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VIII. & dans les fuivans. L'ufage s'en eft aboli au plus tard après VIII.PARTIE. le milieu du x1°. fiècle. Depuis cette époque les expéditions de la II. SECTION. Chancellerie romaine n'en fourniffent plus d'exemples dans la fufcription des bulles.

CHAP. IV.

V. fiècle VII.

n. 11.

XI. Quoique ce titre foit fpécialement propre du xe. fiècle, fans exclusion néanmoins des deux qui le précèdent, & de celui qui le fuit, il ne fe rencontre pas dans le plus grand nombre des privilèges du xo.

XII. Les bulles, ou lettres apoftoliques des fix premiers siècles, dans lesquels les Papes, prédéceffeurs de S. Grégoire, fe feroient dits ferviteurs des ferviteurs de Dieu, nous paroîtroient pour le moins très-fufpectes.

Obfervation. Les Papes n'ont commencé à fe qualifier de la forte qu'à l'ocafion du titre faftueux d'écuménique, dont les évêques de C. P. prétendoient relever celui de patriarche. Ainfi quoiqu'en rigueur il fe pût faire qu'un pontife Romain se fût déja donné le même titre d'humilité qu'afecta S. Grégoire le grand, d'autant plus que quelques faints pères leur (1) en avoient fourni des exemples; les faits nous crient, que l'introduction de ce titre dans les bulles, eft abfolument due à S. Grégoire. C'eft pourquoi nous ne balancerions pas à regarder comme fauffe toute bulle ou lettre des papes des fix premiers fiècles; fi à ce défaut, prefque décifif par lui-même, elle en ajoutoit encore quelque autre un peu confidérable.

XIII. Dans l'intervalle du vi. au XIIe. fiècle, l'omiffion du titre, ferviteur des ferviteurs de Dieu, n'eft jamais un moyen légitime de fufpicion.

XIV. Aux XII. & XII. fiècles, il faut tenir pour suspecte toute conftitution ou décrétale, que les papes ne commence. roient point par leur nom propre, fuivi finon d'epifcopus, & de fervus fervorum Dei tout à la fois, du moins de cette dernière formule; & qui au défaut de l'une & de l'autre, ne prendroient pas le titre de pape avec le nombre, qui marqueroit le rang qu'ils ocupoient parmi leurs prédécesseurs de

même nom.

Obfervation. Quoique le titre fervus fervorum Dei, foit si ordinaire dans les XII. & XIII. fiècles, que le P, Papebrock ait pour fufpectes d'altération les copies des bulles où il manque ;

(1) Voyez ce qu'en a dit D. Denys de

Sainte-Marthe dans fon édition de faint-Grégoire le grand,

nous

pou

nous en conoiffons plufieurs, qu'on ne fauroit révoquer en
doute, où Papa eft fubftitué à fervus fervorum Dei. Il
roit également ariver, que la suscription de quelques-unes ne
porteroit alors qu'epifcopus, comme il s'en trouve en éfet
dans la fuite, qui n'en ont pas d'autre. C'est ce qui nous em-
pêche de mettre au rang des conftitutions fupofées, celles qui
feroient dépourvues des titres de pape & de ferviteur des fer-

viteurs de Dieu.

VIII. PARTIE.
II. SECTION.

CHAF. IV.

VIII.

XV. On ne devroit pas balancer à regarder comme fauffes, avant S. Grégoire le grand, les lettres apoftoliques, où les V. fiècle VI. n. papes prendroient le titre de fouverains pontifes, ou de pontifes (1) univerfels; mais depuis le vie. fiècle jufqu'au 1x. il fufiroit de les tenir pour fufpectes & pour très-fufpectes depuis Grégoire VII.

XVI. Quoique la formule falutem & apoftolicam benedictionem, soit afectée depuis le x1°. fiècle jufqu'au xiv. aux fimples bulles, lettres ou décrétales, & qu'in perpetuum le soit

(1) Il ne faut pas confondre avec le titre | d'évêque de l'églife catholique de Rome, celui de pontife univerfel ou d'évêque écuménique. Nous acordons fans peine qu'on rencontre quelques exemples du premier dans les fufcriptions des lettres des papes, au moins dès le milieu du v. fiècle. Mais il n'en va pas de même du fecond titre. Le cardinal Baronius femble vouloir donner à entendre, , que c'est à peu près la même chofe de fe qualifier pontife écuménique, évêque univerfel, & de fe dire évêque de l'églife univerfelle ou catholique. Quoi qu'il en foit, de fon propre avcu, S. Grégoire déclare fouvent ait fape, que jamais nul des pontifices Romains ne s'étoit arogé le nom d'évêque univerfel nullum unquam Romanorum Pontificum illud fibi nomen ufurpaffe, ut univerfalis Epifcopus diceretur. Il y a plus, Baronius (a) n'étaie fon fentiment, que de cinq ou fix lettres de S. Léon, dans l'infcription defquelles il prétend qu'on lit: Leo Epifcopus Romane univerfalis Ecclefia: Leo Roma & univerfalis catholicaque Ecclefiæ Epifcopus: Leo catholica, &c. Mais le P. Quefnel, (b) éditeur des ouvrages de ce faint docteur, après en avoir comparé les premières éditions avec les plus récentes, & confulté grand nombre de bons mff. foutient, que S. Léon ne s'eft jamais qualifié: Romana Tome VI.

