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Ma fortune vous est soumise :

Tout est perdu pour moi si vous n'êtes unis.

TANIS.

C'est assez; pardonnez : je vole, et j'obéis.

SCÈNE V.

ZELIDE, PHANOR.

PHANOR.

NON, je ne puis souffrir l'indigne déférence
Dont vous l'honorez à mes yeux.
La seule égalité m'offense.

L'injurieuse préférence

Est un affront trop odieux.

ZÉLIDE.

Il combat pour vous-même; est-ce à vous de vous plaindre? Vous deviez plus d'égards aux exploits de Tanis.

Il faut ménager, il faut craindre

Les grands cœurs qui nous ont servis.

PHANOR.

Poursuivez, achevez, ingrate;

Faites tomber sur moi notre commun malheur.
Elevez jusqu'à vous un barbare, un pasteur.

Oubliez...

ZÉLIDE.

Osez-vous?...

PHANOR.

Oui, je vois qu'il s'en flatte;

Oui, vous encouragez sa téméraire ardeur.

Votre faiblesse éclate

Dans vos yeux et dans votre cœur.

ZÉLIDE.

Pourquoi soupçonnez-vous que je puisse descendre
Jusqu'à souffrir qu'il vive sous ma loi?
Vos soupçons menaçants suffiraient pour m'apprendre
Qu'il n'est pas indigne de moi.

PHANOR.

O ciel! qu'avec raison de ce fatal rivage

Je voulais partir aujourd'hui !

Pouvez-vous à ce point outrager mon courage?

ZÉLIDE.

Si l'égaler à vous c'est vous faire un outrage,
Surpassez son grand cœur en servant mieux que lui.
CHOEUR DES PASTEURS, derrière la scène.
Aux armes! aux armes !
Marchons, signalons-nous.

PHANOR.

Eh bien! je vais périr pour vos perfides charmes;
Je vais chercher la mort, et j'en chéris les coups.
Vous seule causez mes alarmes :

Je n'ai point d'ennemis plus funestes que vous.

LE CHOEUR.

Aux armes! aux armes!

Marchons, signalons-nous.

(Il sort. )

SCÈNE VI.

ZELIDE, seule.

AH! je mérite sa colère.

Je n'osais m'avouer mes secrets sentiments;
Je vois par ses emportements
Combien Tanis a su me plaire;

Je sens combien je l'aime à son nouveau danger,
Je brûle de le partager.

Que de vertu! que de vaillance!

Dieux! pour sa récompense
Est-ce trop que mon cœur?
Faut-il que ma gloire s'offense
D'une si juste ardeur ?
Non, pour sa récompense
Je lui dois tout mon cœur.

FIN DU PREMIER ACTE.

Théâtre. 2.

23

SCÈNE I.

LE PRÊTRE D'ISIS, TANIS, CLEOFIS, CHŒUR

DE BERGERS ET DE BERGÈRES.

LE CHOEUR DES BERGERS.

VICTOIRE! Victoire !

Nos cruels ennemis

Sont tombés sous les coups du généreux Tanis.

LE CHOEUR DES BERGÈRES.

Périsse leur mémoire!
Plaisirs, ne soyez plus bannis.

ENSEMBLE.

Triomphe! victoire!

LE PRÊTRE D'ISIS.

Tendre Isis, Osiris, premiers dieux des mortels,
Pourquoi ne régnez-vous qu'en ces heureux bocages?
Ne punirez-vous point ces implacables mages,
Ces ennemis de vos autels?

Aux portes de Memphis nous bravons leur puissance :
Mais est-ce assez pour nous de ne pas succomber?
Quand les verrons-nous tomber
Sous les coups de votre vengeance?

CHOEUR DES BERGERS.

L'aimable liberté règne dans ces beaux lieux;

Quels autres biens demandez-vous aux dieux?

TANIS ET ZÉLIDE. ACTE II, SCÈNE I. 355

CHOEUR DE BERGÈRES.

Doux bergers, si craints dans les alarmes,
Ne soyez soumis que par nos charmes.

UNE BERGÈRE.

Que ces fleurs nouvelles

Ornent nos pasteurs :

C'est aux belles

A couronner les vainqueurs.

LE CHOEUR DES BERGERES.
Doux bergers, si craints dans les alarmes,
Ne soyez soumis que par nos charmes.
(Danses.)

UNE BERGÈRE.

De Vénus oiseaux charmants,
Vous n'êtes pas si fidèles,

Des plus tendres tourterelles
Les transports sont moins touchants.
L'aigle impétueux et rapide

Porte au haut des cieux,
D'un vol moins intrépide,

Le brillant tonnerre des dieux.

LE CHOEUR DES BERGÈRES.

Doux bergers, si craints dans les alarmes,

Ne

soyez soumis

que par nos charmes.

LE PRÊTRE D'ISIS.

Venez, bergers, il en est temps:

Consacrez à nos dieux les nobles monuments

De la valeur et de la gloire.

LE CHEUR.

Triomphe! victoire!

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