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abbés feroient fauffes; fi elles étoient fcellées avec des fceaux

VIII. PARTIE. en placard.

I. SECTION.
CHAP. XIII.
AR T. III.

Ibid. pag. 415. 418.

Ibid. pag. 423.

424.

Ibid. pag. 430. 431. & fuiv.

Ibid. p. 438. &

fuiv.

Tom. 1. p. 378.

XXXI. Quand le fceau n'eft point anoncé dans une charte qui en eft munie, ce n'eft pas un indice de faux.

XXXII. Depuis le vine. fiècle jufqu'après le milieu du xiie, le défaut de fceau ne nuit, ni à l'authenticité, ni à la validité des chartes.

XXXIII. La variation du fceau de la même persone, ne porte aucun préjudice à la vérité des diplomes royaux & des chartes des feigneurs.

XXXIV. L'ancienneté des chartes & les indices qu'elles ont été fcellées, fuppléent tellement à la perte des fceaux, que depuis le xic. fiècle, nos rois & les tribunaux de la justice n'ont pas fait dificulté d'admettre ces pièces comme fai

fant foi.

XXXV. L'anonce du fceau & du cirographe dans les chartes parties, eft une formalité indiférente qu'on pouvoit également exprimer & omettre.

Nous n'entrerons pas dans un plus long, détail des règles particulières, qui réfultent des fept précédentes parties de ce traité. Nous nous fommes prefque bornés aux règles fur les diplomes & les actes donnés par les eccléfiaftiques & les laïques de France. Encore n'avons-nous expofé que les plus communes & les plus néceffaires. Avec le fecours des iv. & ve. tomes de cet ouvrage, on fe formera aifément beaucoup d'autres règles fur les formules, les fufcriptions, le style, les dates, les foufcriptions, les fceaux & les ufages, qui pouroient embaraffer dans l'examen des chartes de chaque fiècle.

0000000000000000000000000000000000000

VIII. PARTIE.

SECTION

II.

Où l'on donne des règles anciennes & nouvelles, générales & particulières fur les bulles des Papes.

Q

Uoique les règles données pour le difcernement des bulles vraies, fauffes & fufpectes, par quelques Papes & par Durand, évêque de Mende, ancien & célèbre canonifte, euffent pu trouver leur place naturelle parmi les nôtres, & que plufieurs de ces règles ne foient pas indiféremment aplicables à tous les tems; la dignité de leurs auteurs nous engage à les placer à la tête de celles que nous nous propofons d'établir. Des générales nous pafferons aux particulières. Comme celles-ci ne font que le résultat de nos recher-' ches fur les bulles, & que plufieurs d'entr'elles renferment fouvent des fiècles entiers, il doit fufire d'avoir ici montré les fources où nous puifons ces règles, fans qu'il foit néceffaire d'en avertir chaque fois. Des citations précises feroient communément impoffibles, à cause de la multitude des faits, d'où naiffent la plupart de ces règles. Mais quand elles ne dépendront que de certains articles de la ive. partie de cet ouvrage, qu'il fera facile d'indiquer; nous ne négligerons de le faire.

pas

LE

CHAPITRE

PREMIER.

Anciennes règles fur les bulles pontificales.

§. I.

Règle d'Alexandre 111.

Es bulles qui renferment des pactes illicites & fimoniaques, où l'on trouve des fautes de grammaire, dont le style ne convient pas aux Papes à qui l'on les atribue, dont

De re diplom.

pag. 623.

II. SECTION.
CHAP. I.

Ibid.

papes,

doi

la couleur du parchemin paroît récente, & dont les fceaux VIII. PARTIE font diférens de ceux d'autres lettres des mêmes vent être rejetées comme fufpectes & indignes de foi. Obfervation. Alexandre 1. ne déclare pas fauffes, moins encore fupofées ces fortes de bulles, mais feulement suspectes & invalides fufpecta & fide non digna. Malgré cette fage réserve, D. Mabillon ne laiffe pas d'y opofer, mais toujours avec sa modestie ordinaire, des dificultés confidérables. Il fait voir qu'il n'eft aucun de ces vices (1) en particulier, qui ne se rencontre dans des bulles ou pièces vraies & authentiques. Antiquit. Ital. M. Muratori reconoît des folécifmes dans les plus anciennes 4.3.col. 130.131- bulles des papes, & ne fait nulle dificulté de les admettre. P. 488. &. s. p. En faveur de la décifion du favant pontife, on peut dire néan

V. notre 4. tom.

157.

