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8. Qu'on voie du même côté un grenetis commun, ou cercle de points qui renferme les deux têtes à la fois :

9. Qu'on ait grand foin de comter le nombre de ces points, pour s'affurer s'il s'acorde avec celui des autres fceaux de plomb du même pape.

Remarques. Telles font les règles de Durand fur les fceaux des Bulles. La plupart de ces règles, nous n'en difconviendrons pas, s'ajustent affez bien avec le x111. fiècle; mais elles fe trouveroient ordinairement en défaut, fi l'on les apliquoit aux autres. Sur la première, rapellons-nous que les fceaux des bulles, expédiées entre l'élection & le couronement des papes, ne portoient point l'empreinte de leur nom, pas même au xire. fiècle. Sur la 2. 5. & 8. que les cercles de les cercles de points ne font pas conftans dans tous les fiècles. Depuis celui de Durand plufieurs fois on y fubftitua les principales pièces des armes particulières à certains papes : & dans les fiècles antérieurs, des courones, ou demicourones de diférentes plantes ocupèrent fouvent la même place fur divers fceaux. A l'égard de la 3. & 4. règles, obfervons que les plombs antiques repréfentoient la tête de S. Pierre plus chauve que celle de S. Paul. La barbe & les cheveux du premier ne formoient point une forte de grenetis; mais cet apôtre portoit une courone de cheveux & une barbe affez courte. La même chofe ariva, quoique en fuivant un autre gout dans les derniers fiècles, où le renouvellement des beaux arts fit donner aux têtes des Apôtres des figures plus naturelles, qu'elles n'avoient eues depuis long-tems. Sur la fixième règle, il est à remarquer que la forme de la croix varia confidérablement. Les plus anciennes étoient très-petites, & n'ocupoient que l'intervalle fupérieur des deux têtes. Peu après Durand, elles devinrent archiepifcopales. Quant à la feptième règle, la ligne d'écriture ne varia pas moins dans la fuite, par raport au nombre des lettres & à leur pofition, qui devint à diverfes reprises perpendiculaire, d'horizontale qu'elle étoit auparavant. N'oublions que les plus anciens plombs, tels que celui de Paul 1. ne montrent aucune lettre du côté des têtes. Enfin au fujet de la 9o. règle, outre les variations déja obfervées fur les points, leur nombre comparé avec ceux d'un autre fceau, fournira une reffource d'autant plus incertaine, fur-tout s'il s'agit des points marqués proche des bords du fceau, que plufieurs furent fouvent manqués; foit que le coin portât à faux, foit que le plomb ne fût

pas

VIII. PARTIE.
II. SECTION.
СНАР. І.

VIII. PARTIE.
II. SECTION.
CHAP. I.

pas affez bien taillé pour les recevoir tous. Ainfi ces règles ne peuvent pas être d'un fort grand usage; fi l'on les aplique à d'autres fiècles qu'au XIII. Sans nous engager à reftreindre, ou à combatre en détail les autres règles de Durand, contentons-nous, dans la revue que nous en allons faire, d'avertir en général que ce ne feroit pas affez de les renfermer dans toute l'étendue du XIII. fiècle : il faut néceffairement les réduire en plufieurs rencontres, au tems précis, (1) où fleuriffoit ce canoniste, & ne pas même s'y atacher toujours fcrupuleufement. Selon lui, l'ufage de la cour de Rome demande,

10. Que les caractères des bulles foient quarrés.

II. Qu'elles foient écrites fur des peaux de mouton.

12. Qu'elles énoncent tout au long les noms des hommes & des lieux; noms dont il faut que la première lettre foit capitale. 13. Il en doit être de même des lettres qui commencent la narration, ou la phrase.

Remarque. Durand prefcrit beaucoup de règles fur les diférens traits & contours que doivent avoir dans les bulles une dixaine de lettres de l'alphabet. Mais quoi de plus fujet aux variations? Encore une fois plufieurs de fes règles ne pouroient qu'égarer; fi feulement on en faifoit remonter l'ufage au commencement du x111. siècle. Il semble même, pour fon tems, donner dans une contradiction, lorfqu'après avoir avoué en général, que les noms propres étoient écrits tout au long: Nomina propria hominum extenfe fcribuntur; il ajoute un peu après:

14. Que les noms propres des impétrans doivent être écrits en entier; mais que

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le contraire fe pratique à l'égard des noms de ceux contre lefquels on obtient quelque refcrit.

