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1. SECTION. CHAP. V.

ART. IV.

Le titre faux aperçu dans un cartulaire, ne donneroit pas plus ateinte à la vérité de fes autres pièces, qu'une charte fauffe VIII. PARTIE. découverte dans un dépôt public, en donneroit à celles qui y feroient renferniées. Des pièces véritables dans la compagnie des fauffes, ne doivent pas plus répondre d'elles, qu'un homme de bien feroit obligé de répondre d'un fripon trouvé dans le même édifice. La compagnie d'un fcélérat ne devient dangereuse à un honnête homine, que quand ce dernier a le malheur de fe rencontrer avec lui dans l'action même du crime.

Corollaire. Un titre faux peut donner ocafion d'en fufpéc ter un autre, quand ils font tellement liés enfemble par des circonftances & des objets communs, qu'on a un fujet légitime de préfumer le même faux de l'un & de l'autre.

XI. L'expérience démontre que les cartulaires font ordinai- v. notre tome 1. rement fort exacts.

XII. La plupart des originaux ont été transcrits en entier adns les cartulaires.

XIII. Les mêmes pièces dans les cartulaires récens, ne font point plus étendues que dans les anciens; pourvu que ceux-ci ne foient point des cartulaires chroniques, ou des abrégés de cartulaires.

I

Obfervation. Ces propofitions ne fauroient être déinontrées que par l'expérience. Voyez au furplus le chapitre x. de la première fection de notre premier tomet

pag. 108.

XIV. Les copies authentiques peuvent n'avoir pas une ref- Ibid. p. 205. & femblance parfaite & rigoureufe avec les originaux.

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XV. Toute copie dreffée par l'autorité publique, eft censée conforme à l'original dans tous les points effentiels. Obfervation. C'est une règle univerfellement règle univerfellement reçue dans le

bareau.

XVI. Il n'eft pas rare que des copies authentiques difèrent des originaux dans des choses moins effentielles...

Obfervation. C'est un fait vérifié plus d'une fois par raport à des originaux pleins d'abréviations dificiles à lire, ou à demi éfacées. Quoique nous ne parlions pas ici de ces fautes légères, qui échapent fouvent à l'atention des copiftes; nous ne prétendons pas néanmoins qu'il n'y ait encore plus de copies authentiques, même anciennes, exactement conformes aux originaux. XVII. Les fautes des écrivains, ou des copiftes ne font pas des motifs fufifans pour faire rejeter les originaux ou les copies.

fuiv.

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XVIII. Il n'eft pas fort extraordinaire que des copies foient VIII. PARTIE. fautives.

I. SECTION.
CHAP. V.,

ART. IV.

Page 151.

Corollaire 1. On ne doit pas rejeter les chartes publiées par divers compilateurs, à caufe des feules fautes de dates.

"

Obfervation. Ce corollaire eft tiré du fecond mémoire in-4°. de M. Languet, contre l'exemption de Compiegne. » Mais à » cause de ces erreurs manifestes dans les dates, y est-il dit, » rejetera-t-on toutes ces chartes, que les auteurs ont raportées? » Non; fi ces chartes ont d'ailleurs des caractères qui justifient leur antiquité. On voit bien que leurs dates ont été altérées, → ou par l'ignorance des copistes, ou par leur trop de fcrupule. Corollaire 11. Une copie peut avoir des dates fautives, fans être fauffe. Voyez notre tom. 3. pag. 524. 525. tom. 4. pag. 662. & suiv. pag. 666. & fuiv. Les copies manufcrites & imprimées pèchent fouvent en faisant du nombre romain x1. le chifre arabe 2. De re diplom. & du chifre arabe 2. le nombre romain x1. La raison en est, que dans l'écriture le chifre 11. reffemble au nombre 11.

P. 224.

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XIX. Les cartulaires hiftoriques fubftituent quelquefois innocemment des dates plus connues à celles qui le font moins. V. notre 1. tom. XX. Quelque nombreuses que foient les fautes des copif tes; elles ne font prefque jamais des preuves de fupofition, ni de falfification.

p. 217. & fuiv.

Ibidem.

