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Elle apperçoit les lettres de Fleurs fuf-
pendues dans les airs par
des Zéphirs.

AIR: Je ne fais pas écrire.
Ciel! croirai-je ce que je voi?
Zéphire a-t-il tracé pour moi
Ce que je viens de lire ?
S'il eft épris de mes appas,
Pourquoi ne me le dit-il pas,
Plutôt que de l'écrire ?

AIR: Sous un Ormeau.

En fommeillant,

L'amour m'offrait un fort brillant

Aurai-je en veillant,

Le bonheur dont j'ai joui

ZÉPHIR.

Oui.

FLEURETTE.

Je n'entends qu'une voix,

Je ne vois

Rien ici.

ZÉPHIR.

Me voici.

FLEURETTE

C'eft affez

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FLEURETTE

VAUDEVILLE de Fanfale.

AIR: Lorsque l'on file le plaifir.. A ne vouloir jamais paraître, Quel motif peut vous engager? Dires-moi donc quel est votre être N'êtes-vous qu'un fouffle léger à

ZÉPHIR.

Ce délai n'eft pas inutile;

Il faut aller tout doucement,
Lorsque l'on file,

Lorsque l'on file un dénouement.

Il lui apprend que s'il paraiffait à fa vue elle perdrait fur le champ fa beauré. Fleurette eft d'abord incertaine fur un fi grand facrifice, mais elle demande à fon Amant s'il ne ceffera point de l'aimer; il l'affure que rien ne peut le rendre inconftant. Ĉette promeffe la détermine; elle preffe Zéphir de fe montrer, quelque chofe qu'il puiffe lui en coûter. Il jette la Fleur qui le rendait invifible, Fleurette eft enchantée de le voir, & fa joie augmente encore lorfqu'il lui apprend qu'elle a confervé toute fa beauté & la rufe que fa délicateffe lui a fait employer pour s'affurer de fon amour. Les plaifirs qui volent fur les pas de Zéphir rendent hommage à leur nouvelle Maîtreffe, & la Parodie finit par un Vaudeville dont voici quelques cou plets;

VAUDEVILLE.

C'eft dans ce champêtre féjour,

Que les feux font durables;

Les cœurs y font du Dieu d'Amour,

Les Temples véritables;

La ville aujourd'hui ne produit

Que quelques amourettes,

Qu'un jour fait éclore & détruit,

Comme les fleurettes.

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L'amour délicat est toujours
Fidele à la nature ;

Dans le maintien, dans les atours,
Trop d'art lui fait injure;
Des Parterres les plus brillans,
Souvent il fait retraite,

Pour aller cueillir dans les champs,
La fimple fleurette.

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Par un jargon vif & galant,

Nos Amans nous abufent;

D'amufer ils ont le talent,

Mais toujours ils amufent; Ce font d'agréables trompeurs, Au métier d'amourette,

Qui favent, pour cueillir des fleurs, Semer la fleurette.

Cette Parodie qui a réuffi & qui l'a mérité, fut d'abord fait en fociété par Meffieurs Panard, Favard & Laugeon, la fuppreffion des Parodies empêcha les Comédiens Italiens de la donner en ce tems-là; mais une copie de cet ouvrage étant tombée entre les mains d'un nommé Villeneuve, Comédien de Province,

il

y retrancha un grand nombre de couplets, en ajouta d'autres & en fit faire la Mufique par le Sieur Grenier, depuis Violencel dans l'Orchestre de la Comédie Italienne; Villeneuve la fit auffi imprimer fous fon nom, en y joignant feulement un L. fuivi de trois étoiles, & fe contentant de marquer avec des aftérifques les couplets qui n'étaient pas de lui. Lorfque les Parodies furent rendues au Théâtre Italien, Meffieurs Favart & Panard, du confentement de Monfieur Laugeon, y firent les changemens que le tems exigeait, & après en avoir retranché tous les couplets de Villeneuve, ils la donnerent au Public telle qu'on la vit alors & conformement à l'extrait que nous venons d'en don

mer.

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