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(En Baffe-Taille.)

Ta tendre flamme eft couronnée;

Je viens de la part des Enfers,
Pour ordonner ta destinée;

De deux parfaits Amans l'agriable Hymenée,
Doit effrayer tout l'Univers.

Defcendez, defcendez d'l'orlimp' Troupe immortelle, .

Sortez de vos antres profonds;

Que les joyeux plaifirs, transformés en Démons, (Bis.)

Célebrent la terreur d'une flâme éternelle. (bis.)

(En Chœur.)

Chantons, chantons, fautons, fautons,

Triomphe, gloire,
Chantons, Cupidons,

Chantons la Victoire.

(En Deffus.)

Non, non, il n'eft point de fi joli nom;
Que le nom de la Victoire.

Non, non, il n'est point de fi joli nom,
Que celui de Cupidon,

De la Victoire & de la Gloire.

Madame Brécourt encourage le Pay

fan, & Monfieur Brécourt demande les fuffrages du Public, qu'il obtient facilement pour une Piece pleine d'excellentes plaifanteries. Elle fut faite par Meffieurs Favart & Anfeaume.

dans les circonftances où les Comédiens furent obligés de donner leur repréfentation fur le Boulevard, pendant que l'on réparai leur Salle de l'Hôtel de Bourgogne, où ils ne rentrerent que le 8 Octobre, & dont ils fi rent l'ouverture par la nouvelle Joûtte, Parodie de Tancrede,& par la Fortune au Village, Parodie de l'Opéra d'Eglé, précédée d'un Prologue, dans lequel ils implorent le fecours de Monfieur de la Rapfodiere, Auteur Comique, qui leur promet des nouveautés en abondance. Ce Spectacle fut fuivi de la Veillée Cochoife, nouvelle Pantomime, de la compofition du Sieur Billoni, alors Maître de Ballets du Théâtre Italien.

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Les Comédiens donnerent le 20 Septembre, la premiere repréfentation de l'Ecoffaife, dont nous ne donnerons point l'extrait, attendu que ce n'eft autre chofe que la Piece de M

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de Voltaire mife en vers par Monfieur de la Grange; nous nous contenterons de rapporter la harangue qu'ils firent au Public à ce fujet.

Meffieurs, ofer remettre, fous vos yeux, un Drame, que le premier Théâtre du monde vous a déja préfenté, avec fes fuccès ordinaires, eft une entreprise dont nous ne pouvons diffimuler le danger. Il femble que féduits par quelques applaudiffemens, dont vos bontés daignent chaque jour encourager notre faibleffe, nous voulions entrer en concurrence avec la Scène Françaife. Non, Meffieurs, cet efprit de rivalité ne nous amene pas aujourd'hui devant vous; l'ambition de vous plaire nous anime feule; & nous ne craignons, à cet égard, aucune fupériorité. Nous avons cru qu'un ouvrage, qui avait déja pu vous amufer, pourrait, à la faveur du langage de la Poëfie, piquer encore votre curio fité. Cet efpoir nous a fait étouffer la voix de l'amour propre, qui ne pourra que fouffrir beaucoup de la comparaifon, fi touchés de notre zele, vous ne daignez, Meffieurs, pour quelques momens, oublier nos modèles. J'ai fans doute à craindre plus particulie

rement à cette comparaifon; & je fens que je n'ai jamais eu tant befoin de votre indulgence.

DEBUT DE SAVI.

Le Sieur Savi débuta le 15 Octobre 1760, par le rôle d'Arlequin dans la Dame invifible, & n'eut aucun fuccès. Il fut cependant plus applaudi le furlendemain dans Arlequin Sénateur Romain; mais il renonça prudemment à cet emploi, & fut reçu à penfion pour celui de Docteur, & les rôles rompus qu'il a joués depuis, jusques à la clôture du théâtre en 1767, qu'il s'eft retiré, après la mort de la Signora Savi, fon épouse, qui avait été reçue pour les rôles d'Amoureuses, qu'elle jouait avec intelligence & vivacité.

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LE PRÉTEN DU.

Comédie en trois actes en vers, mélée d'Ariettes, 6 Novembre 1760.

UN riche Bourgeois de Paris, veut

donner fa fille en mariage à un Provincial. Cette fille aime un jeune Of ficier, qui l'aime auffi; le Pere n'en fait rien. Ces deux Amans fe font part de leur fituation, & tâchent réci proquement de ranimer l'efpérance dans leurs cœurs. Le Pere vient, l'Amant difparaît; fcène entre le Pere & la fille fur le mariage qu'elle doit conclure avec le Provincial, & dont elle fe défend de fon mieux; mais il faut obéir. Arrive fon Maître à danfer, fuivi du jeune Amant, qui paffe pour fon Prevót. Tandis que le Pere eft un peu éloigné, nos deux Amans chantent, fur l'air de leur menuet, qu'ils continuent toujours de danfer, quelques vers fur l'embarras où ils fe trouvent. Enfin, le Pere furprend l'Amant aux pieds de fa fille; le Maître à dan

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