:

Ecclefiæ Epifcopus, non plus que apoftoli-
cafedis Epifcopus, & qu'il n'a jamais pris
aucun des titres précédens, mais feulement
ceux-ci: Roma, ou Romana urbis, ou
catholica Ecclefia urbis Roma Epifcopus.
Ce qui ne peut jamais équivaloir au nom
d'évêque écuménique ou univerfel. Auffi
l'éditeur prouve-t il par les mff. & les meil-
leures éditions, la fupofition du titre de la
première des lettres cité s par Baronius. Il
juftifie la même chofe au fujet de l'infcrip-
tion de la lettre adreffée à Maxime, évê-
que d'Antioche, également aléguée en
preuve par le favant annalifte. Quant à
la lettre à l'impératrice Eudocie, où l'on
fait prendre à S. Léon la qualité de Ro-
mana & univerfalis Ecclefia Epifcopus;
toutes chofes bien confidérées, il le trouve
non-feulement, que les plus excellens mfs.
& les anciennes éditions ne portent point ce (a) Annal.eccl. ad
titre; mais que la lettre, au lieu d'être an. 595. num. 54.
adreffée à Eudocie, l'eft à un évêque. Voyez
les notes fur la lettre 96. tom. 6. pag. 897.
dans les conciles du P. Labbe, tom. 3. col.
1356. elle eft immédiatement fuivie d'une
véritable lettre à l'impératrice, ainfi que
dans la nouvelle édition de S.Léon le grand.
Il eft vifible que la fufcription de la pre-
mière des deux épîtres a beaucoup foufert,
en paffant par les mains des copiftes.

PPP

(b) T. 2.

Differt.

xi. n. 4.P. 630.

VIH. PARTIE.'
II. SECTION.

aux bulles pancartes ou privilèges; on ne fauroit en tirer des moyens de faux, ni de fufpicion, contre les bulles revêtues CHA IV. de la forme des privilèges, qui au lieu d'in perpetuum, porteroient falutem & apoftolicam benedictionem, ou feulement tam præfentibus quam futuris, en fuprimant in perpetuum ou bien in perpetuam memoriam. Il en feroit de même des Décrétales ou fimples bulles, dont la fufcription feroit terminée par quelque formule diférente de falutem, &c.

XVII. Depuis le xi. fiècle jufqu'au XIII. une bulle qui ne feroit, ni pancarte, ni privilège, ni en forme de privilège, & qui porteroit néanmoins la formule in perpetuum, paroîtroit fufpecte.

I.

§. II.

Règles fur les claufes pénales & comminatoires des bulles.

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Es claufes des bulles qui impoferoient aux contrevenans une peine pécuniaire avant le vre. fiècle, convaincroient ces pièces de faux, répandroient de violens foupçons fur celles qui précéderoient le commencement du vIII. mais depuis cette époque jufqu'aux célèbres donations faites aux papes par les rois de France, ces clauses ne rendroient que fufpectes les

bulles où elles feroient énoncées.

V. fiècle v. n. 8. II. Depuis le 4. fiècle révolu jusqu'à Grégoire vII. les imfiècle VII. n. 7. 8. précations & malédictions, loin de convaincre de faux les siècle VIII. n. 5. bulles des papes, n'y répandent pas même le plus léger foupçon. III. Après l'élévation de Grégoire vII. fur le faint fiège, les imprécations feroient une preuve de faux, ou tout au moins V. l'article de formeroient contre une bulle de violens foupçons; fi ce n'eft Grégoire VII. que l'exception à cette règle ne fût apuyée fur des monumens particuliers & incontestables.

IV. Les claufes de malédiction, d'imprécation & d'anathème, font le style ordinaire des bulles-privilèges depuis le viie. fiècle jufques vers la fin du x1o.

V. Les claufes comminatoires des bulles-privilèges, ne peuvent leur porter aucun préjudice, ni par leur trop grande antiquité, ni par leurs variations & leurs diférences d'avec celles fiècles VII. n. du même tems; particulièrement quand cette diverfité ne roule que fur des termes, ou fur le plus ou le moins de menaces, de malédictions & d'anathèmes.

