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ALCANDRE.

Je ne me trompe pas, nous lui résisterons §.

J'ai trouvé ... victoire! victoire!

CYRRIS.

Sont-ce encore des loix ?

ALCANDRE.

Non certes.

ACARIS.

Ecoutons.

ALCANDRE, lit.

Nicaftor, grand Prêtre d'Apollon à Lycurgue.

Les Députés des Lacédémone recevront de notre part une réponse telle que tu me l'as demandée, je te fervirai avec plaifir, moins en Miniftre des Dieux qu'en Philofophe je fais comme toi qu'un menfonge utile eft un bienfait.

NERIN E.

Bon, voilà pour Lycurgue un furieux obfta. cle.

ALCANDRE.

Au Peuple allons. montrer ces bifarres écrits, Allons, par ce billet, éclairer les efprits

Suc

Sur la fauffeté de l'Oracle.

ARLEQUIN.

Ua moment, un moment.

ALCANDRE.

Il veut nous arrêter.

(les Acteurs rient.)

ARLEQUI N.

Vous ne devez point emporter Ces Papiers importans. Vous m'avez rendu

traître,

Voudriez-vous me trahir le premier? (les Acteurs éclatent de rire & fortent.)

ARLEQUIN.

Ah! Je vais me punir d'avoir pû me fier
Aux promeffes d'un Petit- Maître.

Arlequin eft forcé d'avouer à Lycurgue tout ce qui s'eft pffé; Lycurque en eft indigné; Arlequin eft au defefpoir & veut s'empoifonner; Lycurgue l'en empéche, & lai pdonne par un effort de veru. Cependant les députés coure toure la v.lle, & divulguent 1 Loix de Lycur gue. Le peuple fleux met le feu parTome VI

H

tout; ils brûlent la plupart des Palais des Sénateurs, & entrent chez Lycurgue pour y porter la flamme & le fer alors Lycurgue fe préfente

& dit :

Venez, cruels, venez confommer votre crime; Puniffez votre bienfaiteur.

Délivrez mes

yeux de l'horreur

De vous voir ingrats & perfides;

De voir des Citoyens aveuglés par l'erreur; Contre eux-mêmes tourner leurs armes parricides.

Frappez vous fufpendez vos coups! Manqueriez-vous ici de force ou de courage? Parlez; fur moi ma main achevant votre ouvrage,

Juftifiera votre courroux.

Vous vous taifez. . . votre filence
Eft-il l'effet d'un retour généreux ?

J'ofe le croire, & mon expérience

Me découvrait en vous des cœurs nés ver

tueux.

Oui, vous avez devant les
yeux
L'écla immortel de la gloire,
Dont fe courirent vos Ayeux,
Et vous craignez que vos Neveux
Ne flétriffent votre mémoire.

Gardez ces fentimens, ils vous rendront heu

reux;

Sur vos devoirs ils fauront vous inftruire;

Ils vous apprendront que mon cœur
N'a demandé, ne cherche & ne defire
Que d'établir fur vous l'empire

De la raifon & de l'honneur.

Tel eft mon but, que vous nommez coupable, Je veux former par mes projets divers, Une Nation indomptable,

Le modele de l'Univers.

Mais vous croyez que mes Loix trop aufteres, Doivent vous rendre malheureux ;

Me puniffent vos Rois, me confondent les Dieux,

Si je veux être Auteur de vos miferes! On me veira toujours blâmer & réproaver Ce qui pourra vous nuire & vous contraindre, Mon cœur plus d'une fois a fu vous le prou

ver,

Vous pensez, dites-vous, que mes Loix font à craindre;

Mais avant que de vous en plaindre,

Vous devriez les éprouver.

C'est un point que je vous propose,

Ou plûtot que je dois exiger aujourd'hui.
Je vais jufqu'à Pherès confulter un ami;
De vos cœurs permettez que Lycurgue dispose.
Il faut ine promettre en ce jour,

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D'exécuter mes Loix jusques à mon retour.
Lacédémoniens, vos âmes s'attendriffent,
A mes avis vos regards applaudissent ;
C'en eft fait, vous êtes vaincus,
Et vos remords vous rendent vos vertus.

(s'approchant de l'Autel.)

Amis, votre ferment fur l'Autel du filence,
Doit confacrer votre perfévérance;
J'ai celui du Sénat & celui de vos Rois.
Un LACÉDÉMONIEN.

Dui, nous jurons d'obéir à tes Loix,
Tant que durera ton absence.

LYCURGUE.

O Dieux! vous comblez donc enfin mon espé

rance;

Amis, venez des feux arrêter les progrès, Tandis qu'avec tranfport je vole vers Pherès.

Lycurgue & les Lacédémoniens fortent précipitamment. Acaris, Cyrris, Alcandre & Nerine reftent fur

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