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Allons, Meffieurs, retirez-vous,

Elle a plus de bons fens que nous. Bis.

Il fort, & Thérefe le fuit après avoir chanté encore un Monologue en l'honneur de l'Amour.

Le théâtre repréfente un falon qui. fert d'entrée à l'appartement de Bras de-fer. Olibrius s'y préfente, un Laquais lui en refufe la porte, un autre Laquais annonce ainfi fon arrivée :

AIR: Or écoutez, honorable assistance. Monfeigneur vient, que tout tremble & frémiffe,

Il ne paraît que la canne à la main ; Et lorfqu'il fort, fon plus doux exercice, Eft de roffer ceux qu'il trouve en chemin, &c.

Olibrius eft avec raifon fcandalifé de la maniere dont cet infolent Valet annonce fon pere. Les portes du falon s'ouvrent & l'on voit un riche appartement d'où fort Bras-de fer. Olibrius le prie de fauver fon frere auquel il apprend qu'il lui a cédé fa Maîtreffe, qui lui répond par ce couplet critique;

AIR: Dans le fond d'une écurie.

Sur ce grand trait de noblesse,
Réfléchiffons un moment ;

L'un en cédant fa Maîtreffe,

Se montre un mauvais Amant
Et l'autre mauvais ami,

S'il reçoit la politesse ;

Faible Amant, mauvais ami,
A vous rien ne m'intéresse;
Faible Amant, mauvais ami,
Ne font Héros qu'à demi.

Cependant il confent à la demande que lui fait fon fils, mais à condition qu'il ira fe rendre en prifon à la place de fon frere. Olibrius y confent; cependant Bras-de-fer lui ordonne avant d'exécuter fa généreuse réfolution, d'être témoin des plaifirs qui font réfervés aux gens de qualité. Des Danseuses & des Chanteufes de l'Opéra paraiffent, l'entourent & font briller à l'envi leurs talens divers ; mais envain elles effayent de le tenter, il s'échappe, fort brufquement & le second acte finit de même.

Le théâtre représente l'extérieur de la prifon, & le guichet. Babet vient pour exécuter le projet qu'elle a formé au fecond acte. Olibrius arrive dans le même deffein. Il s'avance vers la porte de la prifon. Plufieurs Geoliers, danfant avec des trouffeaux de clefs à la main, lui en ferment le paffage. Olibrius

met l'épée à la main, les chaffe, ils fe fauvent dans la prifon où il les fuit & entre avec eux. Babet à la fin laffe de courir après un ingrat, renonce tout d'un coup à fes projets, ainfi qu'à fon amour & fort d'un autre côté.

Le théâtre repréfente le préau de la prifon, on voit au fond des grivois & des grivoifes autour de plufieurs tables buvant & chantant la chanfonnette; d'un autre côté Jolicoeur déplore fon trifte fort, mais Olibrius paraît, l'embraffe, le confole, lui apprend qu'il vient brifer fes fers & à quelle condition il a obtenu fa liberté; Jolicœur qui n'est pas moins généreux, la refufe à ce prix ; mais il fe rend bientôt lorfque fon frere lui dit qu'il eft attendu par Thérefe. Il promet cependant de revenir bientôt & de s'arranger de maniere qu'ils pourront la voir chacun à leur tour; il fort d'abord pour prendre le fien.

OLIBRIUS.

AIR: Je vais revoir ma charmante
Maitreffe.

Il va revoir fa charmante Maîtreffe ;
J'ai tout cédé, tréfor, tendreffe,
Ce trait doit paraître un peu forts

Par l'excès d'un plus rare effort,

Je cede encor, honneur, nobleffe ;
Eft-ce grandeur, eft-ce faiblesse
Je pourrais bien avoir tort.

Bis.

Le théâtre change encore & repréfente un paysage agréable; on voit Jolicœur & Therefe qui reproche à cet Amantle peu d'empreffement & de joye qu'il montre en la revoyant ; mais il lui apprend la caufe de la trifteffe qui empoisonne fon bonheur.

JOLICŒUR.

AIR: Tout roule aujourd'hui dans le monde.
Mon frere de trop bonne grace,

De ma prison m'a fait sortir;
Il y veut refter à ma place,
Je ne dois pas y confentir;
Mon cœur brûlait d'impatience
De vous dire un petit bon jour,
Je vous ai fait ma révérence,
Et je vous quitte fans retour.

THERESE.

AIR: Ne penfez pas Pierrot bon drille.

Ton frere, pour brifer ta chaîne,

A fait tantôt grand bachanal;

Ce n'était pas beaucoup la peine,
Pour en profiter auffi mal.

On entend un bruit de Tambours Thérefe eft effrayée, elle s'évanouit, mais elle revient à elle en entendant un fifre qui joue un air agréable; il annonce Bras-de-fer qui defcend de fa chaise de Pofte & apprend aux Amans qu'il vient d'obtenir de la Cour la grace de Jolicoeur & l'agrément d'une compagnie de Dragons, qu'Olibrius & Jolicœur commanderont tous deux alternativement par femeftre.

BRAS-DE-F ER.

AIR: Temple que je bátis en l'air.
Vous pouvez tous deux vous unir.

JOLICŒUR.

Non, je cours délivrer mon frere.

BRAS-DE-FER.

I

Tous vos foucis doivent finir,

Mon crédit l'a tiré d'affaire,

Pour jamais je vous réunis tous.

THERES E.

Enfin j'aurai donc un époux.

Les Dragons arrivent & célébrent

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