Lib. 1. epift. 349. edit. Baluz.

moins, que quoique les défauts allégués ne fuffent pas fufifans, féparés les uns des autres, pour dégrader une bulle; ils le paroiffent quand ils font véritablement réunis. Il pouroit même ariver que la preuve tirée du style, allât seule en certains cas, jufqu'à conviction de faux & de fupofition.

§. II.

Règles d'Innocent 111. dans lesquelles il expofe les diverfes manières, dont on fabriquoit de fon tems les fauffes bulles.

I.

A

De fauffes bulles atacher de faux fceaux.

II. Aracher (2) entièrement les fils d'un vrai sceau, & l'atacher avec d'autres à de fauffes lettres.

III. Couper (3) la cordelette à l'endroit où le parchemin eft plié, puis l'atacher à de fauffes lettres, conjointement avec le vrai fceau, auquel elle tient; en forte que fous le pli du

(1) On peut voir dans M. Fleuri beaucoup de bulles ou provifions fimoniaques pendant le fchifme d'Avignon.

(2) Quoique notre manière de propofer les règles d'Innocent 111. ne nous permette pas de donner une traduction abfolument litérale de ces paroles: 2a. Ut filum de vera bulla extrahatur ex toto, & per aliud filum immiffum falfis litteris inferatur, nous rendons tout le fens de ce texte ; au lieu que la traduction de M. d'Héricourt femble omettre quelque chofe d'effentiel.

(3) 3a. Ut filum ab ea parte in qua charta plicatur, incifum, cum vera bulla falfis Litteris immittatur fub eadem plicatura,

cum filo fimilis canapis reflauratum. L'interprétation fuivie par certains écrivains, n'eft point encore exacte. Elle fait racommoder avec du fil de même couleur, celui qui tenoit au fceau, tiré d'une bulle véritable, pour être ataché à une fauffe. Mais a-t-on jamais vu à quelque bulle des fils de chanvre de diférentes couleurs ? Pouroit-on montrer une feule de ces cordelettes, qui ait paflé par les mains du teinturier? Nous ne releverons pas plufieurs autres menus défauts, échapés au favant avocat, lorfqu'il a rendu en françois les manières fuivantes de falfifier les bulles.

II. SECTION.
CHAP. I.

parchemin, elle foit réparée avec du fil de semblable chanvre. IV. Couper par en haut, fous le plomb, un des côtés du VIII. PARTIE. fil, puis l'y faire rentrer, après l'avoir ataché à de fauffes lettres. V. Quand les bulles ont été fcellées & rendues, en altérer (1) le fens par quelque changement léger.

VI. Efacer entièrement avec de l'eau ou du vin, l'écriture des bulles auxquelles un véritable fceau avoit été ataché, puis les récrire, (2) après que le parchemin a été blanchi avec la chaux & autres drogues qu'on a coutume d'employer à cet éfet.

VII. Apliquer fur le parchemin, auquel étoit ataché un vrai fceau, & duquel on avoit totalement éfacé l'écriture, un autre parchemin très-mince, le faire tenir avec de la cole forte, & le remplir d'une écriture nouvelle. (3)

VIII. Lorfqu'on eft en cour de Rome, recevoir des lettres apoftoliques (4) d'autres mains que de celles du pape, ou de fon vice-chancelier.

IX. Faire gliffer adroitement de fauffes bulles parmi celles qui doivent être fcellées, afin qu'elles le foient comme les autres, avec (5) un véritable fceau de plomb.

X. Après avoir averti de la dificulté de reconoître la fraude dans les deux derniers cas; à l'égard des autres, continue Innocent 111. (6) la fausseté sera aifément aperçue par un exa

(1) La glofe fur cette décrétale avertit que quelque fubtile que foit une raclure, il fufit de placer le parchemin entre fes yeux & le foleil, pour la découvrir aussitôt.

