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Cenie l'appercevant fous un habit de livrée, dit à Martin de fe retirer, parce qu'elle veut éprouver Damon & le forcer à rompre le filence, en feignant de l'amour pour un autre; elle s'éloigne un peu & fait semblant de fe promener. DAMON, dans l'éloignement.

AIR: D'Isbé.

Ah, quelle est belle!
Puis-je approcher?

L'Amant fidele

Doit-il fe cacher?

Tendre & fincere,

Pourrais je, hélas !

Encor me taire ?

Non, non, volons fur fes

Ah, quelle eft belle!

Puis-je approcher, &c.

pas.

CENIE, indifféremment.

AIR: Ne m'entendez-vous pas.

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AIR: De s'engager, il n'eft que trop facile. J'ai plufieurs fois remarqué votre zele, Et je cherchais à vous entretenir.

DAMON.

Il n'en fera jamais de plus fidele ;
Dites un mot, je suis prêt d'obéir.
CENIE.

AIR: Aimons-nous belle Thémire.

Vous me ferez nécessaire.

DAMON.

Parlez, pour vous que puis-je faire ?
Je n'afpire qu'à vous plaire.

CENIE.

Je veux. . . . Hélas!

DAMON.

Pourquoi cet embarras ?

CENIE.

AIR: De mon Berger volage, j'entens le chalumeau.

Jufqu'ici fans allarmes,

Dans le fein de la paix;
De l'amour, de fes charmes

J'ai bravé tous les traits;

Mais d'une indifférence

Qui fit tous mes plaifirs,
L'amour, l'amour s'offenfe,
Et caufe mes foupirs

DAMON, inquiet.

AIR: Quoi, vous partez fans que rien vous arrête,

Quoi, vous aimez, voilà donc ce mystere. Cenie, ô Dieux !

Et cet Amant,

(A part.)

N'a point connu mes feux;

(A Cenie avec vivacité. )

Sans doute a fu vous plaire ?

L'amour fans doute a fu le rendre heureux ? Quoi, vous aimez! voilà donc ce mystere ? Cenie, ô Dieux! n'a point connu mes feux..

CENIE.

3

AIR: Sides Galans de la ville

L'aimable Dieu de Cythere.

N'a pas toujours un bandeau ;
Le choix qu'il a fù me faire
Me flatte autant qu'il est beau ;,
Mon Amant eft fon image,
Ce Dieu ma dit de l'aimer

Par fon plus parfait ouvrage,
Puis-je ne pas m'enflâmer?
L'aimable Dieu de Cythere, &c.

Damon ne peut retenir fon défefpoir, & avoue à Cenie la paffion qu'il voulait lui cacher. Celle-ci convient qu'elle a donné lieu à cette témérité, qu'elle ne lui pardonne qu'à condition qu'il ira dès ce moment déclarer fes fentimens à celui qu'elle aime.

DAMON.

AIR: Le Seigneur Turc a raifon
Non, non, c'eft trop m'outrager,
Ma rage eft extrême.

CENIE

Ou courez-vous ?

DAMON..

Me vanger.

CENIE..

Quoi du feul objet que j'aime.?

DAMON.

Il va tomber fous, mes. coups..

CENIE.

Eh bien, cruel, vangez vous,
Vangez-vous... fur vous même.

Damon transporté de joie, se jette aux genoux de Cenie. Le théâtre change, il représente une illumination de toutes fortes de couleurs; le Spectacle finit par un Divertiffement. Ce dernier acte eft la Parodie de celui des Amours de Catule & de Délie.

Cette Parodie eut dix repréfentations; elle eft de M. Gondaut, qui s'était déjà fait connaître avantageufement par les Bergers de qualité. Des occupations plus férieufes l'ont empêché de continuer cette carriere; il eft maintenant Secrétaire du Tribunal des Maréchaux de France.

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