7.& 8.

VI. Quoique la claufe qui défend aux empereurs, princes,

feigneurs, évêques, d'enfreindre les privilèges émanés du faint

fiège, ne fût pas encore paffée en ftyle au tems de S. Gré- VIII. PARTIE. goire le grand; elle ne doit pas rendre fufpects ceux où elle II. SECTION. fe rencontre.

CHAP. IV.

XI. n. 26. fiècle

Obfervation. Des privilèges de S. Grégoire, admis par plu- V. fur-tout fiècle fieurs bons critiques, portent cette claufe. Elle fut aparem- 1. n. 8. 9. fiècle ment d'abord employée à la follicitation des princes mêmes, x11. n. 1. à qui d'ailleurs elle auroit pu faire ombrage. Les fucceffeurs de ce grand pape afectèrent d'ufer des formules dont il s'étoit fervi. Nous avons pour garans de ce fait les protocoles empruntés de fes lettres, que le journal des pontifes Romains nous a transmis. Dans la fuite on s'en tint prefque uniquement à certaines formules tirées de fon registre. Celle dont il s'agit ici fut fouvent mife en ufage par plufieurs de fes fucceffeurs, lorfqu'ils acordèrent des privilèges. Grégoire vi. la fit passer en style, du moins quant au fens. Mais bientôt on fe contenta de l'énoncer en termes généraux, fans faire une mention formelle d'empereurs, de rois, de princes, &c. : c. VII. La même claufe expreffément apliquée aux rois, depuis le x11o. fiècle, fourniroit un foupçon légitime contre les bulles où elle feroit inférée....

Obfervation. Excepté les conjonctures où les papes feroient brouillés avec les fouverains, le foupçon pouroit aller jufqu'à faire perdre toute créance aux bulles où cette clause se montreroit.

VIII. Une bulle ne feroit pas fufpecte, quand même fon auteur défendroit à fes fucceffeurs, fous peine d'anathème, d'y donner ateinte; pourvu qu'elle ne fût pas poftérieure au XII. fiècle.

IX. Les clauses: Decernimus, &c. Si quæ, &c. Cundis, &c... renouvellées ou renvoyées après les dates, pouroient faire ful pecter des bulles antérieures au commencement du x. fiècle, ou poftérieures à la fin du xi. mais depuis celle du x11. elles deviendroient des moyens de faux.

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Corollaire. La tranfpofition ou réitération de ces formules ne feroient pas des caractères défavantageux aux x. & x1o. fiècles.

V. notre xv2. partie fur les fiè

eles antérieurs au XII.

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VIII. PARTIE.
II. SECTION.

V. fiècle XI. n. 16. & 27.

V. fiècle v. n. 4.

I.

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Règles particulières fur les dates des bulles.

Es bulles ont prefque toujours exactement marqué la date du jour du mois; quoiqu'elle foit plus rarement confervée dans les copies des anciennes lettres des papes.

Obfervation. La même chofe eft arivée à diverfes autres dates. Il en eft auffi plufieurs d'altérées, que les favans ne font nulle dificulté de rectifier. Mais il ne faut pas croire que le plus grand nombre ait besoin de corection. La confrontation qu'on fait des copies avec leurs originaux, prouve fou vent, que les dates avoient été rendues par les copistes avec beaucoup de fidélité.

II. Pendant les cinq à fix premiers fiècles, la date du jour s'exprimoit par les calendes, les nones & les ides.

III. Depuis environ la fin du vre. fiècle jufques vers celle du xi. il ne faut pas avoir pour fufpectes des bulles, qui fe fervent fimplement du quantième du mois, au lieu des calendes, &c.

IV. La répétition du jour du mois à la fin de la principale des deux formules de dates qu'on employoit autrefois dans les privilèges, rendroit une bulle fufpecte, après le commencement du xi. fiècle, & fauffe après fa révolution.

V. Les brefs poftérieurs à l'an 1450. doivent être datés du quantième du mois; la date du jour des calendes, nones & ides, étant déformais réservée aux bulles.

VI. Une pancarte, ou bulle en forme de privilège, n'est pas fufpecte, fur-tout dans le moyen âge, pour avoir été dressée & datée en diférens jours.

VII. Dès le ve, fiècle, les papes ont varié dans la manière de dater, ou de ne pas dater leurs lettres d'un ou de deux confuls, de celui d'Orient ou d'Occident.

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VIII. Toute bulle d'un pape, postérieur au commencement du vii. fiècle, portant la date d'un ou de deux confuls, aules empereurs, doit être déclarée fausse.

tres que

IX. L'omiffion de la date des empereurs dans les bulles, même depuis le milieu du vie. fiècle jufqu'au milieu du xıo.

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