(2) Nicette manière de falfifier les bulles, ni la fuivante, ne font dans la lettre d'Innocent 111. de l'édition de M. Baluze : mais elles fe trouvent dans l'extrait qu'en a donné le compilateur des décrétales. Durand évêque de Mende avance qu'on aperçoit fans peine ces deux fortes de faux, auffi-bien que le cinquième en préfentant les bulles à la lumière du foleil. En quoi il eft ouvertement contredit par le fameux canonifte Jean-André. C lui-ci néanmoins qui convient du fuccès du fecret dans le s. cas, ne fuggère aucune ressource dans le 6o. Mais dans le 7, il prétend qu'en fupofant la cole bien unie, on apercevra une certaine obfcurité ; fi l'on met la bulle entre l'œil & le foleil C'eft pourquoi fur le foupçon qui en naîtra, il confeille de couper un peu du parchemin : & alors rien de

plus facile que la découverte de l'impof

ture.

(3) Ces fept manières de fabriquer de fauffes bulles, font exposées en forme de règles dans la décrétale Licet. On peut cependant en tirer encore quelques autres d'après les anciens canoniftes.

(4) Durand évêque de Mende, qui fleuriffoit fur la fin du 13. fiècle, déclare que de fon tems, l'obligation de ne recevoir en Cour de Rome des bulles, que de la main du pape ou de fon vice-chancelier, n'étoit déja plus en ufage.

(5) Quant aux deux manières précédentes d'obtenir de fauffes bulles, Innocent 111. dit, qu'on ne peut découvrir la fraude que par le ftyle, la forme de l'écriture & la qualité du parchemin.

(6) Ici le pape revient fur les moyens qu'il avoit donnés, pour faire conoître les quatre premières manières de falfifier les bulles. Delà l'on a formé une dixième règle, qui n'eft quelquefois exacte, qu'autant qu'elle réunit tous ou plufieurs des cas

Mém. du Clergé, tom. 6. col. 956.

CHAP. I.

minateur, qui fera atentif à voir, fi l'on n'aura point ajouté VIII. PARTIE. de nouveaux fils, qui aura foin de confronter le fceau avec II. SECTION. d'autres plombs, qui obfervera fi ce sceau n'aura pas été tranfporté d'une bulle à une autre, ou s'il n'aura pas été fauffé. Ainfi, dès qu'il ne paroîtra point par-tout égal, mais ici plus élevé, là plus enfoncé, on aura des indices d'impofture, qu'il fera fouvent facile de porter jufqu'à l'évidence.

S. III.

Règles de Durand évêque de Mende fur les fceaux, l'écriture &le ftyle des Bulles.

Clergé, A

Mém. du Clergé, tom. 6. col 9550 & feqq.

Près avoir raporté dans le Miroir du Droit les fignes auxquels Innocent III. étoit perfuadé qu'on pouvoit reconoître les fauffes Bulles; pour y mieux réuffir encore, Durand propofe des expédiens nouveaux, moins propres à éclairer qu'à induire en erreur ; fi l'on en fait l'aplication aux fiècles, qui ont précédé ou fuivi cet écrivain. On en poura juger à quelques égards par les courtes remarques, dont nous allons acompagner les règles. Un plus long examen nous jeteroit dans des redites, que nous éviterons en renvoyant à la Ive. partie de notre ouvrage.

1. Le nom du pape qui acorde une Bulle, doit non-feulement ocuper un des côtés du fceau de plomb; mais

2. être environé d'un cercle de points.

3. Il faut que de l'autre côté la tête de S. Paul, chauve & crê

pue, porte une longue barbe :

4. Que la tête de S. Pierre chargée de poil, forme auffi-bien que fa barbe, une espèce de grenetis en rond:

5. Que l'une & l'autre tête foit féparément entourée d'une ovale ou cercle de points :

6. Qu'entre les deux têtes foit pofée une longue croix avec un point au fommet & un autre fous le pié :

7. Qu'au-deffus des têtes paroiffe une ligne compofée de ces lettres, S. P. A. S. P. E.

qu'on vient d'énoncer. Car pris féparément il y en a qui ont au moins befoin de quelques reftrictions. Aufli Durand les ajultet-il de telle forte, que les uns ne foient que l'explication des autres. Cognofcitur etiam, ce font les paroles, falfitas in adjunctione filorum & in collatione bullæ di

ligenter facta cum vera bulla, ut attendatur, an fit mota alicubi, vel obtufa, vel inaquulis, vel depreffa. La décrétale d'Innocent 111. peut encore donner naifiance à quelques règles, qui trouveront leur place ailleurs.

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