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SAMSON.

Je vous suis, je le dois ; j'accepte vos présents.
Ah!... quel charme puissant m'arrête!
Ah! différez du moins, différez quelque temps
Ces honneurs brillants qu'on m'apprête.

CHOEUR DES FILLES DE GAZA.
Demeurez, présidez à nos fêtes;

Que nos cœurs soient ici vos conquêtes.

DALILA.

Oubliez les combats;

Que la paix vous attire.
Vénus vient vous sourire;

L'Amour vous tend les bras.

LES HÉBREUX.

Craignez le plaisir décevant

Où votre grand cœur s'abandonne :
L'amour nous dérobe souvent

Les biens que la gloire nous donne.

CHOEUR DES FILLES.

Demeurez, présidez à nos fêtes;

Que nos cœurs soient vos tendres conquêtes.
DEUX HÉBREUX.

Venez, vencz, ne tardez pas;

Nos cruels ennemis sont prêts à nous surprendre;
Rien ne peut nous défendre
Que votre invincible bras.

CHOEUR DES FILLES.

Demeurez, présidez à nos fêtes;

Que nos cœurs soient vos tendres conquêtes.

SAMSON.

Je m'arrache à ces lieux.... Allons, je suis vos pas.

Prêtresse de Vénus, vous, sa brillante image,
Je ne quitte point vos appas

Pour le trône des rois, pour ce grand esclavage;
Je les quitte pour les combats.

DALILA.

Me faudra-t-il long-temps gémir de votre absence?

SAMSON.

Fiez-vous à vos yeux de mon impatience.

Est-il un plus grand bien que celui de vous voir ? Les Hébreux n'ont que moi pour unique espérance, Et vous êtes mon seul espoir.

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Il s'éloigne, il me fuit, il emporte mon âme;
Partout il est vainqueur.

Le feu que j'allumais m'enflamme.

J'ai voulu l'enchaîner, il enchaîne mon cœur.
O mère des Plaisirs, le cœur de ta prêtresse
Doit être plein de toi, doit toujours s'enflammer.
O Vénus! ma seule déesse,

La tendresse est ma loi, mon devoir est d'aimer.
Écho, voix errrante,

Légère habitante

De ce beau séjour,

Écho, monument de l'amour,

Parle de ma faiblesse au héros qui m'enchante.
Favoris du printemps, de l'Amour et des airs,
Oiseaux dont j'entends les concerts,

Chers confidents de ma tendresse extrême,
Doux ramages des oiseaux,

Voix fidèle des échos,

Répétez à jamais : Je l'aime, je l'aime.

FIN DU TROISIÈME ACTE.

SCÈNE I.

LE GRAND-PRETRE, DALILA.

LE GRAND-PRÊTRE.

Oui, le roi vous accorde à ce héros terrible,
Mais vous entendez à quel prix.
Découvrez le secret de sa force invincible,
Qui commande au monde surpris.
Un tendre hymen, un sort paisible,
Dépendront du secret que vous aurez appris.

DALILA.

Que peut-il me cacher? il m'aime :
L'indifférent seul est discret :

Samson me parlera, j'en juge par moi-même :
L'amour n'a point de secret.

SCÈNE II.

DALILA, seule.

SECOUREZ-MO1, tendres Amours,
Amenez la paix sur la terre;

Cessez, trompettes et tambours,

D'annoncer la funeste guerre;

Brillez, jour glorieux, le plus beau de mes jours. Hymen, Amour, que fon flambeau l'éclaire;

Qu'à jamais je puisse plaire,
Puisque je sens que j'aimerai toujours!
Secondez-moi, tendres Amours,
Amenez la paix sur la terre.

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Et vous sauvez par vos appas

Votre peuple et votre roi même :

C'est pour vous mériter que j'accorde la paix.

Le roi m'offre son diadème,

Et je ne veux que vous pour prix de mes bienfaits.

DALILA.

Tout vous craint en ces lieux; on s'empresse à vous plaire. Vous régnez sur vos ennemis;

Mais de tous les sujets que vous venez de faire,

Mon cœur vous est le plus soumis.

SAMSON et DALILA, ensemble.

N'écoutons plus le bruit des armes;
Myrte amoureux, croissez près des lauriers.
L'amour est le prix des guerriers,
Et la gloire en a plus de charmes.

SAMSON

L'hymen doit nous unir par des noeuds éternels.
Que tardez-vous encore?

Venez; qu'un pur amour vous amène aux autels

Du Dieu des combats que j'adore.

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