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A MONSEIGNEUR

BERNARD

DE FOIX

ET

DE LA VALLETTE,

Duc d'Espernon & de la Vallette, Pair & Colonel General de France, Gouverneur & Lieutenant General pour le Roy en fes Pays de Bourgogne & Breffe, Prince de Buch, Sire de l'Esparre, Comte d'Eftarac, de Foix, Monfort, Benauges & Plaffac; Marquis de la Vallette, Vicomte de Caftillon, Baron de Cadillac, Langon, Castelnau, Rions, & Podenfac, &c.

MONSEIGNEUR, Quand les obligations que

j'ai à Votre Alteße, ne vous donneroient pas un pouvoir abfolu fur tout ce qui dépend de moi, je ne laiẞerois pas de vous offrir le Recueil que j'ai fait des principales actions de feu Monfeigneur votre Pere: outre qu'elles vous font comme propres par droit de fucceffion, vous y avez eu telle part durant la vie, que ceux qui vous ont vu agir peuvent témoigner qu'il a fait peu de chofes de confideration, depuis que vous avez, été en age de le feconder, dont vous n'ayez partagé la gloire avec lui. Ceft auf, MONSEI GNEUR, ce qui m'a fait entreprendre ce travail avec plus de joye, afin que fans

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bleffer votre modeftie, je puiffe vous faire voir à vous même, une partie de votre Hif toire. Vous y reconnoifirez, les premiers progrès de votre Vertu, qui ne nous promettoit rien de figrand, que vous n'ayez très-avantageufement accompli. Vous y remarquerez ces principes de generofité & de prudence, qui vous avoient été infpirez, avec la vie, & qui s'étant accrus & fortifiez par l'âge, & par l'experience, vous ont fait voir fi femblable à Monfeigneur votre Pere, que nous le voyons com

me revivre en vous. Nous y remarquons, fur tout, cette fermeté inébranlable, qui

fit roidir contre les adverfitez, qui le maintint contre les attaques de la Fortune, & qui lui fit glorieufement furmonter tous les obftacles qui lui furent oppofez. Mais nous y admirons auffi la même prudence, qui vous ayant retiré, comme lui, de tous les perils où les malheurs du temps vous avoient engagé,

vous a donné moyen non feu

lement de vous affermir,

mais encore de pouffer beaucoup plus avant la haute fortune à laquelle il avoit donné de fi grands commencemens. Fouiffez-en longuement, MONSEIGNEUR, pour le bonheur de la France, à laquelle vous venez de

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