16. En fuivant ces principes, on prendroit prefque pour autant de loix inviolablement obfervées par la chancellerie, d'écrire en abrégé certaines locutions & formules. Telles font la falutation: Salutem & apoftolicam benedictionem, &c.

17. La date des calendes, nones & ides.

18. Il est de règle, à fon avis, que la dernière ligne d'une bulle foit complète, & de la longueur des autres.

19. Qu'on exprime fans nul abrégé, Pontificatus noftri anno primo, vel fecundo vel tertio.

Remarque. Cependant il y a nombre d'exemples de l'inobserva(1) C'est-à-dire depuis environ le milieu jusques vers la fin du x111. fiècle.

tion

tion de ces règles, & particulièrement de la dernière, même au XIII. fiècle. Mais il faut croire que du vivant de ce canonifte VIII. PARTIE. célèbre, on étoit un peu plus exact à s'y conformer. La plupart des ufages qui fuivent, ne font pas plus inyariables que les pré

cédens.

20. Toutes les dates doivent être renfermées dans une seule ligne.

21. On n'en doit faire qu'une non plus, mais en grandes lettres alongées, de la fuscription des privilèges; de forte que les trois points retors, qui ont coutume de fuivre, in perpetuum (1), apartiennent à cette ligne.

Remarque. Il est très-ordinaire aux bulles des fiècles antérieurs, d'avoir leur fufcription toute entière en lettres majufcules, & de la renfermer dans leur première ligne; mais.les points n'y font, ni retors, ni au nombre de trois.

22. A la fin du privilège, avant les fignatures ou foufcriptions, il ne doit refter tout au plus qu'un tiers de ligne, pour placer les deux amen qui terminent le corps de l'acte.

Remarque. Au x11. fiècle les amen rempliffoient fouvent feuls une ligne, & l'ufage le plus commun vouloit qu'ils fuffent au nombre de trois.

23. Chaque cardinal foufcrivoit feulement les privilèges, & non pas les autres refcrits, bulles, ou Décrétales.

Remarque. La règle eft vraie à la lettre, pourvu qu'on ne la faffe pas remonter au-delà des commencemens du xii. fiè, cle, & qu'on ne l'entende pour la fuite, que des cardinaux préfens. L'évêque de Mende range encore parmi les défauts qui dégrådent les bulles :

24. Que le parchemin foit vieux & l'écriture nouvelle : 25. Que le fceau n'y ait point été ataché:

26. Que le pape mette le nom de la perfone, à qui il écrit, avant le fien:

27. Que dans le falut il ufe du terme in Chrifto; fi ce n'eft qu'il adreffe fa lettre à une abbesse ou bien à une religieuse.

28. Il foutient que fi une bulle portoit, Dilecto in Chrifto filio, elle feroit fauffe.

(1) Par exemple: Clemens epifcopus fervus fervorum Dei dilectis filiis abbati talis loci) ejufque fratribus tam præfentiTome VI.

bus quam futuris regularem vitam profeffis,
in perpetuum. Le tout dans une feule ligne.

Mmm

II. SECTION.
CHAP. I.

CHAP. I.

Remarque. L'auteur devoit être fans doute au fait du ftyle VIII. PARTIE. de fon tems. Mais s'il avoit prétendu apliquer cette règle aux II. SECTION. fiècles antérieurs, il fe feroit étrangement mécomté. Car il eft beaucoup de lettres pontificales, où l'expreffion qu'il profcrit, fe trouve employée; & Durand lui-même reconnoît qu'outre les bulles aux abbeffes & religieufes, les papes, en écrivant aux rois & aux reines, fe fervoient encore alors de ces termes: Chariffimo IN CHRISTO filio: Chariffimæ IN CHRISTO filia. Au jugement de ce canoniste,

29. Le pontife romain ne met point dans le falut de fes bulles: Dilecto filio NOSTRO, à moins que celui à qui fa lettre eft adreffée, ne foit fon domeftique ou fon fujet.

