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Et chacun m'dit,

Que ça réveille l'appétit.

BASTIEN.

Quoique l'on prife,

BASTIENNE.

Quoique l'on dife,

BASTIEN.

Ces grand'Maîtreffes,

BASTIENNE

Des grand'Maîtreffes,

BASTIEN.

Si tu voulais,

BASTIENNE.

Si tu voulais

(Enfemble.)

Rencuer nos amours,

Je te pourrais

BASTIEN.

Toujours aimer.

BASTIENNE.

Aimer toujours.

BASTIEN.

Rends-moi ton cœur;

Fais mon bonheur ;

Viens dans mes bras.

BASTIENNE.

Hélas!

Qu'il eft charmant

De faire un heureux dénouement !

Va, je m'rengage,

Et fans partage,

Tian, v'la ma foi.

(Enfemble.)

BASTIEN.

Ton cher Baftien est tout à toi.

BASTIENNE.

Ta chere Baftienne est toute à toi.

Plus de langage,

De verbiage;

A nos dépens

Ne faifons pas rire les gens.

Colas revient voir Baftien avec Baftienne, & un chœur de Payfans & de Payfannes chante leurs amours.

Madame Favart a eu part à cette piece qui eft de M. Harni, que d'autres fuccès ont depuis fait connaître avantageufement; celui de la parodie

dont nous venons de donner l'extrait, eft un des plus complets qu'on ait vus au théâtre Italien. Elle eut 30 repréfentations avant le voyage de Fontainebleau, & autant après le retour. C'est dans l'habillement fimple de ce rôle, que l'on a gravé le portrait & immortalifé les graces naïves de cette aimable Actrice.

Gratis.

Le 18 Septembre 1753, les Comédiens donnerent gratis, en réjouissance de la naiffance de Monfeigneur le Duc d'Aquitaine, les Brouilleries nocturnes, Comédie Italienne, en deux actes, & le retour d'Arlequin, qui fut fuivi des Masques de Bezons, Pantomime, & du Ballet des Savoyards.

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LE théâtre représente l'Attelier où

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Brioché faisait fes Marionnettes ; on en voit plufieurs paquets de toute efpece attachés en différens endroits. Sur une table au milieu de l'Attelier, eft une petite Marionnette debout, attachée fur un chevalet de Sculpteur. Brioché ouvre la scène par un monologue, dans. lequel il déplore fes malheurs; il a commencé par être pris en Suiffe pour un

forcier

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cumappe võile.

T1 J. X

vient enfuite amoureux d'un objet infenfible, d'une Marionnette qu'il voudrait bien animer, mais la chofe eft impoffible. Dans le moment que Brioché s'approche de cette Marionnette pour la faire mouvoir, on entend une fymphonie qui eft alternativement vive & tendre; le théâtre devient plus éclairé. D'où vient cet éclat nouveau, s'écrie Brioché? & croyant s'apperce

voir que la Marionnette s'anime; il s'imagine être dans l'erreur d'un songe, ou que l'amour lui a troublé la cervelle. Effectivement la Marionnette lui parle, & lui répond. Brioché en eft tranfporté; il déclare fes feux à la Marionnette, qui fent autant de trouble & autant de joie que

lui.

BRIOCHÉ.

AIR: A notre bonheur l'Amour préfide.
Pour moi l'amour fut un badinage
Je ne cherchais que l'amusement;
Je regardais comme un esclavage,
Et la conftance & le fentiment.
A mille objets je rendais les armes;
Mais jaloux des charmes

De ma liberté,

Sans m'embarraffer d'être perfide,
Je n'avais pour guide

Que la volupté.

Pour m'enchanter il fallait tes charmes,
Tu fis naître mes premiers foupirs;
L'Amour vengé vient fécher mes larmes,
Et t'anime enfin pour mes plaifirs.

A toi, pour jamais mon cœur s'engage à

A l'amour volage,

Je rends fon bandeau ;

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