OPÉRA. ACTE PREMIER. SCÈNE I. (Le théâtre représente une campagne. Les Israélites, couchés sur le bord du fleuve Adonis, déplorent leur captivité.】 DEUX CORYPHÉES. TRIBUS captives, Traînez vos fers; De qui les voix plaintives Font retentir les airs, Adorez dans vos maux le Dieu de l'univers. CHOEUR. Adorons dans nos maux le Dieu de l'univers. UN CORYPHÉE. Ainsi depuis quarante hivers, 1 Leur fureur est implacable, Elle insulte aux tourments que nous avons soufferts. CHOEUR. Adorons dans nos maux le Dieu de l'univers. UN CORYPHÉE. Race malheureuse et divine, Tristes Hébreux, frémissez tous: Des prêtres mensongers, pleins de zèle et de rage, CHOEUR. Nous bravons leur courroux; CORYPHÉE. Tant de fidélité sera chère à ses yeux. Fille de la Clémence, Douce Espérance, Trésor des malheureux; Venez tromper nos maux, venez remplir nos vœux. Descendez, douce Espérance. SCÈNE II. SECOND CORYPHÉE. Au! déja je les vois, ces pontifes cruels, Qui d'une idole horrible entourent les autels. (Les prêtres des idoles dans l'enfoncement, autour d'un autel couvert de leurs dieux.) Ne souillons point nos yeux de ces vains sacrifices; De leurs prêtres sanglants ne soyons point complices. Fuyons, éloignons-nous. CHOEUR. LE GRAND-PRÊTRE DES IDOLES. Esclaves, demeurez; Demeurez, votre roi par ma voix vous l'ordonne. Vous rampez dans nos fers, ainsi que vos ancêtres, Connaissez les dieux de vos maîtres. CHOEUR. Tombe plutôt sur nous la vengeance du ciel! Ce temple et cet autel! LE GRAND-PRÊTRE. Rebut des nations, vous déclarez la guerre |