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poffédera le cœur d'Hélene; elle arrive, & après avoir écouté ce qu'ils difent l'un & l'autre, pour la déterminer en leur faveur, elle leur fait promettre à tous deux de foufcrire à fon choix, tel qu'il puiffe être. Richard répond que cela eft jufte. Damon qui ne doute pas de la préférence qu'il croit mériter, y confent de même; mais Philinte moins confiant que fes Rivaux, fort de l'endroit où il s'eft caché & fe livre au défefpoir, lorfqu'Hélene le prenant par la main, montre au Fermier & au Petit-Maître, que c'eft l'Amant le plus tendre qu'elle préfere.

Richard & Damon fe retirent, & les Bergers & les Bergeres des environs, defcendent deux à deux du côteau, & célebrent par leurs danfes l'hymen de Philinte & d'Hélene, à qui ils préfentent des couronnes de fleurs.

Ces quatre Parodies charmantes font de M. Favart, elles firent beaucoup de plaifir, & la derniere fur-tout eut le plus grand fuccès. Elles eurent trentedeux représentations de fuite; un mois après elles eurent encore une reprise de douze représentations, & pendant

plufieurs années, il ne fe paffa pas de mois qu'elles ne fuffent jouées plufieurs fois.

On adreffa à M. Favart, ces Vers pleins de grace & de vérité (1).

Le goût & la délicatesse
Préfident aux choix de tes airs,
Le fentiment & la fineffe

Sont l'âme de tes heureux vers,

Selon tes vœux, l'on rit, ou l'on soupire,
Tu captives les cœurs, tu fais les enchanter,
Quel charme encore nous féduit, nous attire!
Lorfque la Mufe qui t'infpire

Vient elle-même les chanter !

par

les

(1) Ces Vers font de M. Guérin, qui depuis s'eft fait connaître au Théâtre Italien Jumeaux, Parodie de Caftor & Pollux, & plufieurs autres Ouvrages du même genre auxquels il a eu part.

LES

LES VEUX ACCOMPLIS.

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Comédie en un acte en vers libres mêlée de DivertiJemens, 2 Octobre 1751. (1)

LA Ville de Paris fous le nom de Lutece, remercie la Joie qui anime tous fes Citoyens. La Bourgogne arrive fur une Barque décorée de pampres & de lierre, & ornée de banderolles aux armes de Bourgogne. Après qu'elle a débarqué & reçu les complimens de Lutece & de la Joie, les Bourguignons qui font à sa suite forment une danfe, à la fin de laquelle on chante les couplets fuivans:

A fervir le Dieu du Raisin,

Nous mettons notre gloire ;

Mais, fi nous faisons bien le vin,
Nous favons mieux le boire.

Pour le prouver, cher Compagnon,
Mettons-nous en befogne;

(1) La fcène eft dans une Place publique, près de la Seine.

Tome VI.

B

Verfons, verfons du Bourguignon,
Pour le Duc de Bourgogne.

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Partout, ce précieux enfant,
Fait régner la bombance;

Je fuis für que dans cet inftant,
Pour fêter fa naissance,

En Saxe on vuide maint flacon,
De même qu'en Pologne ;

Verfons, verfons du Bourguignon,
Pour le Duc de Bourgogne.

Le Duc de Bourgogne en ces lieux,
Vous rit & vous appelle;

Meffieurs, en fréquentant nos jeux,
Prouvez-lui votre zèle.

Pour venir ici le fêter,
Quittez toute befogne;
Où doit-on plutôt le chanter
Qu'à l'Hôtel de Bourgogne ?

La Bourgogne fort pour aller rendre fes hommages à fon Prince. Lutece engage la Joie à la fuivre & à faire les honneurs de Paris. Elle reçoit enfuite M. Crifologue, qui eft à la fois

Poëte, Peintre & Muficien; il donne différens échantillons de fes divers talens, & eft remplacé par Arlequin qui

eft yvre.

ARLEQUI N, yvre.

Aujourd'hui, par toute la France,
Chacun fait éclater fon zèle à sa façon.
Les uns par la chanson,

Les autres par la danse;
Moi, c'eft en avalant
De ce jus excellent.

Le verre & la chopine,

Sont les feuls inftrumens dont je fais faire emploi.

Tandis que l'on chante, je boi;
Tandis qu'on illumine,

Je m'enlumine, moi.

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Dans le transport de fa joie il veut embraffer Lutece, elle le repouffe & lui demande qui il eft, & ce qu'il fait ?

ARLEQUIN.

Ce que je fais? Parbleu, je fais, je fais.

LUTECE.

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Proprement.

Des effes

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