페이지 이미지
PDF
ePub

SCENE III.

PHANOR, SUITE.

PHANOR.

O crime! ô projet infernal!

J'entrevois les horreurs que ce temple prépare :
C'est moi, c'est mon amour barbare

[blocks in formation]

Vengez-moi, vengez-vous : prévenez le supplice
Qui nous est à tous destiné.

Qu'attendez-vous de leur justice?

Ces monstres teints de sang n'ont jamais pardonné.
Quel appareil horrible à mes yeux se découvre!
Zélide dans les fers! un glaive sur l'autel!

(Zélide paraît, enchaînée dans le fond du temple; il continue.} Rassemblons nos amis; secondez mon courage;

Partagez ma honte et ma rage;

Suivez mon désespoir mortel.

(Ils sortent.)

SCÈNE IV.

OTOES, LES MAGES, ZELIDE.

ZÉLIDE.

ACHEVEZ, monstres inflexibles:

Frappez, ministre cruel;

Hâtez les vengeances du ciel

Par vos sacrilèges horribles.

Qu'est devenu Tanis? Ciel! qu'est-ce que je voi?

SCÈNE V.

OTOES, LES MAGES, ZELIDE, TANIS.

TANIS, accourant à l'autel.
ARRÊTEZ, arrêtez, ministres du carnage :
De ce temple sanglant j'apprends quelle est la loi.
La mort doit être mon partage,
Zélide a mon cœur et ma foi.

Un époux en ces lieux peut s'offrir en victime.
Respectez l'amour qui m'anime;
Que tous vos coups tombent sur moi.

ZÉLIDE.

O prodige d'amour! ô comble de l'effroi!
Tanis pour moi se sacrifie!

(A Tanis.)

Voici le seul moment de ma funeste vie

Où je puis désirer de n'être point à toi.

(Aux mages.)

Il n'est point mon époux : c'est en vain qu'il réclame Des droits si chers, un nom si doux.

TANIS.

Ah! ne trahissez pas mon espoir et ma flamme :
Que j'emporte au tombeau le bonheur d'être à vous!

ZÉLIDE et TANIS, ensemble.

Sauvez la moitié de moi-même;
Frappez, ne différez pas.
Pardonnez à ce que j'aime.
C'est à moi qu'on doit le trépas.

SCÈNE VI.

OTOES, LES ACTEURS PRÉCÉDENTS, PHANOR.

OTOÈS.

NOTRE indigne ennemi lui-même se déclare:
C'est lui qu'ont amené les dieux et les enfers.

TANIS.

Je suis ton ennemi, n'en doute point, barbare.

OTOÈS.

Qu'on le charge de fers;
Commençons par ce sacrifice.
Téméraire, tu périras;

Mais ton juste supplice

Ne la sauvera pas.

Prenez ce fer sacré. Dieux! quel affreux prodige!
Ce fer tombe en éclats... ces murs sont teints de sang!...
Ton dieu m'impose en vain par ce nouveau prestige:
Il reste encor des traits pour te percer le flanc.

ZÉLIDE.

Peuples, un dieu prend sa défense.

PHANOR, à sa suite, arrivant sur la scène.
Amis, suivez mes pas, et vengeons l'innocence.
OTOÈS, aux mages.

Soldats qui me servez, terrassez l'insolence.
Vous, gardez ces deux criminels;

Vous, marchez, combattez, et vengez les autels.

(Les combattants entrent dans le temple, qui se referme.)

SCÈNE VII.

TANIS, ZELIDE, GARDES.

TANIS.

O prodige inutile! ô douloureuses peines!

Phanor combat pour vous, et je suis dans les chaînes!
Tous les miens m'ont suivi, mais leurs secours sont lents:
Je n'ai pour vous que des vœux impuissants.
CHOEUR, derrière la scène.

Cédez, tombez, mourez, sacrilèges coupables:
Nos traits sont inévitables.
ZÉLIDE.

Entendez-vous les cris des combattants?
TANIS.

Quel son harmonieux se mêle au bruit des armes!
Quel mélange inoui de douceurs et d'alarmes!

(On entend une symphonie douce.)

CHOEUR, derrière la scène.
Des dieux équitables

Prennent soin de vos beaux jours;

Des dieux favorables

Protègent vos tendres amours.

TANIS.

Je reconnais la voix de nos dieux secourables:
Ces dieux de l'innocence arment pour vous leurs bras.

CHOEUR des combattants.

Tombez, tyrans; mourez, coupables;
Tombez dans la nuit du trépas.

Je frémis!

ZÉLIDE.

TANIS.

Non, ne craignez pas.

Si mes dieux ont parlé, j'espère en leur clémence;
J'en crois leurs bienfaits et mon cœur:

Ils ont conduit mes pas dans ce séjour d'horreur.
Ils font éclater leur puissance;
Ils étendent leur bras vengeur.

ZÉLIDE et TANIS.

Dieux bienfaisants, achevez votre ouvrage; Délivrez l'innocent, qui n'espère qu'en vous. Lancez vos traits, écrasez sous vos coups Le barbare qui vous outrage.

(Les gardes emmènent Zélide et Tanis.) ZÉLIDE.

On vous redoute encore, on nous sépare, hélas! La mort approche, on nous sépare.

TANIS.

Qu'ils tremblent à la voix du ciel qui se déclare. C'est à nous d'espérer jusqu'au sein du trépas.

FIN DU QUATRIÈME ACTE.

« 이전계속 »