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Qu'on me blâme

Tant que l'on voudra;

Mais chacun faura

Mon amourcufe flamme.

Par la gêne
Pourquoi s'affliger?
Raconter fa peine,
C'eft la foulager.

Tandis qu'elle est en train, de jaser elle apprend à Fatime qu'elle aime Tacmas. Fatime d'abord fe trouble, mais elle fe raffure lorfque Atalide avoue qu'elle n'aime qu'un ingrat; Tamas reparaît, reconnaît Fatime, qui lui avoue que fa jaloufie lui a infpiré cette ruse.

TACMA S.

AIR: Le Démon malicieux & fint. Jouissez du destin le plus doux, Mon amour n'eft content qu'avec vous.

FATIME.

Ah! bientôt l'amour content fommeille,
Il eft bercé dans les bras des plaifirs,
Il n'eft rien alors qui le réveille,

Que l'inconftance & de nouveaux defirs.

Tacmas raffure l'inquiete Fatime; qui lui dit :

AIR: La liberté d'elle même eft charmante. Mille Beautés comme des fleurs nouvelles, Dans ce Jardin à vos yeux vont s'offrir.

TACMA S.

Que craignez-vous ?

FATIME.

L'amour porte des aîles,
N'imitez pas le volage Zéphir,
Le plaifir,

L'inconftance légere,

Vont voltiger fur ce joli Parterre ;
Gardez-vous bien d'y rien cueillir.

La Fête des Fleurs commence. La Ferme s'ouvre, on voit un Parterre orné de fleurs de différentes efpeces diftribuées par touffes.

Un Petit Jardinier s'approche, en danfant, d'un buiffon de rofes pour en cueillir, il en fort un ferpent qui le pourfuit jufques fur un arbre; les Boftangis affomment le ferpent, & se réjouiffent.

Un Odalisque chante les couplets fuivans.

On court fouvent trop de danger
A s'engager;

Au plaifir le penchant nous mene;
Mais il ne faut que l'effleurer;
Sans s'y livrer;

Il est trop voifin de la peine;
Craignez, craignez, jeunes cœurs,
Le Serpent caché fous les fleurs.

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L'amour a des attraits flatteurs,
Mais féducteurs,

Et l'on a peine à s'en défendre.
Quand le Fripon vient d'un air doux,

A nos genoux,

C'eft afin de nous mieux furprendre ;
Craignez, craignez, jeunes cœurs,
Le Serpent caché fous les fleurs.

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Du Printems refpirer les charmes ;

Mais un jour j'entendis des cris,

Et d'un taillis,

Je la vis fortir toute en larmes ;
Craignez, craignez, &c.

Iris trouve un enfant un jour,

C'était l'Amour;

Elle en prend foin fans le connaître,
C'eft un piege qu'amour lui tend,
Tout en pleurant ;

Sous fes doigts il riait, le traître,
Craignez, craignez, &c.

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L'imprudente Is, qui le croit
Tranfi de froid,

Dans fon fein l'échauffe & l'anime;

L'ingrat qui fe voit careffer,

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Les Boftangis veulent cueillir des fleurs, un orage s'éleve & ravage le Jardin.

Les Boftangis tâchent de réparer le dommage, ils arrofent le Jardin; on voit naître une plante qui produit fucceffivement des feuilles, des boutons, des fleurs, & enfin l'amour. Entrée de l'Amour qui ranime les fleurs; elles fortent des buiffons perfonnifiées; de jeunes Odalifques qui les repréfentent,

ont chacun à la main la fleur qu'elle caractérise; l'Amour forme un bouquet & le préfente à Tacmas, ce Prince le reçoit & le donne à fa Favorite.

Dès que Tacmas a déclaré fon choix, les Boftangis fe joignent aux Odalifques pour le célébrer.

LES AMOURS CHAMPÊTRES.

Parodie de l'acte des Sauvages, 2 Septembre 1751. (1)

PHILINTE, HILINTE, Berger de ce Canton, fe plaint à Lisette fa Compagne, que fa chere Hélene reçoit les vœux d'un gros Fermier de Village & d'un PetitMaître de Paris; il craint d'autant plus leur rivalité, qu'ils font plus opulents que lui. Lifette cherche en vain à le raffurer, en lui difant qu'ils ne favent pas aimer de même.

(1) Le théâtre repréfente un Paysage agréa ble, d'un côté eft un Coteau chargé d'arbres, de l'autre eft une Prairie entrecoupée de ruiffeaux.

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