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Mais oppofons les traits de la Philosophic

A ce revers inattendu,

Sous un Ciel plus ferein, allons paffer ma

vie

Dans des lieux où l'honneur ne foit point combattu.

Le fage trouve sa Patrie
Par tout où regne la vertu.

Simas commence le fecond acte avec Policrite, à qui il reproche le foin qu'elle prend de fe parer depuis quelque tems; il lui parle de Philoxipe, & la franchise de cette jeune fille ne lui permet pas de lui cacher qu'elle l'aime. Simas après lui avoir fait une réprimande plus tendre que févere; lui apprend l'arrivée de Crifipe; la néceflité où il est d'abandonner fa retraite, & enfin il avoue à Policrite qu'elle eft fa fille, en lui remettant un portrait de lui, dont sa Mere n'a jamais voulu fe défaire; Policrite reçoit cette nouvelle avec toute la tendreffe dont elle eft capable, & lui demande pourquoi il ne le lui a pas plutôt révélé.

SIMAS.

Si je vous ai caché de qui vous êtes née,
C'était par un excès de l'amour paternel

J'ai voulu vous fauver le paffage cruel,

D'un changement de destinée ;

Lorfque l'on n'a connu que l'état du malheur,
A fes traits émouffés notre ame s'accoutume;
Les feuls revers affectent notre cœur :
L'infortune paraît tirer fon amertume
Des droits que l'on avait de prétendre au bon-
heur.

Crifippe arrive, dit qu'il aimerait mieux de l'argent comptant; mais qu'il s'accomodera de l'Efclave. Simas dit, qu'il ne peut s'en défaire, & demande Philoxipe pour arbitre. Crifippe, qui s'eft douté que fon ami aimait auffi Policrite, & qui voit l'empreffement qu'elle témoigne pour fa médiation, cherche à l'en dégoûter, par un portrait très-défavantageux, & fur-tout appuié fur les mauvais procédés qu'il lui fuppofe envers les femmes. Agathon qui a été piqué des refus de Policrite, revient & amene Criton, Marchand d'Esclaves, qui vient pour l'acheter; Simas prétend qu'elle eft libre & affure qu'il le prouvera en ce moment. Un Efclave vient apporter une lettre à Policrite, qui la lit, & y trouve ce qui fuit :

» Policrite, quoique vous n'ayez

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» pas les fentimens d'une Efclave, vous » êtes cependant fur le point d'en effuyer tous les chagrins: on vou» drait vous les épargner, & prévenir

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la douleur que vous auriez d'appar» tenir à un autre Maître que Simas. » Le porteur de cette Lettre eft chargé de vous remettre cent talens, fi » vous voulez renfermer vos jours dans » le Temple voisin, confacré à Diane.

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L'Efclave qui a apporté cette lettre, obferve le filence fur la main qui l'a donnée, & offre feulement les cent talens dont il eft porteur. Crifippe prétend qu'ils viennent de Cytheride, une des Maitreffes que Philoxipe a abandonnée.

SIMAS.

Pour le venger d'un Amant qui l'oublie,
Elle employe un moyen qui n'est pas rebattus
C'eft la premiere fois qu'on voit la jaloufie,
Prendre les traits de la vertu.

Quoi qu'il en foit, Policrite ne balan→ ce pas à fe confacrer à Diane, ce qui touche un peu Crifippe & lui fait croire que Policite ferait une très-bonne femme, que d'ailleurs elle doit etre trèséconome, de la maniere dont elle a été

élevée; cette idée en fait naître d'autres à Crifippe dont il promet de faire part dans peu de temps. Simas imagine qu'il voudrait peut-être époufer Policrite; mais elle aime mieux fe confacrer à Diane; elle demande à fon Pere, pourquoi, dans ce moment, il ne déclare pas qu'elle eft fa fille ; & ce pere répond, qu'à Sparte, tous les enfans d'un débiteur font de droit efclaves de fon créancier, cette raison justifie fuffifamment le filence de Simas, qui fort, en recommandant à fa fille d'éviter Philoxipe; il arrive & Policrite le reçoit avec toute la froideur & la méfiance que lui a infpirée le difcours de Crifippe. Piloxipe lui dit les chofes les plus tendres, qui ne font qu'accroître la prévention de Policrite; elle s'écrie:

Ciel! peut-on être faux avec un air fi vrai?

PHILOXIP E.

Policrite à ce point humilie & condamne
Un cœur rempli du plus parfait amour!
Elle pourra me regretter un jour,
Lorfque le temple de Diane

La poffedera fans retour.

Philoxipe révéle ainfi fon fecret, &

Policrite, pénétrée de reconnaiffance, reconnaît la faufleté des difcours de Crifippe, Philoxipe la confirme par la juftice qu'il vient de lui rendre, en lui apprenant que fon deffein eft de l'épou fer, & qu'il va la demander à Simas, elle l'en empêche, parce qu'elle veut auparavant le faire revenir de l'injuste prévention où il eft fur fon compte. Elle fort, Crifippe arrive, & fait connaître, par un à parte, qu'il est déterminé à l'époufer auffi; mais qu'il craint la cenfure de Philoxipe, celui-ci fe trou ve dans la même fituation, ce qui produit une fcène affez comique; mais dont l'invention n'eft pas nouvelle. Agathon vient les mettre tous deux d'accord, en leur apprenant que Policrite eft mar riée, & pour preuve il leur montre le portrait de Simas, qui d'abord ne furprend point Philoxipe, parce que l'on peut avoir le portrait d'un bienfaiteur, & que Policrite n'a pas fait difficulté de lui montrer; mais il eft ourré de dépit lorfqu'il lit ces mots qui font autour:

Confervez ce Portrait d'un époux plein d'ardeur,

Et qu'il foit fous vos yeux moins que dans

Votre cœur..

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