SCÈNE VIII. VENDOME, ADÉLAIDE, UN OFFICIER. L'OFFICIER. SEIGNEUR, Songez à vous: De lâches citoyens une foule ennemie, Par vos périls nouveaux contre vous enhardie, Lève enfin dans ces murs un front séditieux. La trahison éclate, elle marche en ces lieux; Ils s'assemblent en foule, ils veulent reconnaître Et Nemours pour leur chef, et Charles pour leur maître. Au pied de la tour même ils demandent Nemours. VENDÔME. Il leur sera rendu, c'en est fait, et j'y cours. SCÈNE IX. ADÉLAIDE, TAISE. ADÉLAÏDE. Aн, barbare! ah, tyran! que faire ? où recourir? Cruels, si la pitié peut entrer dans votre âme, Allez, que je lui parle avant que d'expirer. TAÏSE. Hélas! et de Coucy que pouvez-vous attendre? Puisqu'il a vu Nemours, il le saura défendre. Il ne permettra pas cette horrible injustice. TAÏSE. Eh! qui sait si lui-même il n'en est point complice? Quoi! de tous les côtés on me perce le cœur! Eh bien, souffrez du moins que ma timide voix Que je lui parle. TAÏSE. Eh quoi! votre main se prépare A s'unir aux autels à la main d'un barbare? ADÉLAÏDE. Je peux tout dans cet affreux moment, Et je saurai sauver ma gloire et mon amant. ACTE V. SCÈNE PREMIÈRE. VENDOME, SUITE. VENDÔME. EH bien, leur troupe indigne est-elle terrassée ? UN OFFICIER. Seigneur, ils vous ont vu ; leur foule est dispersée. VENDÔME. Ce soldat qu'en secret vous m'avez amené, L'OFFICIER. Vers la tour, à grands pas, vous voyez qu'il s'avance. Je vais donc à la fin jouir de ma vengeance. Le sang, l'indigne sang qu'a demandé ma rage Et cette même main va chercher dans son flanc Non, je n'étais pas né pour devenir barbare. Je sens combien le crime est un fardeau cruel. SCÈNE III. VENDÔME. Oui, j'ai tué mon frère, et l'ai tué pour vous. Sans vous, je l'eusse aimé; sans ma funeste flamme, ADÉLAÏDE. Nemours est mort..... Nemours! VENDÔME. Oui, mais c'est de ta main Que son sang veut ici le sang de l'assassin. ADÉLAÏDE. Ote-toi de ma vue. . . . VENDÔME. Achève ta vengeance : Ma mort doit la finir, mon remords la commence. ADÉLAÏDE. Va, porte ailleurs ton crime et ton vain désespoir, VENDÔME. Cette horreur est trop juste, elle m'est trop bien due; Je vais, plein d'un amour qui, même en ce moment, Au sang que j'ai versé, mais qui m'est cher encore. ADÉLAÏDE. Nemours n'est plus! Arrête, exécrable assassin; VENDÔME. Eh bien! Adélaïde, Prends ce fer, arme-toi. . . . mais contre un parricide: SCÈNE V. VENDOME, ADÉLAIDE, COUCY. VENDÔME. Hélas! je te l'avoue, oui, dans ma frénésie, Ont calmé dans ton sein toutes les passions, Toi, dont j'ai craint cent fois l'esprit ferme et rigide, Avec tranquillité commettre un parricide! Barbare! ADÉLAÏDE. COUCY. Ainsi l'horreur et l'exécration, Qui suivent de si près cette indigne action, Ce sang dont vos fureurs ont voulu vous priver? |