe contenta de remettre fon honneur entre les mains de Dieu. Il penfa

qu'en vrai Chrétien il devoit marcher la gloire & par par

la

honte au milieu des calomnies,

comme au milieu des éloges. Cependant il crut devoir re

tourner à Bordeaux, & il parut que c'étoit la volonté de Dieu; car fa présence diffipa ses ennemis. Cela n'empêcha pas l'Evêque de Lifieux de prendre la plu me pour juftifier M. de Berulle. If écrivit une lettre latine, en forme d'apologie, au célébre Cardinal Bentivoglio, l'ami particulier du Serviteur de Dieu. Notre faint Prêtre ayant quitté Les hon-Bordeaux pour aller à Toulouse, lui rend.. reçut dans ce voyage beaucoup d'honneurs. Les Peres Jéfuites. lui donnerent partout ques d'eftime & d'affection, jusqu'au point de lui préfenter leurs Novices, afin qu'il les bénît. IP eft vrai qu'ils lui avoient des obligations effentielles, & qu'em

des mar

neurs qu'on

bien des circonstances critiques il les fervit efficacement. Lorfqu'il paffa par Castel - Sarrazin, des Eccléfiaftiques d'Agen vinrent le fupplier d'exorcifer une fille qu'on croyoit poffédée, tant étoit grande la réputation de l'Homme de Dieu. Il fe contenta d'offrir le Sacrifice de la Meffe; & cette ame, cruellement tourmentée, recouvra fon ancien calme.

Propagation Il n'y avoit

de l'Oratoire.

pas

huit ans la ans que

Congrégation avoit commencé,

& l'on écrivoit de toutes les Pro

vinces au Pere de Berulle,

la

, pour avoir de fes Disciples. Les Evêques les demandoient pour conduite des Séminaires, & pour des Miffions; les Magiftrats

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