Ibidem.

Ibidem.

Ibidem.

Ibidem.

XXI. Elles ne doivent pas même rendre fufpectes les copies, qui en feroient remplies.

XXII. La corruption des copies ne doit ordinairement être atribuée qu'à l'ignorance, à la négligence ou à l'inadvertence des copistes.

XXIII. Des copies vicieufes dans des endroits importans, font fufpectes de falfification.

Obfervation. Les accufations de faux multipliées depuis environ deux fiècles contre les chartes, ne tombent ordinairement que fur des copies.

XXIV. On peut vérifier les défauts de ces pièces, für de meilleures copies, lorfqu'on n'a point l'original.

Corollaire. La falfification des copies peut fe prouver par l'original ou par des copies, foit authentiques, foit plus exactes. XXV. Plufieurs fautes groflières ne rendent ne rendent pas fufpectes de faux des copies non authentiques, ni fort anciennes. XXVI. Telle faute, qui fufiroit pour faire condamner un original, ne fufit pas pour faire réprouver une copie...

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1. SECTION.

Obfervation. Il est des fautes fi énormes, qu'elles ne peuvent pas s'être gliffées dans un titre original véritable; quoi- VIII. PARTIE. qu'il ne foit pas impoffible qu'elles aient pénétré dans fes copies, même fans aucun mauvais deffein de la part des copif tes. Souvent la représentation de l'original ou d'une meilleure copie, feroit difparoître la dificulté.

XXVII. Les fautes des copies ne prouvent ordinairement, Ibid. p. 228. & ni leur fupofition, ni celle des originaux. fuiv.

XXVIII. » Ce font (a) des maximes conftamment reçues (a) Hift. d'Anpar tous ceux qui font inftruits avec difcernement de la fcien- gleterre de Rapin Thoiras, t. 1. pré» ce diplomatique: 1°. qu'on ne fauroit conclure de ce qu'un face p. CXLV. titre n'existe plus en original, que les copies que l'on en a, nouv. édit. à la » foient l'ouvrage des fauflaires, tant que l'on n'eft pas en état Haye 1749. » de démontrer par le fonds même des chofes que le titre eft

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fupofé: 2°. que les erreurs de faits, qui fe trouvent dans des copies d'actes, dont les originaux n'exiftent plus, ne font pas des raifons fufifantes pour faire perdre tout crédit à ces » copies; quand ces erreurs de faits ne vont pas à détruire ce que ces actes doivent établir, comme leur objet principál, » & qui ne peut être détruit que par des actes contraires, dont » l'authenticité foit bien reconue; ces erreurs de faits n'étant le plus fouvent que des fautes de copistes, ainsi qu'on l'a » fait voir en plufieurs occasions. «

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Règles générales fur la matière, l'encre & l'écriture des diplomes.

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1.DEs

Règles fur la matière des chartes antiques.

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Es diplomes, dont la matière paffe parmi les favans, pour avoir totalement ceffé d'être en usage environ un fiècle avant celui auquel ils apartiennent, doivent être regardés comme fufpects,

Démonftration, Par la définition 10. une pièce eft fufpecte,

I. CTION.

lorfqu'il s'élève contr'elle un foupçon légitime qu'on ne fauVIII. PARTIE. roit détruire. Or par la définition 6. il s'élève un foupçon léCHAP. VI. gitime contre des diplomes, dont la matière paffe parmi les lavans, pour avoir totalement ceffé d'être en ufage, un fiècle avant celui auquel ils apartiennent, & l'on fupofe que ce foupçon ne fauroit être détruit. Donc des diplomes, &c..

ART. I.

.

