Elle apperçoit les lettres de Fleurs fuf- AIR: Je ne fais pas écrire. AIR: Sous un Ormeau. En fommeillant, L'amour m'offrait un fort brillant Aurai-je en veillant, Le bonheur dont j'ai joui ZÉPHIR. Oui. FLEURETTE. Je n'entends qu'une voix, Je ne vois Rien ici. ZÉPHIR. Me voici. FLEURETTE C'eft affez FLEURETTE VAUDEVILLE de Fanfale. AIR: Lorsque l'on file le plaifir.. A ne vouloir jamais paraître, Quel motif peut vous engager? Dires-moi donc quel est votre être N'êtes-vous qu'un fouffle léger à ZÉPHIR. Ce délai n'eft pas inutile; Il faut aller tout doucement, Lorsque l'on file un dénouement. Il lui apprend que s'il paraiffait à fa vue elle perdrait fur le champ fa beauré. Fleurette eft d'abord incertaine fur un fi grand facrifice, mais elle demande à fon Amant s'il ne ceffera point de l'aimer; il l'affure que rien ne peut le rendre inconftant. Ĉette promeffe la détermine; elle preffe Zéphir de fe montrer, quelque chofe qu'il puiffe lui en coûter. Il jette la Fleur qui le rendait invifible, Fleurette eft enchantée de le voir, & fa joie augmente encore lorfqu'il lui apprend qu'elle a confervé toute fa beauté & la rufe que fa délicateffe lui a fait employer pour s'affurer de fon amour. Les plaifirs qui volent fur les pas de Zéphir rendent hommage à leur nouvelle Maîtreffe, & la Parodie finit par un Vaudeville dont voici quelques cou plets; VAUDEVILLE. C'eft dans ce champêtre féjour, Que les feux font durables; Les cœurs y font du Dieu d'Amour, Les Temples véritables; La ville aujourd'hui ne produit Que quelques amourettes, Qu'un jour fait éclore & détruit, Comme les fleurettes. ㄨˋ L'amour délicat est toujours Dans le maintien, dans les atours, Pour aller cueillir dans les champs, Par un jargon vif & galant, Nos Amans nous abufent; D'amufer ils ont le talent, Mais toujours ils amufent; Ce font d'agréables trompeurs, Au métier d'amourette, Qui favent, pour cueillir des fleurs, Semer la fleurette. Cette Parodie qui a réuffi & qui l'a mérité, fut d'abord fait en fociété par Meffieurs Panard, Favard & Laugeon, la fuppreffion des Parodies empêcha les Comédiens Italiens de la donner en ce tems-là; mais une copie de cet ouvrage étant tombée entre les mains d'un nommé Villeneuve, Comédien de Province, il y retrancha un grand nombre de couplets, en ajouta d'autres & en fit faire la Mufique par le Sieur Grenier, depuis Violencel dans l'Orchestre de la Comédie Italienne; Villeneuve la fit auffi imprimer fous fon nom, en y joignant feulement un L. fuivi de trois étoiles, & fe contentant de marquer avec des aftérifques les couplets qui n'étaient pas de lui. Lorfque les Parodies furent rendues au Théâtre Italien, Meffieurs Favart & Panard, du confentement de Monfieur Laugeon, y firent les changemens que le tems exigeait, & après en avoir retranché tous les couplets de Villeneuve, ils la donnerent au Public telle qu'on la vit alors & conformement à l'extrait que nous venons d'en don mer. |