페이지 이미지
PDF
ePub

de trouver Pfiché immortelle, & adorée par l'Amour. Il la réclame envain : Î'Amour lui dit que Pfiché ne l'aime pas, & qu'à fa place il lui donne la Folie. Ce marché eft accepté, & la Folie prend Arlequin pour fon Amant dans l'efpoir que fes fingeries foutiendront fon empire.

Le fujet de cette Piece parut très-ingénieusement imaginé, & très-bien exécutée tant de la part de l'Auteur que de celle des Acteurs. C'eft la premiere que M. Mailhol ait donnée au Théâtre Italien, elle y fut très bien reçue, & eut dix-neuf représentations très - fuivies.

[ocr errors]

BASTIEN ET BASTIENNE.

Parodie du Devin de Village, 4 Août

1753.

BASTIE ASTIENNE ouvre la fcène par un monologue, dans lequel elle fe plaint de l'infidélité de Baftien, par qui elle fe croit entiérement abandonnée. Elle apperçoit Colas qui defcend d'une coline en chantant & s'accompagnant de fa cornemuse ; comme elle croit ce Colas un grand Magicien, elle l'aborde pour le confulter fur fes amours avec Bastien, & au lieu d'argent dont elle manque, elle lui offre des boucles d'or fin pour le déterminer à la fervir; Colas la tient quitte pour un baifer, qu'elle lui refufe en dilant que tous fes baifers font à Baftien, qu'elle les garde pour leur mariage. Colas raffure Baftienne à moitié, en lui difant que Baftien continue de l'aimer, mais que cependant il eft infidele; Baftienne répond qu'elle ne veut point de partage. Colas lui apprend que Baftien qui eft coquet, n'a pu s'empêcher de rendre fes hommages à la Dame du lieu, qui lui fait des pré

fens confidérables; il confeille en mêmetems à Baftienne d'affecter auprès de lui de la gaité & de la légéreté pour le rendre conftant. Baftienne promet de fuivre la leçon du Magicien ; Bastienne eft bien malheureufe, elle a refufé un Financier, un petit Colet qui voulait la faire fa Gouvernante, pour n'écouter que Baftien qu'elle adore; elle prend la réfolution de paraître coquette, & de faire femblant de fuir fon Amant; elle quitte enfuite Colas en lui faifant d'humbles remercimens de fes bons confeils. Colas, resté seul, rit de la fimplicité & de l'ingénuité de Baftienne, qui ne reffemble pas à tant de filles de Paris qui en revendent à leur mere. Baftien s'échappe des bras de la Dame du Château, & vient trouver Colas pour favoir des nouvelles de fa Baftienne. Colas lui affure qu'elle a fait un nouvel Amant qui eft gentil au poffible. Baftien en eft défefpéré, & confulte Colas fur la maniere dont il s'y prendra pour r'avoir fa belle; Colas tire de fa beface un livre de la Bibliothèque bleue, & fait en lifant, plufieurs contorfions, qui font enfuir Baftien: il revient un peu après, & Colaslui confeille myftérieufement de prendre un air ga

lant,

lánt, & de n'être pas un ignorant dans le tête à tête avec Baftienne, finon il lui déclare qu'il la perdra pour jamais. Baftien eft bien inquiet de la maniere dont il s'y prendra; la timidité le faifit en appercevant Baftienne; il se détermine cependant à lui parler, ce qu'il fait d'un air très-niais; Baftienne lui répond fur le même ton'; l'amour réciproque qu'ils reffentent les échauffe infenfiblement.

BASTIENNE.

AIR: Des niais de Sologne.

[blocks in formation]

Non Baftien, je n'vous aime plus.

BASTIEN.

A la bonne heure,

Tu veux que je meure;
Eh bien, je vais...

Du hamiau fortir pour jamais.

BASTIENNE,

L'ingrat me quitte.

BASTIEN.

Oui, tout de fuite;

Tome VI.

F

Voudrais-tu donc.

Que j'aillions comm'ça sans façon,
Etre de ton joli Monfieur,
Le Serviteur ?

BASTIENNE.

Baftien, Baftien.

BASTIEN..

Vous m'appellais.

BASTIENNE.

Vous vous trompais;
Quand j'te plaifais,
Dam', tu m'plaifais.

BASTIEN.

La belle merveille!
Quand tu m'aimais,

Moi j't'aimais.

(Ensemble.)

Tu me fuis; va, je te rends la parcille;

Deviens volage,

Je me dégage

D'un autre amour,

J'prétendons tâter à mon tour ;

Noaviau ménage

N'est qu'avantage,

1

« 이전계속 »