30. Quand la fufcription d'une lettre du pape omet le nom propre de la perfone, celui de fa dignité eft précédé de deux points en cette manière à l'évêque au prévôt à l'abbé; puis auffi-tôt après, le lieu & le diocèse, dont chacun d'eux eft évêque, abbé ou prévôt, doit être marqué tout au long.

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31. Si la lettre ou bulle eft adreffée à un abbé, ou à quelque clerc d'une église peu connue, le nom de l'église est toujours exprimé avant celui de la ville.

32. S'il y eft fait mention d'un ordre religieux, & que l'églife, dont il s'agit, foit hors de la ville épifcopale; le nom de l'ordre tient le premier rang fur celui du diocèse.

33. Mais fi l'église eft dans la ville, le nom du diocèse précede celui de l'ordre.

34. Dilectus ne fe joint point au nom du défendeur :

35. Mais à celui du demandeur.

36. Le nom de fa ville ou du diocèse, d'où est le défendeur, doit toujours être énoncé.

37. Le pape fe fert du mot de fraternité, en écrivant aux évêques,

38. Et de difcrétion, dans fes lettres aux inférieurs.

39. Il qualifie frères les évêques,

40. Et fils les abbés, clercs & laïques, fans excepter les rois. 41. Le commencement & la fin de la falutation ne varient jamais, fi ce n'eft que le pape écrive à des excommuniés.

42. Il ne les apelle ni frères, ni fils; mais au lieu de bénédiction & de falut, il emploie cette formule: Spiritum confilii fanioris.

Remarque. Si Durand veut faire entendre qu'alors tous les

II. SECTION.

faluts étoient tellement invariables, qu'on peut les réduire (fi l'on en excepte ceux qui concernent les excommuniés,) à falutem VIII. PARTIE. & apoftolicam benedictionem, ou tout au plus à In perpetuum; nous avons fufifamment prouvé le contraire. Cet auteur infifte encore fur l'omiffion de la date du lieu, qu'il regarde comme un défaut effentiel : & en cela il n'a pas tort. Mais quand on fait atention, qu'il exige la date de l'indiction & de l'année du Seigneur, fans les reftreindre aux feuls privilèges; on feroit tenté de croire qu'il s'eft plutôt fait un devoir de n'oublier aucune des loix, foit eccléfiaftiques, foit civiles, fur l'authenticité & la validité des lettres apoftoliques; qu'il n'a eu foin de nous faire conoître les caractères diftinctifs des bulles de fon tems; puifqu'il en étoit alors très-peu qui renfermafsent dans leurs dates l'indiction & l'année du Seigneur.

CHAPITRE

II.

Nouvelles règles générales fur les bulles des Papes.

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'Il est vrai, il n'est pas vraisemblable, qu'il exifte encore en original quelque ancienne bulle faufle. V. Réflexions fur les règles & l'ufage de la Critique du P. Honoré de S. Marie, tom. 2. pag. 182. 283.

PREUVE. Innocent III. ordone de détruire dans le terme de Lib. 1. epift. 135. vingt jours toute fauffe bulle; & cela fous peine d'excommuni- edit. Baluz. cation, dont l'absolution est réservée au pape feul. Cette conftitution, qu'il enjoint à l'archevêque de Reims de faire publier fréquemmentdans l'étendue de fa métropole, eft devenue, fans contredit, loi de l'églife, depuis qu'elle falt partie des décréta Decret. lib. §. les. Eft-il probable que, malgré une pareille excommunication, tit. 20. cap. 7. réitéréé A souvent, on ait confervé des bulles fauffes en original après tant de fiècles: Car enfin l'ignorance, ou la fimplicité de ceux qui gardoient ces fortes de pièces, ni ne les excufoient, ni ne les mettoient à l'abri des cenfures, que quand ils avoient fait toute la diligence poffible pour s'affurer, avec le fecours de perfones habiles, de la vérité ou de la faufferé des bulles, qu'ils avoient entre les mains. C'eft la décision des canoniftes qui ont commenté cette décrétale. Dès l'an 1195 Célestin 111. avoit donné des ordres rigoureux contre les fauffes bulles & les fauf

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