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mande le nom de fon Rival & on lui apprend qu'il s'appellait Arimon, mais qu'il vient de mourir & laiffe une fucceffion confidérable. Le Marquis laiffe échapper un éclat de joie, mais il prend auffitôt un air indifférent & dit à Monfieur & à Madame Oronte, d'arranger le tout pour le mieux, lorfqu'ils font partis il fait part de fon heureuse avanture à fon Valet de Chambre, & lui apprend qu'il eft l'unique héritier de cet Arimon.

Le MARQUIS.

- Qu'il eft doux d'hériter! Quel plaifir de draper!

Le VALE T.

Vive les parents morts; ils ont bien du mérite.

Le MARQUIS.

Il me laiffe un gros bien qu'il avait amassé.
Le plus bouffon de l'avanture,

C'est celui qui devait époufer ma future,
Laiffons la Pénélope au pauvre trépaffé.

Il'ordonne de tout préparer pour fon départ. Arlequin, Valet de ce Monfieur Arimon, vient lui confirmer la nouvelle de la mort de fon Maître; mais il en

ajoute une qui eft moins flatteufe pour le Marquis, il lui apprend qu'Arimon a fait nauffrage avec tout fon bien; il prend cependant la chofe en galant homme & dit qu'il en fera quitte pour rabattre fur la Demoiselle Oronte. Il fort pour aller contremander fon départ, & Arlequin dit qu'il va le fuivre à la pifte pour trouver l'habitation de Monfieur Oronte. Ainfi finit le premier

acte.

Arimon & Arlequin commencent le fecond, & ce dernier accable fon Maitre de careffes que lui infpire la joie de le retrouver après l'avoir cru mort. Arimon dit à fon Valet qu'il vient d'apprendre qu'Aftérie, fille d'Oronte, dont il avait reçu la foi, doit s'engager ce jour même à un autre, & qu'Helène sa Suivante qui devait être la femme d'Arlequin, époufe le Valet de Chambre de cet heureux Rivál. Arlequin veut aller fur le champ les accabler de reproches, mais fon Maître lui fait obferver qu'il vaut mieux ne -fe pas faire connaître afin de s'affurer des fentimens de leurs Maîtreffes; Arlequin approuve cette idée & fe cache derriere une páliffade du Jardin, afin d'y guetter fon Helène qui ne tarde pas à arriver fui

vie du Valet du Marquis qui lui dé bite beaucoup de Fleurettes, il eft vrai qu'elle n'y répond pas favorablement, mais elle les écoute avec patience, ce qui fuffit pour mettre Arlequin dans une grande colere; il fort furieux de fa cachette, tombe fur le corps de fon Ri val; & Helène qui eft perfuadeé qu'il eft mort, le prend pour fon ombre & s'enfuit, il revient bientôt avec fa Maîtreffe qui ne croit point au revenant, & demande à Arlequin qui lui apprend que le pauvre Arimon eft péri. Aftérie fe laiffe tomber fur un gazon, s'évanouit; mais Arimon qui était caché & qui a été témoin de fes regrets, vole à fon fecours, tombe à fes pieds, & la voix de cet Amant la rappelle bientôt à la vie : ils fe livrent d'abord à toute l'yvreflè que leur fait éprouver la joie de fe revoir, mais Aftérie apprend à Arimon tout ce qui fe paffe & lui confeille de cacher pour un inf tant la perte de fa fortune; Arimon qui n'a pas moins de probité que d'a... mour s'en défend ainfi,

Vous même pourriez-vous m'accorder mon pardon?

Que je leur en impofe & que je les abuse,

Que l'amour le plus pur ait recours à la rufe, Que je change en larcin ce qui doit être un don!

Aftérie craint qu'il ne foit la victime de fa probité, mais elle ne fait que l'en eftimer davantage; Helène vient leur rendre l'efpérance & leur apprend qu'elle attend le Valet de Chambre du Marquis, à qui elle fe propofe de jouer un bon tour, il produit en effet une fcène affez plaifante que nous pafferons cependant parce qu'elle ne produit rien d'analogue à l'action principale & ne fait rien au dénoue

ment.

Monfieur & Madame Oronte apprennent au Marquis qu'enfin il eft ai mé de leur fille, il leur demande fi elle en a fait l'aveu, Mad. Oronte qui prend toujours la parole, répond qu'elle n'en eft pas convenue, mais qu'elle à découvert fes fentimens par un ftratagême; qu'elle a laiffé tomber devant elle la Lettre qui contenait la nouvelle de la mort d'Arimon, qu'Aftérie la lue & que loin d'en paraître plus affligée, elle en a montré plus de joie.

Pluseurs feènes fe paffent au troifie

me

me acte entre Helène & Arlequin, Monfieur Oronte & fa Femme ; mais comme elles ne font que de rempliffage, nous viendrons à celle où Madame Oronte apprend à Aftérie qu'elle va être heureufe d'époufer celui qu'elle aime, la croit inftruite du retour d'Arimon, & fe livre à une joie qui eft de peu de durée, lorfqu'elle apprend que c'eft le Marquis à qui elle eft deftinée. Arimon paraît, & accablé de douleur il dit à Monfieur & à Madame Oronte, qu'après avoir perdu tout ce qu'il poffédait, il ne doit plus prétendre à la main d'Astérie, & qu'il vient lui rendre fa parole. Cette fituation produit encore un équivoque qui fait croire à M. Oronte qu'Arimon n'eft affigé que de la perte du cœur de fa fille & de fon infidélité; mais Arimon l'inftruit de la véritable caufe de fa douleur, & Aftérie lui apprend la raifon qui l'a empêché de s'affliger de fa mort parce qu'elle venait de le voir. Madame Öronte dont le fond du cœur eft excellent, promer à Arimon tou. les fecours qui dépendront d'elle, & le Pere d'Àftérie l'affure que fa fille n'aura jamais d'utre époux que lui, & elle le con, édie en lui donnant les plus flatteufes elpé

Tome VI.

M

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