A ce barbare Les fers et le trépas. O Vénus! déesse charmante, Ne permets pas que ces beaux jours, CHOEUR. Livrez en nos mains Le plus fier des humains. ORACLE DES DIEUX DE SYRIE. Samson nous a domtés ; ce glorieux empire Fléchissez ce héros ; qu'il aime, qu'il soupire! DALILA. Dieu des plaisirs, daigne ici nous instruire Dans l'art charmant de plaire et de séduire; Prête à nos yeux tes traits toujours vainqueurs; Apprends-nous à semer de fleurs Le piège aimable où tu veux qu'on l'attire. CHOEUR. Dieu des plaisirs, daigne ici nous instruire DALILA. D'Adonis c'est aujourd'hui la fête; Pour ses jeux la jeunesse s'apprête. Amour, voici le temps heureux Pour inspirer et pour sentir tes feux. CHOEUR DES FILLES. Amour, voici le temps, etc. Dieu des plaisirs, etc. DALILA. Il vient plein de colère, et la terreur le suit; (Elle se retire avec les filles de Gaza et les prêtresses.) SCÈNE II. SAMSON, seul. LE Dieu des combats m'a conduit Au milieu du carnage; Dans les champs font moins de ravage Chez le Philistin plein de rage. Tous ceux qui voulaient arrêter Ce fier torrent dans son passage N'ont fait que l'irriter: Ils sont tombés; la mort est leur partage. (On entend une harmonie douce.) Ces sons harmonieux, ces murmures des eaux, Asiles de la paix, lieux charmants, doux ombrage, Vous m'invitez au repos. (Il s'endort sur un lit de gazon. J SCÈNE III. DALILA, SAMSON. CHOEUR DES PRÊTRESSES DE VÉNUS, revenant sur la scène. FILLES DE GAZA. Tendre Amour, éclaire son réveil; DALILA. Vénus, inspire-nous, préside à ce beau jour. Enchaînons de fleurs Ce guerrier terrible; Que ce cœur farouche, invincible, Se rende à tes douceurs. CHOEUR. Enchainons de fleurs Ce héros terrible. SAMSON se réveille, entouré des filles de Gaza. Où suis-je ? en quels climats me vois-je transporté ? Quels doux concerts se font entendre? Quels ravissants objets viennent de me surprendre? Est-ce ici le séjour de la félicité? DALILA, à Samson. Du charmant Adonis nous célébrons la fête; L'Amour en ordonna les jeux; C'est l'Amour qui les apprête : Puissent-ils mériter un regard de vos yeux! SAMSON. Quel est cet Adonis dont votre voix aimable DALILA. C'était un héros indomtable, Qui fut aimé de la mère d'Amour. Nous chantons tous les ans cette aimable aventure. SAMSON. Parlez, vous m'allez enchanter: Les vents viennent de s'arrêter Ces forêts, ces oiseaux, et toute la nature DALILA se met à côté de Samson. Le choeur se range autour d'eux. Dalila chante cette cantatille, accompagnée de peu d'instruments qui sont sur le théâtre. Vénus dans nos climats souvent daigne se rendre; Que L'exemple du plaisir. SAMSON. ses traits ont d'appas! que sa voix m'intéresse! Que je suis étonné de sentir la tendresse! De quel poison charmant je me sens pénétré! DALILA. Sans Vénus, sans l'Amour, qu'aurait-il pu prétendre ? Dans nos bois il est adoré. Quand il fut redoutable, il était ignoré. Il devint dieu dès qu'il fut tendre. SAMSON. O ciel! ô troubles inconnus! J'étais ce cœur sauvage, et je ne le suis plus. Ah! s'il était une Vénus, Si des Amours cette reine charmante Aux mortels en effet pouvait se présenter, DALILA. Je pourrais de Vénus imiter la tendresse. Heureux qui peut brûler des feux qu'elle a sentis! SCÈNE IV. LES ACTEURS PRÉCÉDENTS, LES HÉBREUX. LES HÉBREUX. NE tardez point, venez; tout un peuple fidèle Soyez le premier de nos rois, Combattez et régnez: la gloire vous appelle. |