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LA CONVERSION

SOUS

L'ANCIENNE ET LA NOUVELLE ALLIANCES

« On ne naît pas chrétien, on le devient. »

VINET.

THÈSE

PRÉSENTÉE A LA FACULTÉ DE THÉOLOGIE DE L'UNIVERSITÉ DE GENÈVE

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III10198

La Faculte de Theologie, chargée par le règlement de l'Universite d'examiner la présente Thèse, en autorise l'impression, sans toutefois exprimer par là d'opinion sur les propositions qui y sont énoncées.

Genève, le 21 août 1900.

Le Doyen de la Faculté,

Dr ED. MONTET, prof.

INTRODUCTION

Le but du présent travail est double d'une part nous avons voulu faire une étude du phénomène de la conversion sous l'ancienne et sous la nouvelle alliances; d'autre part, et comme conclusion logique, nous avons établi une comparaison entre ces deux études.

Dès longtemps, nous étions désireux d'examiner si le phénomène de la conversion se rencontrait dans l'Ancien Testament, et dans le cas affirmatif, de voir en quoi il consistait, s'il était un fait accidentel ou normal, quel lien il pouvait avoir avec la conversion chrétienne. Quant à la nouvelle alliance, le sujet était trop important pour en faire ici une étude complète, aussi nous sommes-nous borné à en indiquer les grandes lignes, afin de pouvoir les mettre en regard de notre étude sur l'ancienne alliance. Autant que possible, nous nous en sommes tenu au Nouveau Testament, mais nous avons puisé également des documents à droite et à gauche, afin de mieux nous rendre compte de tel ou tel fait, et d'être plus complet pour plus de clarté et en manière d'illustration, nous avons signalé quelques résultats de notre enquête.

La comparaison des deux conversions nous a mis en face de la figure du Sauveur; en lui nous avons trouvé la cause et la raison suffisante de toutes les différences qui séparent les deux alliances et nous avons essayé d'esquisser son rôle, d'en montrer l'importance et la valeur unique pour le salut des hommes.

De là, la division très simple de notre travail : PREMIÈRE PARTIE La conversion sous l'ancienne alliance. DEUXIÈME PARTIE: La conversion sous la nouvelle alliance. Pour faciliter la

comparaison, la division des chapitres de ces deux parties est la même l'appel à la conversion, les exemples qui nous sont fournis par la Bible, l'exposé de la conversion. TROISIÈME PARTIE Comparaisons, conséquences, conclusion.

Ce n'est pas une étude dogmatique que nous avons voulu faire nous nous en sommes tenu, autant que possible, à la psychologie, persuadé que la psychologie religieuse, et en particulier celle de la conversion, sera de plus en plus d'un grand secours pour le ministère; le pasteur y trouvera certainement beaucoup d'enseignements utiles à la cure d'âme et à l'instruction.

En outre, notre époque est scientifique la religion, elle aussi, tombe sous le coup de la science et doit lui fournir des faits, faute de quoi elle deviendra une simple philosophie et sera reléguée à une place indigne d'elle. Il ne faut pas craindre l'incursion de la science dans le domaine religieux : nous tenons pour certain qu'une telle recherche fera jaillir le fait chrétien dans toute sa force et formera ainsi la meilleure apologie du christianisme; seulement il est nécessaire que ces recherches soient faites par des chrétiens et ne soient pas abandonnées aux seuls aliénistes et psychiatres 1. Quant à la foi, loin d'être froissée ou détruite par de telles analyses, elle ne pourra en ressortir que fortifiée et ayant mieux conscience d'elle-même, si toutefois elle est réelle.

Nous tenons à exprimer ici notre sincère et affectueuse reconnaissance à MM. les professeurs Ern. Martin et G. Frommel pour toute leur bonté envers nous. Nous ne saurions assez dire l'influence bienfaisante qu'ils ont exercée sur le développement de notre vie et de notre pensée religieuses.

1 Voir conférence de M. le professeur Flournoy Science et foi. Sainte-Croix, 1898.

PREMIÈRE PARTIE

La conversion sous l'ancienne alliance.

CHAPITRE PREMIER

L'appel à la conversion.

§ 1. Observations préliminaires.

L'Ancien Testament ne nous offre pas un bien grand nombre d'exemples de conversion, et de plus, les quelques cas qui nous sont présentés sont entourés d'obscurités qui ne permettent aucune certitude. Il nous faut donc, à défaut d'expériences concrètes, nous rabattre sur les appels à la conversion, qui eux sont nombreux, et chercher par là à nous faire une idée de ce que devait être une conversion sous l'ancienne alliance.

Seulement il ne nous est pas possible de tirer de l'Ancien Testament une idée unique, un type, si l'on peut parler ainsi. A ce point de vue plus qu'à tout autre, l'expérience personnelle de chacun influe sur sa prédication et détermine l'angle sous lequel elle se présente. En outre, il faut tenir compte de l'époque, de la place chronologique de chaque écrivain 1, car nous verrons que plus on avance, et plus l'idée de la conversion s'élève et se rapproche de ce que nous trouverons dans le christianisme, tout en en étant encore séparé par un abîme.

1 Dans ce but, nous nous sommes servi de la Bible de Reuss (Paris, 1876).

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