ÆäÀÌÁö À̹ÌÁö
PDF
ePub
[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Il s'excufe fur ce qu'il a bû à toutes les qualités de la Dauphine, & l'amour qu'il a pour la France l'enflamme fi fort, qu'il fent qu'il faut s'aller rafraîchir.

Madame Argante fuivie de fes deux enfans, qui font conduits par leur Précepteur nommé Virofoli, & qui la perfécutent pour aller voir le jeune Prince & lui réciter le compliment que M. Virofoli leur a fait.

La PETITE FILLE.

Déeffe à mille voix, hâte-toi, vole, pars; Que le nom des Français porté de toutes parts,

Soit l'amour & l'effroi du Peuple Afiatique.
Qu'ils forcent le Tartare à froncer le fourcil;
Puiffent-ils occuper un jour le fein Perfique,
Les flancs du Potofi, les veines du Bréfil,
Les bras de l'Océan, les côtes de l'Afrique,
Les bouches du Danube, & les deux yeux
du Nil.

Le PETIT GARÇON.

Je vois le Tamaïs, & le Tigre & l'Euphrate, Se foumettre à des Loix, dont la douceur les flatte;

[merged small][ocr errors]

Mde, ARGANTE.

Non, non, ceffez; j'en ai fuffifamment.

VIROSOLI.

Yous entendrez le tout.

Mde, ARGANTE.

Dieux! quel acharnement !

VIROSOL I.

Je ne vous ferai pas grace d'une fyllable.
Je vois les Norvégiens, je vois le Peuple
Arabe.

Mde, ARGANTE, fuyant.

Miféricorde! Ciel!

VIROSOLI, la pourfuivant avec les deux enfans, & décla

mant tous les trois.

Je vois fur les deux Mers,

Les deux aîles du coq ombrager l'Univers

Sous la Zone torride, & la Zone glacée.

Eh! quelle Nation n'est pas intéreffée
Au bonheur des Français, arbitres des deftins?
Des fruits de leurs travaux les deux mondes
font pleins;

[ocr errors]

Et le Sud & le Nord, tout devient leur Pa trie.

Bientôt, s'ils le voulaient, au gré de leur en

[ocr errors][merged small]

Its verraient leurs drapeaux dans le Camp du grand Khan,

Et les Lys étouffer les Cédres du Liban.

Les deux enfans exécutent une petite Pantomime, à la fin de laquelle Madame Argante, qui en eft très-fatisfaite, les embraffe tous deux. On en-, tend un prélude.

Une troupe de jeunes gens entre fur une marche guerriere; les Garçons font armés d'épées nues, & d'un bouclier aux armes de Bourgogne; Les Filles portent des rameaux d'olivier, entremêlés de roses & de lys; tous ensemble exécutent un Ballet Militaire.

Dans la fcène fuivante, Valere apprend à Damon, qu'il vient de trouver dans la foule deux jeunes Villagéoifes charmantes, conduite par un Manant; elles paraiffent, & Jacot qui

deffous le bras, chante:

Jes tient

par

AIR: Ne v'la-t-il pas que j'aime.

Tous les Bourbons,

Ma foi, font bons;

Et v'la pourquoi j'les aime.

Tous les r'jettons
Que j'en avons,
Valent la tige même.

Valere falue les deux Filles, qui lui répondent par des révérences; toutes ces politeffes déplaisent à Jacot, qui cherche à abréger le cérémonial; mais Thérefe & Nicole prennent goût aux cajoleries de Valere & de Damon, qui leur donnent l'un une bague, l'autre une tabatiere. Comme ils vont pour les embraffer; elles fe retirent, & Jacot reçoit les deux baifers; il fe mocque d'eux, ils le menacent: Jacot qui eft un homme de cœur, dit qu'il ne demande pas mieux que de leur prêter le collet;

il ôte fon habit comme s'il voulait fe battre, & on voit deffous une vefte de drap d'or; alors les Galans pris pour dupes, reconnaiffent dans Jacot le Baron leur ami; dans Nicole, Madame de la Rozange; & dans Thérese, Lisette fa femme de chambre. Après qu'on les

a raifonnablement perfifflés, Madame de la Rozange les emmene fouper, & de-là au Bål. Le Peuple danse en rond & chante plufieurs Vaudevilles, dont voici quelques couplets.

AIR: Nous nous marierons Dimanche.

Un enfant dodu,

Qui nous eft venu

Pendant la nuit d'un Dimanche,

Rend tout joyeux ;

Tout en ces lieux

Pitanche.

Que notre cœur,
En fa faveur,
S'épanche.

Pour lui faire honneur

Mon beau ferviteur,

Nous nous marierons Dimanche.

[ocr errors][merged small][merged small]
« ÀÌÀü°è¼Ó »