Obfervation. Il ne paroît pas moralement impoffible, que des actes fuffent écrits fur des matières qui auroient ceffé d'être en ufage, pourvu que cet ufage n'eût pas été aboli par quelque loi. Quoique le tranfport de certaines marchandises ceffe par l'interruption du commerce, ou par la ruine de la plupart des manufactures; il peut en refter, & il en reste souvent qui fourniffent à certains cantons. Les voies indirectes, &c. produisent le même éfet. Les contrées où ces marchandifes avoient cours, peuvent en avoir confervé dans quelques villes, dans quelques magafins, dans quelques communautés, chez quelques particuliers voilà pourquoi il ne feroit pas moralement impoffible, qu'on trouvât des actes en papier d'Egypte ou d'écorce, depuis qu'ils ont ceffé d'être en ufage. On auroit même pu au befoin couper une feuille de ces fortes de papiers, reftée en blanc à la fin d'un livre ou d'un rouleau, & en faire une charte. Il faut donc qu'il se foit passé plusieurs fiècles, depuis que telles ou telles matières ne font plus en ufage, pour en pouvoir conclure à la fauffeté des titres où elles font employées, lorfqu'ils paroiffent authentiques. Car pour peu qu'il foit probable qu'on s'en foit fervi, là fauffeté d'un original authentique n'eft point démontrée. Mais l'original même demeurera fufpect, s'il n'eft pas authentique, & se raporte à un fiècle, auquel les connoiffeurs n'ont jamais vu, ni lu, ni entendu dire qu'il exiftât des chartes écrites fur pareilles matières, fupofé néanmoins qu'on ne puiffe prouver le

contraire.

II. Des diplomes écrits fur une matière qui n'étoit pas encore en ufage, au tems qu'ils furent expédiés, doivent paffer pour très-fufpects, & même pour faux, fi cette matière n'étoit pas inventée.

Démonftration. Par la 11. définition, des diplomes font très-fufpects, quand ils ont contr'eux de violens foupçons; & faux par la définition 8. quand il eft impoffible qu'ils foient vrais. Or par la 7. définition, des diplomes écrits fur une

matière

matière, qui n'étoit pas encore en usage au tems où ils furent écrits, ont contr'eux des foupçons violens ; & par le 1. axiome, VIII. PARTIE. fi cette matière n'étoit pas encore inventée, il eft impoffible qu'ils foient vrais. Donc des diplomes, &c.

Expofition. Si l'on pouvoit affigner furement le tems, auquel on auroit employé pour la première fois certaine matière, fans recourir à l'époque de fon invention; on pouroit rejeter comme faux tout titre, qui fe diroit plus ancien que l'usage de cette matière. Mais les points précis, où télles & telles matiè res ont commencé d'être mifes en œuvre, font demeurés inconus. Que les favans ne conoiffent point de diplomes de telle matière plus anciens que tel fiècle; on n'en doit pas conclure qu'on n'en puiffe trouver, & qu'on n'en trouve éfectivement dans la fuite. On a cent exemples de monumens découverts après coup, qui renverfent des hypothèses regardées auparavant comme fort folides. L'unique moyen de remédier à cetinconvénient, eft de prendre des distances affez grandes, pour ne pas tomber aifément dans des méprises fâcheuses. C'est auffi ce que nous obferverons par raport aux écritures & aux formules.

III. Les titres, dont la matière n'auroit été en ufage qu'antérieurement à leur date; fi cette antériorité eft uniquement fondée fur ce qu'on ne connoît point de diplomes de telle matière, par exemple de papier d'écorce, auffi récens; ils ne doivent être réputés faux qu'un fiècle au moins, depuis qu'on ne trouve plus de pièces de cette matière, & fufpects qu'à proportion qu'ils fuivent de près ou de loin le terme connu de leur non ufage.

IV. Les diplomes, dont la matière, par exemple de papier de coton, n'auroit été employée que poftérieurement à leur date; fi cette poftériorité n'eft apuyée que fur ce qu'on n'a jamais vu de pareils titres auffi anciens; ils ne doivent paffer pour faux, que quand ils fe difent de plus d'un fiècle avant qu'on commence à trouver des pièces de cette matière, & fufpects qu'autant qu'ils précèdent de plus, ou moins loin, le terme connu du commencement de leur ufage.

Obfervation. Ces deux règles résultent des deux précédentes, dont elles ne font que des corollaires. Mais elles ne font pas aplicables aux titres authentiques, qui n'auroient pas des défauts plus inconteftables; parceque le probable ne doit jamais Tome VI.

Aaa

I. SECTION.

CHAP. VI.

ART. I.

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