TRAGÉDIE. (*) ACTE PREMIER. SCÈNE I LE GRAND-PRÊTRE, THEANDRE, LE GRAND-PRÊTRE. ALLEZ, ministres saints, annoncez à la terre Des pompes de la paix que ces murs soient parés. Quelle paix! dieux vengeurs!... Théandre, demeurez. Le sort va s'accomplir : la sagesse éternelle A béni de vos soins la piété fidèle. ' La victoire a suivi le char de ce héros; Et lorsque devant lui deux rois vaincus fléchissent, Alcméon dans Argos passe pour votre fils. (*) Om a indiqué par des astérisques les vers d'Éryphile que Voltaire a placés dans d'autres tragédies. THÉANDRE. Depuis qu'entre mes mains cet enfant fut remis, Aux yeux des immortels et devant leur splendeur, Que la reine autrefois a reçu des dieux même : Dans le cœur d'Alcméon gravez ces sentiments: Qui va redemander le sang de votre maître. La vengeance implacable et qui marche à pas lents Contre ces dieux vengeurs ne protège Eryphile. Quoi! ce jour qui semblait marqué par leurs bienfaits... Jamais jour ne sera plus terrible aux forfaits: THÉANDRE. Il n'est donc que trop vrai : ce prince infortuné, Il m'en souvient assez; un murmure confus, |