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Sans voir la fin de mes maux;

Voilà la différence.

X

On entend les cris des Matelots qu'on ne voit point; un Vaisseau battu de la tempête, traverse le Théâtre. Le CHŒUR des Matelots.

AIR: A boire, à boire.

A l'aide, à l'aide, à l'aide,
A l'orage notre art céde.

EMILI E.

Un Vaiffeau va périr au Port
Souvent l'Amour a même fort.

Ceux qui compofent l'équipage de ce Vaiffeau malheureux, n'échappent à la fureur des flots, que pour tomber dans les fers du Bacha. Un d'eux est Valere, & fa reconnaissance avec Emilie, fe fait par des couplets fort galans; mais lorsqu'elle lui apprend que le Bacha foupire pour elle, il fe livre au défefpoir, par la crainte qu'elle n'ait reçu le mouchoir.

EMILI E.

AIR: L'euffe- tu cru.

Non, de Barbare en Barbare,

J'ai toujours eu le bonheur

De conferver mon honneur.

VALER E.

Rien n'eft plus rare.

Cette fcène finit comme toutes les fcènes qui fe paffent entre Amans; c'eft-à-dire, en duo ; Ofman revient, les furprend, & commence par leur faire grande peur. Ici fe fait encore une reconnaiffance entre lui & Valere, qui lui a rendu en France de grands fervices,

OSMAN.

AIR: Vous avez bien de la bonté.
Cher Seigneur, vous m'avez traité
Tout comme un de vos freres,
Oui, Car vous m'avez racheté,
Quand j'étais aux Galeres,
De votre générofité,

Envers vous ici je m'acquitte,

Tout au plus vite.

EMILIE & VALERE.

Seigneur, en vérité

Vous avez bien de la bonté.

OSMAN.

AIR: Ceft ce qu'on n'a point vu de la vie,

Détalez fans cérémonie.

VALER E.

Mais...

OSMAN.

Point de fi, de mais;

(à Valere, à Emilie.)

Adieu, bonfoir ma Mie.

Comme un grand Héros je m'en vais;
Faites danfer vos gens, je vous prie,
En mémoire de mes bienfaits.

Il paraît un Vaiffeau orné de fleurs & de banderolles; on voit fur le tillac une table couverte de mets & de rafraîchiffemens ; des trompettes fe font entendre à la proue & jouent des fanfares, tandis que les Matelots defcendent deux à deux, & viennent danter fur le rivage.

VAUDEVILLE.

Iris avait parlé tout bas,

Au jeune Hilas,

Mon cœur en fut outré de rage,
Je la traitai d'ingratte & de volage,
Sans m'écouter, ma chere Iris,
Me regarda, fit un fouris,

Et ce fouris calma l'orage.

X

Damon fervait une Beauté,

Dont la fierté

Prenait toujours un ton fauvage; Finiffez-donc, Monfieur, foyez plus fage: Elle fe fâche d'un baifer;

Il en prend deux pour l'appaifer;
Le beau tems vient après l'orage.

X

SECOND VAUDEVILLE.

Pour voguer fûrement,
L'amour eft ma boussole,
L'efpérance en eft l'aimant,
Et ton cœur eft mon pole.
Eh! vogue, vogue donc,
Sous l'amoureufe étoile,
Mettons à la voile ;

Dans, la belle faison,

Tout vent eft bon.

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Souvent un bon Vogueur,

S'endort dans la bonasse;

Moi j'ai toujours même ardeur,

En quelque tems qu'il faffe ;
Eh! vogue, &c.

x

Sur nous lorfque la nuit

Etend fon voile fombre,

Le flambeau d'amour nous luit,
Et nous guide dans l'ombre;
Eh! vogue, &c.

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Quand le tems eft trop fort,
Des écueils je m'écarte ;

Mais pour m'éloigner du Port,
Je fais trop bien ma carte;
Eh! vogue, &c.

On ne craint rien en Mer,
Au printems de notre âge ;
Mais qui s'embarque en hyver,

Doit s'attendre au naufrage;

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LES INCAS DU PEROU.
Seconde Entrée.

Le Théâtre représente un defert da Perou, terminé par une montagne aride, le fommet eft couronné par la bouche d'un Volcan, formée de rochers calcinés.

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