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ger; ils effayent enfuite de dormir, mais auffi inutilement,

JEANNETTE.

Ecoute, Jeannot: v'là eune drôle de maladie, au moins.

JEANNOT.

Ça m'fait fonger à c'que m'a dit ta Maraine; un fort s'en va comme il eft

venu.

Tu fais que le fort qui nous dévore,
Nous eft venu par un baiser;
Il faut, pour l'appaiser,
T'en donner un encore,

Veux-tu, Jeannette ?

JEANNETTE

Eh mais, oui dà.

JEANNOT.

Voyons, voyons comment ça fra
Effayons ça.

M'en coutât-il la vie?

Contentons mon envie.

GUILLAUME.

Alte là

Lorfqu'ils font prêts à s'embraffer, Guillaume paraît, & les en empêche. Jeannette dit à fa Maraine, qui la gronde, que c'eft qu'elle voulait lui épargner la peine de guérir Jeannot. Madame d'Orville veut la marier avec Guillaume & prendre Jeannot pour elle; mais les deux Amans difent qu'ils aiment mieux mourir ensemble que de guérir avec d'autres. Madame d'Orville & Guillaume font obligés de prendre leur parti, & ne pouvant plus long-tems s'opposer à l'amour intéreffant de Jeannot & de Jeannette, ils les uniffent tous deux.

Cette Piece eft un ouvrage de Société entre Madame Favart, Monfieur Guerin, & Monfieur Harny; c'eft fans contredit de tous les drames faits fur le Roman de Daphnis & Cloé, celui où l'on trouve le plus d'ingénuité. Il a été très-bien accueilli du Public & a eu vingt-huit représentations toujours applaudies.

Gratis.

Le 14 Octobre, les Comédiens donnerent gratis, Arlequin Baron Suiffe,

les Enforcelés, les Chinois & le Ballet de la Noce Chinoise, en réjouiffance de la Naiffance de M. le Comte d'Artois.

LA NOCE INTERROMPUE.

Parodie d'Alcefte en trois actes, en profe, mêlée de chants, 26. Janvier 1758. (1)

ALCIDAC

LCIDAC confie à Jasmin le chagrin qu'il a de voir Modefte, qu'il aime, s'unir en ce jour à Mazette; Jafmin conçoit que fon imagination va lui préfenter des tableaux réjouiffans qui ne l'amuferont gueres. Alcidac fort avec Jafmin, que Lifette, Suivante de Modefte, veut arrêter; mais il lui apprend qu'on a déjà retranché la moitié de leur rôle, & qu'ils feront mieux de le fupprimer tout-à-fait. Alcidac, Mazette, Modefte & Fadès fon père, fuivis des gens de la Noce, viennent affifter à une Fête d'eau-douce, prépa

(1) Le théâtre repréfente un lieu agréable préparé pour une fête, für le bord de la Ri viere

rée sur un train de bois à flotter, que Nicodème, Sénéchal de Normandie, donne à Modefte, quoiqu'elle époufe fon Rival; elle danfe le menuet de la Mariée; enfuite plufieurs perfonnes de la Noce forment des Contre-danfes, qui font fuivies de celles des Bateliers que Nicodème a amené pour tirer l'oye. Il dit que c'eft affez danfer fur terre; il prend la Mariée par la main, la conduit fur l'eau, & lorfque les autres vont pour la fuivre, Nicodème fait lever la planche & font obligés de refter fur le rivage.

Madame Tontine, Blanchiffeufe de Nicodème, dont elle protége la fuite, vient fe mocquer de Mazette; mais Gringole, Meunier d'un Moulin à eau, lui promet fon fecours & fes bachots pour pourfuivre le raviffeur.

Au fecond acte, le théâtre repréfente un Château antique environné de foffés; Nicodème paraît avec Modeste, qu'il traite militairement, & avec laquelle il veut user du droit de conquête; heureusement pour elle, Alcidac paraît à la tête de fes Dragons; mais Nicodème qui fait lever la Milice du pays, & qui commande à la Maréchauffée, dit qu'il ne le craint gueres, & rentre dans

fon Château avec Modefte qu'il entraîne.

Une marche annonce Alcidac, qui paraît à la tête de fes Soldats; il les harangue en peu de mots, & leur dit que de ce combat dépend le fort de l'Opéra. Nicodème paraît fur les murs de fon Château, d'où il les brave. Alcidac ordonne à fes foldats de marcher; mais Mazette, qui l'a fuivi, eft d'avis que l'on prenne d'abord la voie de la douceur; il lui redemande fa femme, fans y regarder de fi près, & lui promet la paix à ce prix.

NICODE ME.

A1R: Vous irez aux Feuillantines.

Vous l'aurez à votre tour,

Quelque jour.

MAZETTE.

Quel revers pour mon amour!

ALCIDAC, à Nicodême.

Nous allons punir ton crime.

MAZETTE.

Et moi j'en (bis.) fuis la victime.

Alcidac indigné, ordonne l'aflaut; les

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