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AIR: De tous les Capucins du monde.
L'un eft un gros Amant ruftique,
Dont l'amour brulquement s'explique,
Et l'autre un Freluquet galant,
Que le feul goût des plaifirs touche,
Et qui femble plaindre, en parlant,
La fatigue d'ouvrir la bouche.

PHILIN TE.

Quand aux champs dès le matin,
Le foin du troupeau l'appelle,
Le Ciel devient plus ferein,
Le jour fe leve avec elle;
Pour mourir fur fon fein,
On voit les fleurs éclore;
De l'éclat de fon tein,
La Rofe fe colore.

Le Roffignol va chantant,
Joyeux de la voir fi belle ;
Le Papillon voltigeant,

La prend pour la fleur nouvelle ;
Les amoureux Zéphirs,

Naiffent de fon haleine,

Et mes ardens foupirs,

La fuivent dans la plaine.

Malgré fa timidité,

Qui la rend plus belle encore,
D'une tendre volupté

Dans les yeux j'ai vu l'aurore,
Et fa bouche exprimer,
Par un charmant fourire,
Le doux plaifir d'aimer,
Qu'elle craint & defire.

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Lifette congédie ce tendre Amant ; lorfqu'elle voit paraître fon Rival Petit-Maître; il arrive, un miroir de poche à la main, & fe rajuftant les cheveux, il fe plaint de trouver Hélene trop fauvage, mais d'un ton qui fait connaître qu'il fe flatte de l'apprivoifer bientôt. Tout ce qu'il dit eft dans le ton convenable du perfifflage, & il fort après avoir fait la peinture du bonheur dans le couplet fuivant :

AIR: M. le Prevôt des Marchands.

Voici l'image du bonheur;

Quand un Champagne plein d'ardeur,
Rit & pétille dans mon verre,

C'est un inftant qu'il faut faifir,
Où bientôt fa mouffe légere
Difparaît avec le plaifir.

Richard le Fermier arrive, en parlant de fon amour pour Hélene, d'un ton bien différent.

Jarni, c'est un'rage,

D'jour en jour on m'en voit chemer;
J'navons pu de courage

Que pour aimer;

A mon labourage,

Morguenne, au lieu de me livrer,

Mon plus grand ouvrage,

C'eft de foupirer.

Richard n'a nulle inquiétude fur fes Rivaux, & n'accufe Hélene que d'indifférence; il ajoute que c'eft dommage qu'à fon âge elle laiffe fon petit cœur en friche.

AIR: M. le Prevôt des Marchands:
De la femme l'homme eft l'appui ;
Morgué, qu'eft-c' qu'al' ferait fans lui,
J'en parlons à bonnes enfeignes ;
Aux veignes faut des échalas;
Les femelles, comme les veignes,
Sans fouquian ne profitent pas,

Lifette pour le tirer un peu de fa fécurité, lui apprend qu'Hélene lui préfere Damon, & Richard en colere fort, en difant qu'il va faire fonner le Toccin. Philinte revient, & Lifette le laiffe avec Hélene qui paraît; il la preffe avec tendreffe, elle fe défend faiblement & femble moins craindre l'Amant que l'amour.

PHILINT E.

AIR: Mais à quoi bon Fatime, &c.
des Indes Danfantes.

Ecoute la Fauvette,

Par fes chants s'animer;

Elle te dit, Brunette,

C'est un plaifir d'aimer.

HELENE.

La Colombe qui foupire,

Semble me dire,

Par fon gémiffement,

L'amour est un tourment.

PHILINTE

AIR: A mon cœur dans ce féjour.

Vois à l'ombre de ce tremble,

Voler enfemble

Deux Papillons ;

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Ils formaient deux tourbillons,
L'amour en un feul les raffemble.

A nos cœurs, dans ce féjour,
Tout peint l'amour,
Tout n'eft qu'amour.

HELEN E.

AIR: Vous voulez me faire chanter.
Je vis des Oiseaux amoureux,
Un jour fous ce feuillage,
J'étais attentive à leurs jeux,

A leur doux badinage;

Mais le premier qui s'envola,
Fut le mâle infidele,

J'entends, depuis ce moment-là,
Se plaindre la femelle.

Hélene dit à Philinte, que c'est malgré elle qu'elle l'afflige; mais elle lui ordonne de ne la plus voir. Philinte fe foumet à cet ordre, tout rigoureux qu'il eft, & chante du ton le plus tendre, ce couplet fi charmant & fi connu: Quand vous entendrez le doux Zéphir &c. Refté feul il fe plaint de la rigueur de fon fort, & voyant arriver les deux Rivaux, il fe cache derriere quelques rofeaux.

Richard & Damon fe difputent à qui

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