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avec beaucoup d'intelligence & d'exactitude la Mufique du fameux Pergoleze, & par ce moyen il fçut réconcilier cette excellente Mufique avec ceux qui par attachement pour l'ancienne, ou par humeur contre la nouvelle, s'étoient obftinés à refufer de l'entendre à l'Opéra. Ils accoururent en foule l'admirer & l'applaudir dès qu'elle fut ainfi naturalifée. On doit regarder le fuccès de la Servante Maîtreffe, comme l'époque du changement qui eft arrivé dans notre Mufique & du goût de la nation pour ce genre de Pieces fi mal à propos appellées Opéra-Comiques; mais malheureusement parmi le grand nombre d'Auteurs qui s'y fent livrés, très-peu ont approché de leur modele.

L'ESPRIT DU JOUR.

Piece en un acte en Vers, 11 Septembre

1754.

La premiere scène se passe entre un Complaifant & un Provincial. Le Complaifant attend que Madame, c'eft l'Efprit du Jour en cornette, paffe à la toilette, pour lui faire fa cour. Le Provincial vient demander la protection de l'Esprit du Jour : le Complaifant en fait un éloge brillant; le Provincial eft fort furpris, il ne fe doutoit pas qu'une femme pût réunir tant de qualités. Le Comp aifant pense que Provincial veut avoir un emploi dans la finance; il l'interroge à ce fujet. Le Provincial qui est un nouveau noble, fe révolte en entendant parler de fi

nance.r

Le COMPLAISANT.

Cet état à préfent eft très-considéré, L'on y fait allier les mœurs & la décence, Et peut-être ira-t-on jusqu'à le respecter.

Bouffi d'orgueil & paîtri d'arrogance,

le

Jadis un Financier ne favait que compter;

C'était là toute fa fcience;

Il ne compte pas moins aujourd'hui, mais il penfe;

Il n'aurait dans le monde ofé fe présenter,
Avec lui maintenant on s'amufe, on s'allie,
Dans des cercles choifis, employant fes loi-
firs,

Il y répand les douceurs de fa vie ;
Et bien loin d'y nuire aux plaifirs,
Sa préfence les multiplic.

Le Provincial rougit d'avoir été jufqu'à préfent fi ignorant. L'Efprit du Jour arrive à fa toilette avec deux Femmes de Chambre ; il s'adrefle ainfi au Complaifant.

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le coup je fuis morte;

On n'a jamais repofé de la forte;

J'ai la tête fi lourde . . . & le jour m'éblouit,

En vérité je me fens excédée,

Paffer trois heures dans fon lit,

Sans avoir du fommeil la plus légere idée . . .

Le COMPLAISANT.

Il n'y paraît pas.

L'ESPRIT.

Entre nous.

Je ne fuis bonne à rien, j'ai l'air auffi mauffade

Qu'une femme qui fort des bras de fon époux, C'en eft fait, aujourd'hui je veux être malade.

(au Provincial.)

Ah! Monfieur, approchez, on m'a parlé de

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Sa Famille eft dit-on affez honnête.

(à fes Femmes.)

Mon peignoir, allez donc, partez comme un

éclair.

(au Provincial.)

Je verrai mes amis, je vous rendrai fer

vice.

(au Complaifant)

J'appris hier la mort de la vieille Arténice, Son jeune époux en fera bien content.

(à fes Femmes )

Vous raccommoderez

doute?

cette boucle, Lans

(au Complaifant & au Provincial.)

Cela fera fait dans l'inftant.

Parlez, Meffieurs, parlez, je vous écoute.

(à fes Femmes.)

Eh bien, de ce côté, faites en donc autant.

(au Complaifant. )

Pour fon Amant quel coup de foudre!

Çet Officier. . . la . . . qui . . la bruf

quait tant?

...

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( à fes Femmes.)

Il ne me faut qu'un œil de poudre ;

Je fuis malade.

(au Complaifant.)

Elle a trouvé

Son Roman de trop longue haleine,
Son Médecin l'a bien-tôt achevé.

Le Complaifant fait un affreux por

trait

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