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affiégans & les affiégés chantent ou crient un chœur; Alcidac à la tête des fiens, brife la porte, & s'empare du Château. Fadès, pere de Modefte, vient en difant qu'il veut tout tuer; mais il arrive lorfque la befogne eft faite. FADES.

AIR: Vous qui cherchez des gens joyeux.

J'arrive tout exprès, je crai,
Pour me faire moquer de moi;
Quoi qu'il en foit en pareil cas,
Ma peine n'eft pas vaine.
Sans moi l'on ne remplirait pas
Le vuide de la fcène..

Alcidac paraît avec Modefte qu'il ramene & qui avoue qu'il était tems. Il veut fe difpofer à partir; Fadès & Modefte l'arrêtent, comme de raison; mais il leur répond qu'il doit fes foins à cent autres infortunées, & couper en en ce jour les oreilles à cinquante raviffeurs. Modefte n'eft pas la dupe de cette gafconade. Alcidac lui avoue franchement qu'il fuit fes attraits, & qu'il ne veut pas troubler le bonheur de fon union.

MODEST E.

En fait d'Hymen, quelque douceur
Qu'une femme reffente,

Ne favez-vous pas bien, Monfieur,
Qu'un bon ami l'augmente?

Alcidac fort, & on apporte Mazette mourant; il apprend à Fadès que c'eft Nicodème qui l'a ainfi accommodé d'un coup de gaule; Modefte le trouve en très-mauvais état pour un jour de Noce; ils fe lamentent tous deux, & Fadès dit qu'il vaudrait mieux envoyer chercher un Chirurgien. Monfieur de la Caffe arrive à point nommé, & dit au malade de fe confoler, qu'il ne languira pas long-temps, parce qu'il n'a plus qu'un inftant à vivre; mais que cela ne fera rien, & qu'il lui rendra la vie avec une goutte de la Médecine universelle du Docteur Glouton, Philofophe hermétique, cabaliftique, balfamique, fudorifique, empirique & magique, qui habite une ifle folitaire, pour y décom pofer les rayons du Soleil, dans un laboratoire fouterrein.

Il ajoûte qu'il en eft le dépofitaire ; mais comme il n'en refte plus qu'une

goutte, il ne m'eft permis de la donner qu'à une condition; c'eft de procurer au Philofophe les moyens de renouveller fon reméde, en lui procurant un ami véritable, ou une femme fidelle, dont le fouffle pur entretienne, jour & nuit le feu de fes creufets.

MAZETTE.

Ah! je fuis mort; que l'on m'emporte. (On l'emporte).

FADES.

Voilà une demandę bien ridicule.
M. DE LA CASSE.

Pas plus que la propofition de l'Opéra.

Le Chirurgien n'ayant pas de meilleures remédes à donner, fe retire; Modefte dit à Fadès que fans doute il va faire un effort généreux pour fauver fon fils; il répond qu'il mourrait volontiers s'il pouvait offrir des jours dignes d'envie: Lifette s'excufe par la raison contraire; elle dit qu'elle eft trop jeune pour renoncer à la vie; Modefte fort & l'on entend chanter derriere le théâtre : Il eft mort; Mazette a fini fon fort. Un inftant après une Symphonie gaie fe fait entendre, & l'on

vient annoncer à Fadès que Mazette eft guéri; il ordonne que l'on cherche promptement Modefte pour lui apprendre cette bonne nouvelle; mais le Chœur fait encore entendre ces mots:

Pauvre Modefte, hélas! pour jamais on vous perd.

Alcidac & Mazette arrivent.

MAZETTE.

Elle m'a fauvé la vie par sa fidélité.

ALCIDA C.

Il y a bien des femmes qui font tout le contraire pour faire vivre leurs maris.

MAZETTE.

Mon cher ami, me voilà veuf.

ALCIDA C.

Tant mieux; je crois que c'est ici le moment de te déclarer que je fuis amoureux de ta femme.

MAZETTE.

Eh bien, voilà une nouvelle qui ne laiffe pas que d'être confolante. Alcidac lui propofe de délivrer fa

femme, s'il veut la lui céder; Mazette à qui on l'a déjà soufflée tant de fois, y confent, d'autant plus volontiers que s'il voulait la garder, Alcidac n'y perdrait peut-être rien.

Au troifieme acte, le théâtre repréfente un Payfage, & dans le fond une Ifle. Luron pafle, en payant, dans fon bateau, tous ceux qui vont chez Glouton, Docteur, qui guérit les maux incurables, & même de la Poéfie; Alcidac fe préfente & fe fait paffer de force. Le théâtre change, & repréfente le laboratoire de Glouton éclairé par une lampe: On voit dans le fond plufieurs Garçons qui pilent dans des mortiers tandis que d'autres font occupés à diftiler. Modefte eft auprès d'un fourneau enflammé, & Glouton devant une table, chargée de livres & de drogues.

,

Pour égayer Modefte, il fait danfer toute fon Apothicairerie; il demande enfuite à l'Enfumé la lifte des malades qui font venus le confulter & la donne à lire à Modefte.

MODESTE, lit.

Adelle de Ponthieu.

GLOUTON.

Adelle de Ponthieu ! Qu'est-ce qu'elle

m'écrit ?

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